Fleury-Michon

11 mai 1965
07m 32s
Réf. 00003

Notice

Résumé :
L'usine Fleury-Michon, installée à Pouzauges depuis 1928, emploie 1000 personnes, toutes formées et bénéficiant d'un service social d'entreprise. Après avoir résolu certains problèmes, l'usine maîtrise une production très automatisée, de l'abattage des animaux au conditionnement des produits finis.
Date de diffusion :
11 mai 1965
Personnalité(s) :
Thèmes :
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Éclairage

Avec 4000 collaborateurs et un chiffre d’affaires supérieur à 700 M€ en 2015, Fleury-Michon figure parmi les leaders français de l’industrie agro-alimentaire. La notoriété de Fleury-Michon repose en partie depuis un siècle sur des slogans publicitaires renvoyant à la cuisine traditionnelle comme « il faut faire les choses comme il faut », « l’obsession du bon » ou « elle est pas belle la vie ». Pendant plus d’une décennie, le nom de l’entreprise a été associé aux exploits du skipper Philippe Poupon dans les plus grandes courses au large, conférant ainsi à une société attachée à son terroir vendéen un esprit de conquête par delà les océans vers de nouveaux marchés. Dès la fin du XIXe siècle, la famille Fleury s’est positionnée sur les marchés porteurs, c’est ainsi que Félix Fleury, marchand de porcs à Benet, ouvrit un bureau sur le carré des Halles centrales de Paris au début de la Troisième République. Cette présence dans le « ventre de Paris », facilita par la suite le développement rue Turbigo de la charcuterie des Etablissements Fleury et Michon fondés en 1905 par l’association de Félix Fleury fils avec son beau-frère Lucien Michon. Après la Grande Guerre, Pierre Fleury et Gustave Michon optent en 1926 pour la fusion de leurs entités respectives en nourrissant l’ambition d’implanter à Pouzauges une chaîne intégrée depuis l’abattage jusqu’au conditionnement en passant par la découpe qui ouvre en 1934. L’atelier de Pouzauges mue en véritable usine au sortir de la Seconde guerre mondiale en 1947 dans un contexte de pénurie alimentaire.
Le reportage de 1965 insiste sur l’importance de Fleury-Michon dans la vie économique de Pouzauges avec son millier de salariés et sur la modernité de la chaîne de fabrication des saucisses, saucissons et jambons (cuits ou fumés) de la marque. Le tournage est contemporain de la mise sur le marché de la charcuterie découpée en libre-service destinée à alimenter les bacs réfrigérés des grandes surfaces (Carrefour ouvre son premier hypermarché à Sainte-Geneviève-des-Bois en 1963). La révolution culinaire entre dans sa deuxième phase avec la commercialisation de plats cuisinés frais en libre service en 1974 ainsi qu’à la restauration d’entreprise en 1979. Toutefois, la société comprend qu’il lui faut se départir de l’image néfaste véhiculée dans le grand public par les plats tout préparés depuis la sortie de L’aile ou la cuisse de Claude Zidi en 1976. C’est le sens du partenariat noué en 1987 entre Fleury-Michon et Joël Robuchon qui accepte de superviser plusieurs recettes obéissant à un cahier des charges excluant les adjuvants les plus décriés. A l’aube des années 1990, Fleury-Michon profite de son engagement dans la course au large pour se lancer dans la production de barres de surimi, n’hésitant pas à inviter les consommateurs « à aller voir d’eux-mêmes » les conditions de pêche des poissons servant à la préparation dans les eaux glaciales de l’Alaska. Fleury-Michon a également opté pour la croissance externe en rachetant son concurrent historique Olida en 1992, en prenant une participation dans la société Henri Le Hir diffusant les salaisons de L’Argoat en 1996 ou encore en s’alliant avec l’italien Fratelli Beretta en 1998 pour créer une filiale commune dénommée Piatti Freschi Italia. La montée en gamme du groupe vendéen est assurée en 2004 par le rachat des  plateaux-repas pour entreprises de Fauchon/Flo prestige, et l’internationalisation est accélérée en nouant des alliances ou partenariats avec Martinez Loriente en Espagne, Delta daily food au Canada et une licence technologique aux Etats-Unis. En 2015, avec ses 15 sites de productions (dont 7 à l’international), Fleury-Michon, qui a été introduit à la bourse de Paris en 2002, continue d’être une entreprise à gouvernance familiale ; cette stabilité du capital social permet à la cinquième génération de dirigeants issus des familles fondatrices de relever les défis de l’économie mondialisée.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

