Les châteaux de Vendée

26 août 1989
02m 40s
Réf. 00406

Notice

Résumé :
Le Bas-Poitou regorge de châteaux. L'historien vendéen Joseph Rouillé les a recensés. Parfois perdus dans les vallons du bocage, appartenant aux styles Médiéval ou Renaissance, ils sont liés à l'histoire de leurs célèbres propriétaires comme Gilles de Rais ou moins connus tel Philippe de Chabot.
Date de diffusion :
26 août 1989

Éclairage

Au sortir de la guerre dite de cent ans qui a vu le Poitou se rallier au royaume de France et nombre de ses seigneurs lutter contre les Anglais, à commencer par Gilles de Rais, le Bas-Poitou, actuelle Vendée, connaît un siècle de prospérité. Le port des Sables en profite particulièrement, puisque Louis XI aide à son développement et accorde des privilèges fiscaux, comme Fontenay qui peut être considérée comme la capitale régionale, où s’épanouit une élite intellectuelle et artistique. En même temps que le commerce du sel fait vivre le littoral, le cœur du Bas-Poitou est aussi concerné par un renouveau architectural,  puisque les familles nobiliaires peuvent se lancer dans la construction, ou la réfection, de châteaux qui témoignent de leurs richesses et de leurs liens avec le roi. Le goût italien, arrivé avec les troupes qui ont participé aux guerres d’Italie, s’impose comme en témoignent les châteaux de Terre-Neuve, d’Apremont, du Puy du Fou ou des Granges-Cathus.
L’élan est cassé par les guerres de religion qui affectent le Bas-Poitou divisé entre catholiques et protestants. La monarchie surveille ensuite ces résidences plus ou moins suspectées, avant que la guerre de Vendée, pendant la période révolutionnaire, ravage les demeures familiales et affaiblissent encore les édifices restants. Ces châteaux et manoirs constituent cependant une trame couvrant tout le département, dont une grande partie a été restaurée au XIXe et surtout au XXe siècle.
Aujourd’hui, une quinzaine de châteaux accueillent les visiteurs dans le département. Situés essentiellement aux limites du bocage et de la plaine, ils rappellent l’époque tourmentée de la guerre de cent ans, rappelant l’importance de l’époque médiévale dans l’histoire du département.
Jean-Clément Martin

Transcription

Xavier Cosse
La Vendée est fière de son jambon mais aussi des ses châteaux car ce département, et plus généralement le Bas Poitou, en regorge. Certains remontent à l’époque féodale, des chefs d’oeuvre assez jalousement gardés dans l’ensemble mais que l’écrivain vendéen Joseph Rouillé a pu recenser dans un très beau livre. Reportage d’Evelyne Garcia-Jousset et de Jean-Paul Donnet.
musique
(musique)
Evelyne Garcia-Jousset
Joseph Rouillé est un historien vendéen et, comme tous les historiens, il a des coups de coeur qui durent depuis l’enfance, notamment celui des châteaux de Vendée. Pour lui et pour le lecteur, il en a recensé soixante-treize, des bâtisses perdues parfois dans les vallonnements du bocage, riches en histoires. L’histoire des personnages célèbres qui y ont vécu, Madame de Montespan, en exil à l’Audardière, Calvin au Parc Soubise, Henri IV à Beaumarchais, Pétain à l’Île d’Yeu, Charette à la Garnache. Histoires aussi de tous les jours des gentilshommes campagnards. Ruines ou petits châteaux aujourd’hui encore habités, ces demeures témoignent d’un style architectural.
Joseph Rouillé
Vous avez des châteaux qui ont un caractère assez rustique mais ils sont justement intéressants par leur rusticité qui se mêle, si vous voulez, au style de l’époque, en gros, voilà. Celui qui a une histoire assez passionnante, c’est celui de Gilles de Rais à Tiffauges. Je sais qu’en tout cas, c’est le plus visité des châteaux de Vendée, c’est le monument le plus visité.
Evelyne Garcia-Jousset
Autre exemple, Le château d’Apremont, situé à dix-huit kilomètres de St-Gilles-Croix-de-Vie, aujourd’hui musée et propriété municipale, visité chaque année par près de 30000 personnes. Il fut construit sur les fondations d’une forteresse féodale datant du XIème siècle. De style Renaissance, Louis XIII y séjourna après la bataille de Rié et y appréciait, nous disent les chroniqueurs, son confort et son faste.
Joseph Rouillé
L’Apremont est un château qui a été construit par Philippe de Chabot, amiral de Brion, confident de François Ier au début du XVIème siècle. C’était un château Renaissance dont vous avez pu apercevoir tout à l’heure, si vous voulez, la reconstitution ancienne et c’était un très beau château. Et il est tombé entre les mains de Jean de Brosse. Jean de Brosse qui avait eu ses biens de Penthièvre confisqués par la Couronne et qui a eu l’idée et l’astuce de se marier avec la favorite du roi, Anne de Pisseleu, duchesse d’Etampes et il a retrouvé ainsi son patrimoine. Il a donné des fêtes somptueuses pour rivaliser avec celles données dans les châteaux de la Loire au château d’Apremont. Il y a donc eu une époque faste, très faste, au château d’Apremont mais il s’est ruiné. Il s’est ruiné justement avec ces dépenses extraordinaires et il n’a pas pu réaliser son projet, un projet très intéressant qui lui tenait beaucoup à coeur C’était la canalisation de la Vie, de St Gilles à Apremont.
Evelyne Garcia-Jousset
Curieux destin que celui du château d’Apremont, parce que trop coûteux à entretenir, on ordonna sa démolition en 1733. Les pierres de démolition du corps de logis séparant les deux tours furent revendues et utilisées pour la construction du pont de Pirmil.