Les Gothiques champions de France de hockey sur glace

18 avril 2004
04m 26s
Réf. 00114

Notice

Résumé :

Retour sur la victoire des Gothiques face à Grenoble, victoire qui a permis à Amiens de devenir champion de France de hockey sur glace. Avec les commentaires en salle de montage à France 3, de Luc Chauvel capitaine des Gothiques.

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18 avril 2004
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Éclairage

En avril 2004, les Gothiques d'Amiens remportent face aux Brûleurs de Loups de Grenoble la finale du Super 16 de hockey sur glace et conquièrent, par là même occasion, le titre de champion de France. Ils peuvent ainsi brandir pour la seconde fois, après le sacre de 1999, la Coupe Magnus, trophée qui doit son nom à Louis Magnus, président fondateur de la Fédération Française des Sports d'Hiver et de la Ligue Internationale de Hockey sur Glace en 1908. Joueurs et spectateurs amiénois laissent éclater leur joie à l'issue de la rencontre. Mais cette euphorie dépasse très rapidement le seul cadre de la patinoire puisque le public picard s'associe largement à la fête. La ville d'Amiens se met ainsi aux couleurs des Gothiques pour accueillir ses champions qui, après un défilé dans les rues de la ville, sont reçus à la mairie par Gilles de Robien. Cet engouement pour les performances des Gothiques montre que le hockey sur glace, sport longtemps lié à l'espace montagnard en France, a conquis ses lettres de noblesse dans les villes de "plaine", dont la cité de Jules Verne.

Car cette pratique d'origine canadienne, après avoir été l'apanage des élites parisiennes au tournant des années 1900, se diffuse au cours des décennies suivantes dans les villes alpines (Chamonix, Villars-de-Lans, Megève, Briançon, Gap), notamment parce que celles-ci disposent de patinoires extérieures. Une bascule se produit néanmoins dans les années 1980 avec l'émergence de clubs de haut niveau dans les villes de "plaine". Le Hockey-Club d'Amiens (les Ecureuils), fondé en 1967, rejoint ainsi l'élite française dès 1982. Cette situation résulte à la fois d'un engouement en France pour le hockey sur glace (lié notamment à sa médiatisation lors des Jeux Olympiques d'hiver) et de la construction de patinoires couvertes dans les grandes agglomérations. Les villes de "plaine" occupent rapidement le devant de la scène : elles constituent la majorité des clubs de l'élite et remportent à partir de 1989 l'ensemble des titres nationaux mis en jeu. Les Ecureuils d'Amiens font alors partie des équipes les plus en vue avec les Français Volants de Paris, les Brûleurs de Loups de Grenoble et les Dragons de Rouen. Ces clubs développent, a contrario de ceux de l'arc alpin, une véritable politique de professionnalisation (rémunération contractualisée des joueurs, rationalisation de la gestion sportive) afin de répondre aux contraintes du sport de haut-niveau et de sa spectacularisation. La liquidation de l'Amiens Sporting Club lors de la saison 1990-1991, dont les Ecureuils sont une section, n'entame pas la marche en avant du hockey sur glace amiénois. Les Gothiques du Hockey-Club Amiens Somme nouvellement créé vont se hisser à plusieurs reprises sur le podium des championnats de France, résultat d'une politique alliant recrutement des meilleurs hockeyeurs nationaux et internationaux et formation de jeunes joueurs (à l'instar de l'Amiénois Antoine Richer, capitaine de l'équipe de France dans les années 1990 et entraîneur des Gothiques lors du sacre de 2004). La présence continue du club au plus haut niveau (il n'a pas quitté l'élite depuis 1982) témoigne de la pérennité de ce projet.

