Le maillot jaune de Thomas Voeckler

21 juillet 2011
02m 58s
Réf. 00330

Notice

Résumé :
Derrière Andy Schleck, un groupe de quelques coureurs, Franck Schleck, Pierre Rolland, Cadel Evans et Thomas Voeckler, se hisse dans la dernière montée de l'étape du Tour de France entre Pinerolo et Galibier-Serre-Chevalier. L'étape est remportée par Andy Schleck et Thomas Voeckler, exténué, conserve son maillot jaune avec 15 seconde d'avance.
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21 juillet 2011
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Éclairage

La popularité du vélo en Vendée est liée en grande partie aux nombreux exploits réalisés par Thomas Voeckler, notamment sur le Tour de France et lors des Championnats de France sur route. Il est d'ailleurs considéré comme le coureur français le plus populaire des années 2000.
Alsacien de naissance, c'est en Martinique, où il est arrivé à l'âge ans de sept ans - quand son père, psychiatre, s'y est installé pour assouvir sa passion de la navigation - que Thomas Voeckler découvre, vers l'âge de onze ans, le cyclisme. Peu avant ses treize ans, son père - qui disparaîtra quelques mois plus tard en mer - retourne à Strasbourg pour lui acheter comme cadeau d'anniversaire un vélo haut de gamme.
Quatre ans plus tard, en 1996, Thomas Voeckler revient en Métropole et intègre la section sport-études du lycée Notre Dame du Roc à La Roche-sur-Yon, où il passe un BTS force de vente. Il rejoint ensuite l'équipe amateur Vendée U, dirigée par Jean-René Bernaudeau.

Ses débuts dans le monde professionnel

Thomas Voeckler devient professionnel en 2001. Après avoir connu ses premiers succès dans cette catégorie en 2003, il se révèle l'année suivante au grand public en remportant le Championnat de France sur route. Sa popularité franchit un échelon supplémentaire quelques jours plus tard à l'occasion du Tour de France. S'étant emparé du maillot jaune, il le garde pendant dix jours consécutifs, le défendant courageusement dans les Pyrénées face à Lance Armstrong et ne perdant finalement le maillot blanc du meilleur jeune que dans le dernier contre-la-montre.
En juin 2010, il s'impose lors du Championnat de France sur route. C'est sa deuxième victoire dans l'épreuve après celle de 2004. Le 19 juillet de la même année, il remporte la 15e étape du Tour de France en solitaire, après avoir attaqué ses compagnons d'échappée à 21 km de l'arrivée dans le Port de Balès, classé hors catégorie.

2011 : le sommet de sa carrière

En juillet 2011, peu après avoir terminé troisième du Championnat de France sur route et s'être imposé à cinq reprises en première partie de saison, Thomas Voeckler participe au Tour de France et y revêt le maillot jaune à l'issue de la 9e étape. Alors que la majorité des observateurs pensent qu'il va abandonner le Maillot jaune dans les Pyrénées, il résiste aux favoris (les frères Andy et Fränk Schleck, Cadel Evans ou encore Alberto Contador) et parvient à conserver son maillot de leader au moment d'aborder les Alpes.
Quelques jours plus tard, à Pinerolo en Italie où le Tour fait un bref passage, il perd vingt-sept secondes sur Alberto Contador et Cadel Evans dans une descente, sur une sortie de route heureusement sans conséquence. Lors de la 18e étape, au terme de la montée vers le col du Galibier, Thomas Voeckler parvient, in-extremis et au terme d'un superbe effort, à sauver son maillot jaune pour 15 secondes en se plaçant dans la roue de Cadel Evans, le futur vainqueur final, qui ne le distance que dans les derniers mètres (voir la vidéo). Il perd la première place du classement général le lendemain à l'Alpe d'Huez, à l'issue de la 19e étape remportée par son coéquipier Pierre Rolland. Il termine finalement le Tour de France 2011 à la 4e place, le meilleur classement d'un Français depuis Christophe Moreau en 2000. Avoir échoué au pied du podium restera toutefois le plus grand regret de sa carrière.
Au cours de sa carrière, Thomas Voeckler est toujours resté fidèle à Jean-René Bernaudeau que ce soit en amateur lorsqu'il courait sous les couleurs du Vendée U, ou ensuite chez les professionnels dans une équipe dénommée tour à tour Bonjour (2000 à 2002), Brioches la Boulangère (2003 à 2004), Bouygues Telecom (2005 à 2008), BBox Bouygues Telecom (2009 à 2010), Europcar (2011 à 2015) puis Direct Energie (à partir de 2016).
Passé successivement par les trois filières de haut niveau du cyclisme vendéen (Pôle Espoir, amateur, pro), Thomas Voeckler, vainqueur en 2016 du Tour de la Provence, illustre de la plus belle des manières le succès de la méthode mise en place en 1990 par Jean-René Bernaudeau.
Philippe Beauvery