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(musique)
Journaliste
Imaginez des centaines de bouchers, des dizaines de cuisiniers, des kilomètres de saucisses, des kilomètres de saucissons ; des tonnes de jambons, des dizaines de machines qui saucissonnent, d’autres qui mettent en conserve ; et vous aurez une idée de l’usine dont nous vous ouvrons maintenant les portes.
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(musique)
Journaliste
Monsieur Chartier, l’usine que nous allons visiter emploie combien de personnes ?
Jacques Chartier
1000 personnes actuellement.
Journaliste
Tous ces personnels habitent-ils Pouzauges ou bien les environs ?
Jacques Chartier
Non, le personnel, il y a une assez grande partie du personnel qui habite Pouzauges mais en fait, la population de Pouzauges qui n’est que de 4500 habitants, ça, c’est insuffisant, nous ne pouvons, heu, alimenter en personnel notre usine. Donc, une assez grande partie vient des communes du canton et même des communes situées au-delà du canton de Pouzauges.
Journaliste
Depuis quand êtes-vous installés ici ?
Jacques Chartier
Heu, l’usine, la fondation de l’usine remonte à 1915. En ce qui concerne Fleury-Michon, nous sommes installés ici depuis 1928.
Journaliste
Quels sont les problèmes qui se posent à une telle entreprise ?
Jacques Chartier
Les problèmes, oh, ils sont, ils ont été très nombreux au fur et à mesure de l’agrandissement de l’usine. Le problème principal était peut-être, un problème de main d’oeuvre, car nous ne trouvions qu’une main d’oeuvre qui n’est pas du tout qualifiée pour faire le travail que nous lui demandons. Il a fallu donc que nous lui, nous fassions un apprentissage assez poussé ; et que nous encadrions petit à petit le personnel qui nous venait de, qui nous venait directement de, des travaux de culture. Ça a été certainement le problème le plus difficile à résoudre. Maintenant, nous pouvons considérer qu’il est résolu puisque nous en sommes à la, presque à…, à la troisième, nous connaissons la troisième génération à l’usine maintenant.
Journaliste
Et sur le plan produits, est-ce qu’il y a des problèmes ?
Jacques Chartier
Sur le plan produits, non, il n’y a pratiquement pas de problème. Il y en avait autrefois, heu, quand les transports étaient lents, quand la chaîne du froid était mal, heu, n’était pas absolument parfaite. Maintenant, la chaîne du froid est parfaite, et puis, les transports sont extrêmement rapides. Nous pouvons dire que en une nuit, la marchandise que nous avons fabriquée aujourd’hui est transportée sur les lieux de consommation, à, pratiquement dans toute la France.
Journaliste
Entrons dans l’usine, je ne dirais pas à la suite de ces animaux pour ne pas m’attirer les foudres des coeurs sensibles.
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(musique)
Journaliste
Et que la SPA nous pardonne mais tout commence par-là, l’image film nous a évité d’ailleurs de mettre carré blanc.
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(musique)
Journaliste
On coupe,
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(musique)
Journaliste
On vide,
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(musique)
Journaliste
On recoupe,
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(musique)
Journaliste
On découpe, c’est la première partie du travail. Elle permet d’obtenir des quartiers de viande qui vont prendre chacun un chemin différent pour devenir saucisses, jambonneaux, jambons cuits, etc. Une partie de viande et de graisse est découpée en petits dés. Dans cette machine, tout se mélangera avec vin et épices pour devenir pâte de saucisson. La recette est, bien sûr, secret de fabrication. La suite, vous le voyez.
musique
(musique)
Journaliste
Ici, je vous signale que l’usine offre une bouteille de champagne à quiconque refera le même noeud. Pour vous aider, voici l’opération au ralenti.
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(musique)
Journaliste
Suivant le même procédé, d’autres machines ont préparé petites et grosses saucisses, voici l’emboyautage et l’attachage qui se font mécaniquement.
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Journaliste
Une fois terminés, on stocke les saucissons dans des chambres à température constante. Un système d’alerte avertit en cas de différence brusque de température. En effet, s’il fait trop chaud et sec, le saucisson devient dur, si l’humidité s’accentue, il pourrit.
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(musique)
Journaliste
Et nous passons maintenant dans l’atelier où l’on prépare le jambon fumé, dans quelques instants, voilà.
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Journaliste
On introduit dans les canaux sanguins de l’eau salée pour conserver la viande.
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(musique)
Journaliste
Et on va mettre le tout à sécher.
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Journaliste
Pour la préparation du jambon cuit, tout est différent, bien sûr ! On désosse la cuisse de porc,
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(musique)
Journaliste
Et dans ces moules qui vous sont familiers, cette viande va cuire de longues heures.
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(musique)
Journaliste
Mais ce n’est pas tout. D’autres ateliers nous attendent, ici, la fabrication de conserves est tout à fait mécanique.
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(musique)
Journaliste
Là, la mise sous cellophane de tous les produits de charcuterie que vous trouverez sur le marché,
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(musique)
Journaliste
Et voilà, nous avons fait un tour bien sûr rapide de cette usine, mais ce tour vous a certainement donné idée de la grandeur de cette usine, où, rappelons-le, 1000 employés travaillent.
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(musique)
Journaliste
Quand on est en-dehors d’une ville et qu’on emploie 1000 personnes, il va falloir organiser un, un véritable service social, non ?
Jacques Chartier
On a quelques, évidemment, c’est, c’est un problème qui se pose à toutes, à toutes les, toutes les usines qui ne se trouvent pas dans des grands centres. Vous remarquez que celles des grands centres n’échappent pas totalement non plus. Mais enfin, indéniablement, chez nous, le service social est extrêmement poussé puisque il s’occupe des loisirs, des sports, de tout ce que, qui a un petit peu trait à la vie de nos personnels.