Elevage de poulets fermiers à Loué
Notice
L'industrialisation des productions agricoles s'est parfois faite aux dépens de la qualité. Pour remédier à ce phénomène, des labels sont créés. A Loué, l'élevage de poulets fermiers s'est organisé et respecte un cahier des charges très strict.
Éclairage
Jusque dans les années 60 toutes les fermes de l'Ouest ont élevé quelques poules pour la consommation familiale et pour alimenter le commerce en œufs et volailles que des négociants passaient acheter dans les fermes ou dans les foires. Certains lieux étaient réputés : Rennes pour son "coucou" blanc et noir, Janzé et Loué pour leurs poulets de chair.
A partir des années 1970, l'élevage avicole change de cadre et connaît une grande expansion : les constructions de poulaillers dit "industriels" se multiplient, assurant une forte augmentation des productions de poulets de chair et d'œufs. Toutefois, certains éleveurs vivant le plus souvent dans les régions où l'élevage d'un poulet réputé était solidement implanté ont refusé cette évolution en préférant la qualité à la quantité.
Ce fut le cas à Loué, chef-lieu de canton situé à 30km à l'ouest du Mans. Les gélines de Loué issues de races anciennes réputées, constituent les souches spécifiques à l'élevage des volailles qui sont élevées en liberté selon la charte du bien-être animal, signée par les 1000 éleveurs des volailles fermières de Loué. Les volailles ont toutes accès à des parcours en plein-air et reçoivent une alimentation basée sur plus de 70% de céréales. La qualité de ce type d'élevage a été validée par une certification : le label rouge "Poulet de Loué" qui atteste qu'un produit a des caractéristiques préalablement fixées qui le distinguent des produits courants similaires. Dans les années 60, les poulets de Loué sont donc apparus comme alternative à la production agricole industrielle. Ce fut un succès : ces produits ont séduits les consommateurs lassés des poulets mous et insipides et les éleveurs ont été beaucoup plus à l'abri des crises des prix qu'ont connues les éleveurs industriels.
Toutefois, en 2005, la grippe aviaire qui menace l'Europe met en difficulté l'élevage de volailles en plein-air, façon de faire indispensable pour garder la certification.