L'entreprise Tronico et l'épargne locale
29 juillet 1987
03m 06s
Réf. 00520
Notice
Résumé :
Tronico a fait un montage financier original avec les habitants de la région et ses salariés, lors de son installation à Saint-Philbert-de-Bouaine. Les salariés sont intéressés par les résultats et impliqués dans l'entreprise, tandis que les habitants-actionnaires de la région sont satisfaits de participer à la vie du pays. Ce modèle est appliqué par le PDG à d'autres usines du groupe.
Type de média :
Date de diffusion :
29 juillet 1987
Source :
FR3
(Collection:
FR3 Pays de Loire actualités édition de Nantes
)
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Implantée à Saint-Philbert-de-Bouaine depuis sa création en 1973, Tronico a été fondée par Jacky Galand. Outre le fondateur, détenteur de 35% des parts du capital social, les deux autres actionnaires historiques de l’entreprise étaient Ouest Croissance, une filiale des Banques populaires, et le fonds d’investissement 3J. La notoriété de l’entreprise a rapidement progressé du fait de ses compétences dans le domaine de l’électronique de pointe où elle a su passer de la sous-traitance de main-d’œuvre à la sous-traitance d’externalisation sur des petites et moyennes séries.
Au moment du reportage tourné en 1987, Tronico est encore une PME qui conserve certains traits de la start-up innovante qu’elle a été à ses origines et peut être considérée comme une pépite en avance sur son époque. En effet, la petite société vendéenne est parvenue à perdurer et à se développer en accomplissant le tour de force de faire triompher un modèle économique quasiment inexistant en France voici une quarantaine d’années et ce, dans une zone géographique alors peu connue alors pour ses capacités technologiques. En effet, au début des années 1970, seules quelques zones accueillaient des entreprises innovantes, le sud de Paris, Grenoble, Montpellier et la jeune Sophia-Antipolis à côté de Nice. Il est évident que Jacky Galand a dû surmonter des difficultés de nature à décourager plus d’un esprit déterminé. C’est, entre autres, pour s’assurer la motivation de ses salariés et recueillir de l’argent frais pour son développement que Tronico fait appel dans les années 1980 à la solution de l’épargne salariale en incitant ses employés à investir une partie de leurs économies dans leur outil de travail. On est alors à l’époque de la réhabilitation de l’entreprise incarnée par la personnalité de Bernard Tapie et les ministres libéraux du gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac comme Alain Madelin, le ministre de l’Industrie. Le recours à l’épargne salariale, modèle qui réconcilie capital et travail, n’est pas la participation des salariés aux résultats de l’entreprise mais bien un système de montée au capital des salariés. En effet, le salarié-actionnaire dispose d’autant plus de pouvoir lors des assemblées générales qu’il possède d’actions de la société. Ce système présente donc le grand avantage d’impliquer très fortement le salarié dans la stratégie de l’entreprise même si le risque d’une perte en capital ne peut être écarté comme pour tout investissement boursier ; on n’est pas non plus dans le modèle de l’économie sociale et solidaire dans lequel le salarié est un coopérateur.
En 2002, Jacky Galand, alors âgé de 61 ans, cède ses parts à Pierre Prieux, polytechnicien, ancien numéro de 2 de Matra, ancien président des voiliers Dufour et co-fondateur de l’opérateur téléphonique Kaptech, qui contrôle déjà à cette époque quatorze sociétés spécialisées dans les pièces mécaniques de haute technologie. Aujourd’hui Tronico constitue l’une des 29 filiales du groupe Alcen toujours présidé par Pierre Drieux.
Tronico est désormais une société travaillant pour le compte de tiers dans les domaines de la conception, la fabrication et l’intégration de produits complexes à dominance électronique, tout au long de leur cycle de vie. La société est un acteur des secteurs de l’aéronautique, de la défense et de la sécurité, des biotechnologies et du médical, de l’énergie, de l’industrie de la plasturgie, de la mécanique ainsi que des transports. La réputation de Tronico depuis ses origines repose sur sa capacité et sa stratégie d'innovation grâce à son "pôle innovation" (composé de docteurs en sciences) et à son département R&D qui comprend une soixantaine d’ingénieurs. La société emploie 700 salariés dont 400 sur ses sites de Saint-Philbert-de-Bouaine et de Nantes, 250 dans son usine de Tanger, une vingtaine à Grenoble dans son pôle de R/D en électronique. Elle dispose d’agences commerciales en Amérique du Nord (Montréal - Canada et Seattle - Etats-Unis) ainsi que d’un site spécialisé dans l'évaluation de la qualité de l'eau situé à La Roche-sur-Yon employant une dizaine de personnes. Depuis plusieurs années, Tronico fait profiter des « jeunes pousses », des start-up, de son expérience en accompagnant les dirigeants de celles-ci tout au long de leur développement.