Transcription

Journaliste 1
Ah ce sera compliqué, il ne sont plus que quatre maintenant. Et Thomas est là. Thomas Voeckler debout qui sert les dents.
Journaliste 2
Encore 500 mètres.
Journaliste 1
Chapeau Pierre Rolland qui peut être maillot blanc du Tour parce que Rigoberto Uran et Rein Taaramäe ont été lachés depuis très longtemps, on va regarder ça. Pour l'instant, on se concentre sur le maillot jaune. 47 secondes qui peuvent le sauver...
Journaliste 2
Il va le sauver, il va le sauver...
Journaliste 1
Cadel Evans qui va être toujours dans la course pour gagner le Tour de France, parce qu'il y a le contre la montre de Grenoble, il y a encore l'Alpe d'Huez. Ils ont éliminé du monde. Fränk Schleck est toujours là aussi. C'est 2:36. Accroche-toi bonhomme, accroche-toi maintenant !
Journaliste 2
Oui, et le retard de Cadel Evans sur Andy Schleck, l'avance plutôt, était de 1:18, donc Andy Schleck mailot jaune, j'y crois pas. Je pense que Voeckler va pouvoir le conserver, Evans est deuxième, c'est fini, ça y est il est passé derrière Andy Schleck quoi qu'il en soit. Pour quelques secondes  et il préserve Cadel Evans.
Journaliste 1
Ah, il faut s'accrocher Thomas. Il va s'accrocher. La France entière bonhomme, la France entière est là, derrière toi. Allez ! Une minute encore. Oui, il va y arriver, il va y arriver... Allez Thomas, allez petit, tu peux le faire, tu peux le garder ton maillot jaune. Ça veut dire que tu peux encore gagner le Tour de France.
Journaliste 2
Attention, il y a Maxim Iglinskiy.
Journaliste 1
Vous l'avez-vu arriver ? Moi je l'ai pas vu arriver
Journaliste 2
Mais il était intercalé quand même.
Journaliste 1
C'est vrai, on ne l'a pas vu rejoindre, Maxim Iglinskiy, deuxième de l'étape, on est désolé pour le Kazakh qui a fait aussi une sacré étape sur ce Galibier. Attention, voilà Fränk Schleck qui va terminer, je pense troisième de l'étape, on va vérifier ça. Fränk Schleck le numéro deux Schleck, tous les deux sont là pour gagner le Tour de France. Chapeau Monsieur Cadel Evans. Allez Thomas. C'est pas fait encore.
Journaliste 2
17 secondes.
Journaliste 1
Bravo, Formidable !  Formidable Thomas Voeckler, héroïque Thomas Voeckler, extraordinaire bonhomme, extraordinaire étape du Galibier.
(Bruit)
Journaliste 2
Ah oui là il est au bout du bout, 2644 mètres.
Journaliste 1
Et Iglinskiy, il n'est pas là, je ne sais pas où il est...
Journaliste 2
Il est tombé dans le précipice peut-être... Iglinskiy, on l'a oublié le pauvre.
Journaliste 1
Ça veut dire que les frères Schleck font 1 et 2 de l'étape.  Cadel Evans 3, Ivan Basso 4. C'est 2:21, 2 minutes 21 secondes, c'est le retard aujourd'hui de Thomas Voeckler sur Andy Schleck. Ça veut dire que ce soir, il a 15 secondes d'avance, écoutez-bien, il a 15 secondes d'avance encore sur Andy Schleck, et il est un peu plus fort que lui dans le contre la montrre, mais rien n'est fait. Cadel Evans est toujours dans le jeu pour la victoire finale à Paris et Taaramäe va sans doute être le nouveau maillot blanc du Tour de France.