Sébastien Stumpp

Transcription

(Bruit)
Karine Hallaf
Alors Luc, tu nous as amené la coupe. Bon la coupe, elle est très belle mais elle est quand même un peu cabossée. Comment ça se fait ?
Luc Chauvel
Oui, c’est vrai qu’on voulait vraiment faire attention à ne pas l’abîmer et au fur et à mesure que la soirée s’est passée, la soirée suite au titre, bon on se l'ai passé de main en main et évidemment, à un moment donné, elle a glissé et elle est tombée. Mais bon, on va en prendre soin, on va la réparer et on va faire attention à elle.
Karine Hallaf
Alors justement, cette soirée, ça s’est vraiment bien passé ?
Luc Chauvel
Oui, oui, c’était bien.
Karine Hallaf
Eh bien, on a une petite surprise pour toi.
(Musique)
Karine Hallaf
Donc on va quand même reparler un petit peu de cette finale. Vous aviez gagné 2 buts à 1 au Coliseum. Pour le match retour, un match nul suffisait mais vous avez fait mieux que ça, une belle victoire, 5 buts à 3 à Grenoble.
Luc Chauvel
On regarde ?
(Bruit)
Karine Hallaf
Vendredi 9 avril 2004, soirée mémorable pour les Gothiques. Ils soulèvent la coupe Magnus, la récompense suprême.
Joueur 74
Ah oui ça fait quelque chose, ça prend un peu les tripes. Et on essaiera de refaire ça rapidement. C’est vraiment cool. Les gars se sont super défoncés. C’est vraiment incroyable. On a une équipe de presque 100 % français. On a prouvé à tout le monde, ce soir, qu’il faut jouer français, il faut faire jouer les jeunes et ça marche.
Karine Hallaf
Les Picards en état de grâce ne sont pas passés loin du match parfait. C’est François Rozenthal qui dégaine le premier. Parfois rejoints au score mais jamais menés, les Gothiques font le jeu de bout en bout. A 3-2, les Brûleurs de Loups tentent un coup de poker. Ils sortent le gardien à 5 minutes de la fin. Pari réussi, 3 partout. Mais les Picards ne craqueront pas sous la pression. Laurent Gras signe un doublet. Dans la foulée, Richard Elmoneto inscrit le dernier but en cage vide. Les Gothiques savent que, cette fois, ça y est, ils seront champions de France. Après celui de 99, c’est le deuxième titre dans l’histoire du club. A l’époque, Antoine Richet était capitaine. Pour son premier titre en tant qu’entraîneur, il préfère rendre hommage à ses joueurs.
Richer§Antoine
C’est le travail, ce sont les joueurs qui l’ont gagné, là, sur la glace, avec de la détermination, avec de la motivation, avec tout ce qu’il faut. Et ce n’était pas évident, aujourd'hui, de venir gagner, ici, à Grenoble.
(Bruit)
Antoine Richet
Je suis content, je suis très content.
(Bruit)
Supporter 1
Je l’avais dit ! On l'a gagnée.
Supporter 2
Ah c’est super. Enfin, on peut respirer. Depuis tout à l’heure, on était à fond. et il n’y a pas de mots.
Karine Hallaf
Et les Gothiques peuvent sauter, chanter, danser. La défaite de l’an dernier face à Rouen est oubliée.
(Bruit)
Karine Hallaf
Et alors la coupe, vous l’avez ramenée à Amiens. Donc les images, on va les commenter ensemble, si tu veux.
Luc Chauvel
On essaie si tu veux bien.
(Musique)
Karine Hallaf
Pour toi, c’était la première fois. Tu t’attendais à un tel accueil ?
Luc Chauvel
Non, je ne m’attendais pas vraiment à un accueil comme ça. C’est vrai qu’on a vu les gens autour du bus. On s’est dit bon voilà, ils vont arriver à la place de l’Hôtel de ville avec nous. Et puis là, on se retourne, à un moment, on voit l’Hôtel de ville noir de monde. Donc c’était vraiment… C’est ce que je disais, on était vraiment des enfants à ce moment-là. On avait les yeux grands ouverts. On en avait plein la tête, pleins les yeux. C’était génial.
Karine Hallaf
Et là, qu’est-ce que tu te dis quand tu descends du bus ?
Luc Chauvel
Pas grand-chose. On se dit voilà, on va prendre ça pour nous. C’est vrai que ce n’est pas souvent qu’on peut être devant, comme ça. On va faire un petit peu les égoïstes et puis on va prendre ça… vraiment, on va prendre tout ce qui se passe pour nous. Là, j’en ai encore des frissons en y pensant. C’est génial, quoi, je veux dire. C’était mon premier titre en plus, donc j’ai vraiment envie de regoûter à ça et puis surtout essayer de pouvoir le refaire avec Amiens.
Karine Hallaf
Et bien à l’année prochaine, Luc. Puis vous gardez la coupe, promis ?
Luc Chauvel
Oui, on va essayer. On va essayer.