Au moment du reportage tourné en 1987, Tronico est encore une PME qui conserve certains traits de la start-up innovante qu’elle a été à ses origines et peut être considérée comme une pépite en avance sur son époque. En effet, la petite société vendéenne est parvenue à perdurer et à se développer en accomplissant le tour de force de faire triompher un modèle économique quasiment inexistant en France voici une quarantaine d’années et ce, dans une zone géographique alors peu connue alors pour ses capacités technologiques. En effet, au début des années 1970, seules quelques zones accueillaient des entreprises innovantes, le sud de Paris, Grenoble, Montpellier et la jeune Sophia-Antipolis à côté de Nice. Il est évident que Jacky Galand a dû surmonter des difficultés de nature à décourager plus d’un esprit déterminé. C’est, entre autres, pour s’assurer la motivation de ses salariés et recueillir de l’argent frais pour son développement que Tronico fait appel dans les années 1980 à la solution de l’épargne salariale en incitant ses employés à investir une partie de leurs économies dans leur outil de travail. On est alors à l’époque de la réhabilitation de l’entreprise incarnée par la personnalité de Bernard Tapie et les ministres libéraux du gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac comme Alain Madelin, le ministre de l’Industrie. Le recours à l’épargne salariale, modèle qui réconcilie capital et travail, n’est pas la participation des salariés aux résultats de l’entreprise mais bien un système de montée au capital des salariés. En effet, le salarié-actionnaire dispose d’autant plus de pouvoir lors des assemblées générales qu’il possède d’actions de la société. Ce système présente donc le grand avantage d’impliquer très fortement le salarié dans la stratégie de l’entreprise même si le risque d’une perte en capital ne peut être écarté comme pour tout investissement boursier ; on n’est pas non plus dans le modèle de l’économie sociale et solidaire dans lequel le salarié est un coopérateur.
En 2002, Jacky Galand, alors âgé de 61 ans, cède ses parts à Pierre Prieux, polytechnicien, ancien numéro de 2 de Matra, ancien président des voiliers Dufour et co-fondateur de l’opérateur téléphonique Kaptech, qui contrôle déjà à cette époque quatorze sociétés spécialisées dans les pièces mécaniques de haute technologie. Aujourd’hui Tronico constitue l’une des 29 filiales du groupe Alcen toujours présidé par Pierre Drieux.
Tronico est désormais une société travaillant pour le compte de tiers dans les domaines de la conception, la fabrication et l’intégration de produits complexes à dominance électronique, tout au long de leur cycle de vie. La société est un acteur des secteurs de l’aéronautique, de la défense et de la sécurité, des biotechnologies et du médical, de l’énergie, de l’industrie de la plasturgie, de la mécanique ainsi que des transports. La réputation de Tronico depuis ses origines repose sur sa capacité et sa stratégie d'innovation grâce à son "pôle innovation" (composé de docteurs en sciences) et à son département R&D qui comprend une soixantaine d’ingénieurs. La société emploie 700 salariés dont 400 sur ses sites de Saint-Philbert-de-Bouaine et de Nantes, 250 dans son usine de Tanger, une vingtaine à Grenoble dans son pôle de R/D en électronique. Elle dispose d’agences commerciales en Amérique du Nord (Montréal - Canada et Seattle - Etats-Unis) ainsi que d’un site spécialisé dans l'évaluation de la qualité de l'eau situé à La Roche-sur-Yon employant une dizaine de personnes. Depuis plusieurs années, Tronico fait profiter des « jeunes pousses », des start-up, de son expérience en accompagnant les dirigeants de celles-ci tout au long de leur développement.
Eric Kocher-Marboeuf
Transcription
Présentateur
Avec les privatisations d’entreprises, la chasse aux actionnaires reste ouverte. En Vendée, une PME a trouvé une solution originale pour son financement, la Société Tronico, installée à Saint-Philibert-de-Bouaine, fait appel, en effet, à l’épargne locale, Monique Josselin.Monique Josselin
Cette entreprise vendéenne d’électronique est implantée à Saint-Philibert-de-Bouaine depuis 14 ans. C’est une entreprise qui tourne bien et qui emploie une centaine de personnes essentiellement des femmes. Elle a bénéficié d’un montage financier original dans lequel sont entrés l’épargne locale pour 24 % et les salariés pour 4 %.Marcelle Choblet
Je sais que pour le moment, je l’ai fait dans un but fiscal, qu’au lieu de placer l’argent dans une banque anonyme, on a plus d’intérêt dans l’entreprise.Odile Mandin
Moi, je m’y suis mise parce que c’est pour mieux connaître le fonctionnement de l’entreprise, et en plus, le résultat.Monique Josselin
Donc, vous allez aux assemblées régulièrement, vous vous intéressez aux bilans, aux comptes de résultats, vous épluchez tout ça ?Odile Mandin
Oui.Monique Josselin
Si c’était à refaire, vous le referiez ?Marcelle Choblet
Oui, il me semble, oui, tant que ça marche bien comme ça, oui.Monique Josselin
Et si ça marchait mal ?Marcelle Choblet
Ah, ben je ne sais pas ! Enfin, déjà depuis le nombre d’années, ça a été rentable.Monique Josselin
Et c’est plus intéressant qu’un placement à la Caisse d’Épargne, ou dans une banque ?Odile Mandin
Pour l’instant, oui.(Bruit)