Louis-Marie Grignion de Montfort

19 septembre 1996
03m 31s
Réf. 00565

Notice

Résumé :
La visite du pape Jean-Paul II en Vendée est l'occasion de revenir sur la vie de Louis-Marie Grignion de Montfort, né en 1673 en Bretagne et mort en 1716 à Saint-Laurent-sur-Sèvre où il a fondé l'Ordre de la Sagesse avec Marie-Louise Trichet.
Date de diffusion :
19 septembre 1996

Éclairage

Saint de la Vendée, considéré souvent comme l’inspirateur de l’insurrection de 1793, Louis-Marie Grignion de Montfort, est un personnage hors du commun.
Né en 1673, à Montfort-sur-Meu, non loin de Rennes en Bretagne, il meurt en 1716, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans la future Vendée, où il a fondé deux congrégations religieuses : la Compagnie de Marie (Pères montfortains) et les Frères de Saint-Gabriel et aidé à la fondation avec Marie-Louise Trichet, d’une congrégation féminine, hospitalière à l'origine puis enseignante, les Filles de la Sagesse.
Après des études à Rennes, il entre dans les ordres. Il se fait connaître pour ses fortes convictions et ses dons de prédicateur qui bouleversent les habitudes cléricales. Après un voyage à Rome où il rencontre le pape Clément XI, il retourne dans l’Ouest de la France, marqué par les souvenirs des guerres de religion, pour être missionnaire apostolique. Il va prêcher le renouvellement des promesses du baptême et la vraie dévotion à la Sainte Vierge, du titre de l’ouvrage le plus connu qu’il rédige à La Rochelle en 1712.
Ses prédications se tiennent dans une dizaine de diocèses, de Saint-Brieuc à Saintes, suscitant la ferveur et la critique. Si à sa mort, il n’a que quelques disciples, ceux-ci vont développer avec succès l’enseignement de la jeunesse et surtout le courant missionnaire au sein des deux congrégations.
Les « montfortains » organisent de très nombreuses missions dans tout l’Ouest qui attirent des foules et qui acclimatent les principaux points de la doctrine de Grignion de Montfort. Cette sensibilité mobilise les émotions et les manifestations publiques, s’opposant aux tendances plus intellectuelles qui sont celles de la hiérarchie cléricale du moment. Elle se diffuse plus dans les campagnes que dans les villes et peut être considérées comme le terreau dans lequel les soulèvements de 1793 trouvent leur justification. Le rôle des Montfortains et des sœurs sera dénoncé par les autorités révolutionnaires.
En 1888, Grignion de Montfort est béatifié avant d’être canonisé en 1947, consacrant son influence qui est particulièrement attestée lorsque le 19 septembre 1996, Jean-Paul II se rend à Saint-Laurent-sur-Sèvre, pour se recueillir sur la tombe de Louis-Marie Grignion de Montfort.
Jean-Clément Martin

Transcription

Présentatrice
Il semble donc que le Pape Jean-Paul II soit maintenant allé se reposer à la Sacristie de la Basilique de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Alors, Louis-Marie Grignion de Montfort qu’il vient honorer aujourd’hui, eh bien, il est mort seulement à Saint-Laurent, il n’a pas beaucoup prêché à Saint-Laurent, mais ici, on a un culte énorme pour Louis-Marie Grignion de Montfort. Je vous propose, si vous le voulez bien, de regarder un portrait de ce saint.
(Musique)
Journaliste
Louis-Marie Grignon de Montfort naquit le 31 janvier 1673 à Montfort-sur-Meu, une petite ville située non loin de Rennes. Aîné d’une famille de dix enfants, il manifeste très tôt une réflexion spirituelle qui le mène à vingt ans au Séminaire Saint-Sulpice de Paris où il se rend à pied avec pour seule richesse une statue de la Vierge en bois sculpté. Ordonné prêtre, sa première paroisse sera celle de Saint-Clément à Nantes. Mais le Père de Montfort a besoin de grands espaces et les campagnes ont besoin d’être évangélisées. D’abord attiré par les terres lointaines d’Amérique et d’Asie, il demeurera, sur les conseils du Pape Clément XI, dans l’Ouest de cette France du grand siècle en proie à bien des interrogations. Mais ses missions, de Haute-Bretagne aux Mauges, en passant par le Bas-Poitou, jeune épiscopat de l’époque.
Marcel Gendrot
Un certain nombre d’évêques, après l'avoir très bien accepté, en raison de certaines influences peut-être autour de l’évêque, vont dire : Oh là là, s’il pouvait passer dans des diocèses d’à côté, ce serait quand même mieux ! Il faudra arriver dans ses dernières années avec les diocèses de Luçon et de La Rochelle pour qu’il ait là cinq ou six années, disons tranquilles. Il est vrai que dans l’intervalle, lui-même, il a pris aussi un peu de tranquillité, il a arrondi les angles.
Journaliste
Alors, que lui reprochait-on ?
Marcel Gendrot
Peut-être son absolu, autrement dit, on ne transige pas avec l’Évangile, c’est un Évangile à la lettre et sans glose. Lui, simplement, sort son Évangile, il dit : Regardez donc, Jésus Christ, les apôtres, est-ce que ce n’est pas ce qu’ils ont fait ? Pour moi, je n’ai qu’un but, suivre mon Évangile, suivre Jésus Christ.
(Musique)
Journaliste
Rejeté par l’épiscopat, aimé des pauvres de son vivant, le Père de Montfort entre dans la légende. Sa rencontre avec Marie-Louise Trichet va lui permettre d’édicter les règles de l’Ordre de la Sagesse et conforter sa spiritualité fondée sur la dévotion à Marie.
(Musique)
Marcel Gendrot
Le Père de Montfort nous dit dans sa vraie dévotion : Si la dévotion que je presse à la Vierge Marie ne conduisait pas au Christ, alors, n’en tenez pas compte parce que ce ne serait pas bon. Mais pour moi, la dévotion à la Vierge est uniquement pour connaître mieux Jésus Christ, pour servir mieux Jésus Christ, et pour être capable de le rayonner autour de vous.
Journaliste
Lorsqu’il meurt en 1716 à Saint-Laurent-sur-Sèvre, au hasard d’une mission, une parmi les cinquante qu’il aura prêchées à travers les cinq diocèses de l’Ouest, aucune communauté ne lui survit. Seules, cinq filles de la Sagesse établies à La Rochelle autour de Marie-Louise Trichet poursuivent leur mission auprès des malades et des enfants. En 1720, elles installent leur maison mère à Saint-Laurent-sur-Sèvre et deux ans plus tard, parviennent à réunir pères et frères dispersés à travers la région. Dès lors, près du tombeau du fondateur, la famille montfortaine va s’agrandir. Le Père de Montfort sera béatifié en 1888 et canonisé en 1947.
(Musique)