Le phare des Pierres Noires
Notice
Les phares des côtes françaises retrouvent la lumière. Le phare des Pierres Noires, au large des côtes bretonnes, est le dernier a être rallumé. Son gardien reprend durant vingt jours ses fonctions de sentinelle des mers.
Éclairage
Le phare des Pierres Noires est un phare maritime du Finistère situé sur la commune du Conquet et qui appartient à l'Etat Français. Sa situation de pleine mer au large de la pointe Saint-Mathieu et le danger qu'impliquent les relèves font du phare des Pierres Noires un de ceux que les gardiens classent, dans la hiérarchie des phares, parmi "les enfers". Sa construction est imaginée dans les années 1855-1860, en même temps que, sous le règne de Napoléon III, l'idée de faire de Brest un grand port transatlantique. Le phare est donc nécessaire pour accompagner cette volonté de sécuriser l'accès des bateaux de certains plateaux dangereux comme celui des Pierres-Noires à la conaluence de l'Océan Atlantique et de la Manche. Sa construction débute en 1867 et s'achève en 1871, après de nombreuses hésitations car la roche du Diamant, choisie initialement comme emplacement du phare, était trop difficile d'accès et trop dangereuse pour y mener des travaux. C'est donc finalement sur la Grande Pierre Noire que le phare est construit.
A l'époque, son architecture est innovante. En effet il est le premier phare de mer à ne pas utiliser la technique de la base évasée. Il est donc facilement reconnaissable par sa forme tronconique et sa ressemblance avec une tour médiévale, une architecture pensée pour que la tour de 28 mètres de haut soit la plus sécurisante possible. Ceci explique que le diamètre et la densité de sa base soit bien plus importants que celle des phares construits à cette époque. Le phare est d'autant plus reconnaissable qu'en 1910, il fut peint en blanc jusqu'à mi-hauteur et rouge jusqu'au sommet, afin d'améliorer sa visibilité.
Comme de nombreux autres phares, celui des Pierres Noires a connu plusieurs évènements tragiques au cours de son histoire. Malgré les efforts consentis au cours de sa construction, on dénombre tout de même deux naufrages sur les Pierres Noires : le Queen of colonies et le Ville de Bilbao qui viennent s'y abîmer en janvier et septembre 1875. Enfin le 18 septembre 1965 un des gardiens en poste tombe du phare et se noie malgré les efforts du deuxième gardien et des bateaux venus tenter de le secourir.
Classé à l'inventaire général du patrimoine culturel, le phare des Pierres Noires fonctionne à l'électricité depuis 1984 ; en 1992, le départ de son dernier gardien, Jakez Riou, a sonné l'heure de l'automatisation. Aujourd'hui le phare est télécontrôlé à partir du phare de Créac'h situé à Ouessant.