Les sports de mer à Quend Plage

11 août 1981
03m 42s
Réf. 00125

Notice

Résumé :

Présentation de diverses activités sportives de bord de mer à Quend Plage : parachute ascensionnel et planche à voile. avec Philippe Moreau.

Date de diffusion :
11 août 1981
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Éclairage

Le littoral picard, qui s'étend sur près de 70 km, offre des conditions idéales pour la pratique des sports de nature. Ses longues et larges plages facilitent notamment l'essor des loisirs nautiques (voile, planche à voile) et aériens (parachutisme ascensionnel nautique) mais aussi des activités utilisant l'estran comme terrain de jeu (char à voile, speedsail). Parmi les "spots" les plus reconnus de la côte picarde figure notamment le site de Quend-Plage, au nord de la Baie de Somme. Cette station balnéaire a l'avantage d'être moins soumise aux caprices de la mer (vagues, courants) et, surtout, d'être plus facile d'accès pour la pratique des activités de voile que d'autres secteurs côtiers (la Baie de Somme et son prolongement méridional).

Au début des années 1980, Quend-Plage sert de théâtre d'évolution aux adeptes de nouvelles pratiques sportives, qualifiées d" hybrides". Inventées pour la plupart aux Etats-Unis au cours des années 1960 et diffusées en France la décennie suivante, elles ont la particularité de combiner des activités déjà existantes. C'est le cas du parachutisme ascensionnel nautique, dont le développement demeure néanmoins confidentiel. Autre activité "hybride", la planche à voile (également dénommée windsurf) attire pour sa part de nombreux pratiquants sur la côte picarde. Ce sport, inventé en 1968 par l'américain Hoyle Schweitzer, combine la voile et le surf. Plus accessible financièrement que la voile, il séduit notamment un public jeune, influencé par la vogue du sport loisir et, en même temps, tourné vers la modernité et la culture technique. Il incarne, en outre, une vision plus apaisée des rapports entre l'homme et son milieu naturel. Son développement est d'ailleurs contemporain de l'imposition des thématiques écologiques et de la remise en cause de la société de consommation en France.

La planche à voile peine cependant à s'institutionnaliser en Picardie au cours des années 1980, ce dont atteste la faiblesse des effectifs associatifs (à peine une cinquantaine de licenciés dans la région). La plupart des véliplanchistes ne voient en effet aucunement l'intérêt de s'acquitter d'une licence pour s'adonner à leur activité favorite. D'autant que la Fédération Française de Voile, qui prend en charge le développement de la planche à voile, l'identifie davantage à un jeu de plage et à une pratique récréative qu'à un sport. Cette conception ludique, si elle constitue un frein au développement fédéral de l'activité, va être à l'inverse un argument mis en avant par les stations balnéaires picardes pour favoriser l'attractivité touristique de leurs territoires.. De fait, à l'aube des années 2000, la grande majorité des pratiquants demeure encore en marge de toute forme d'activité institutionnelle. Ils ne sont en effet que 150 à disposer d'une "licence club" en Picardie. Cette situation montre que la modalité loisir de la planche à voile reste largement dominante. Néanmoins, cette dernière doit depuis peu composer avec l'essor d'une nouvelle activité "hybride" attirant les jeunes générations de pratiquants de sports de glisse, le kite-surf.

Sébastien Stumpp

Transcription

Alain Vernon
Deux conditions s’avèrent nécessaires à la bonne pratique du parachutisme ascensionnel. D’abord, la faiblesse du vent. Interdiction, donc, de sortir au-delà d’une force 2. Ensuite, cette discipline n’est possible qu’à marée basse, lorsque la plage fait reculer l’écume des premières vagues. Le parachutisme ascensionnel n’est, par conséquent, autorisé qu’en dehors des zones de surveillance des bains. Le principal obstacle est encore une fois d’ordre financier. Rares sont, en effet, les clubs capables d’investir 5000 francs ou plus dans l’achat d’un parachute normal de saut. Le danger, quant à lui, est minime lorsqu'on respecte, naturellement, les règles de sécurité.
(Bruit)
Alain Vernon
L’autre attraction du littoral, beaucoup moins originale depuis 2 ans, c’est la planche à voile. La côte picarde n’échappe pas au phénomène très répandu sur les plages françaises et qui provoque parfois la grogne de quelques nageurs habitués à la tranquillité du bain de mer. La plate-forme littorale est devenue le lieu privilégié de circulation des véliplanchistes. Philippe Moreau a bien voulu nous initier à cette pratique.
(Bruit)
Moreau§Philippe
C’est tout simple. On retourne la planche. Et il y a deux emplantures. Et on enfile le pied de mât dans une emplanture. C’est très simple.
Alain Vernon
N’hésite pas à parler fort, là, parce que le bruit des vagues… Et alors, ensuite ?
Moreau§Philippe
Ensuite, on part, on lève le mât comme ça.
(Bruit)
Alain Vernon
Deux facteurs peuvent expliquer l’essor de la planche à voile. C’est avant tout un moyen simple, silencieux et économique pour s’amuser sur l’eau. Enfin, après quelques chutes bien naturelles au départ, le maniement apparaît relativement facile lorsqu'on évite les rouleaux, bien sûr.
(Bruit)
Moreau§Philippe
Ce n’est pas très agréable mais c’est facile. On donne un coup avec les pieds, on s’allonge et on remonte. Une fois qu’on est comme ça, on peut se reposer un peu si on est fatigué. Après, on n’a plus qu’à repartir.
Alain Vernon
Et l’hiver, quand l’eau est froide, il faut être bien équipé, non ?
Moreau§Philippe
Avec une combinaison isothermique, on n’a aucun problème. L’eau est à température du corps.
Alain Vernon
OK, on te regarde repartir.
(Bruit)
Alain Vernon
Voilà une dizaine d’années, un Américain adepte du surf décidait de combiner ce sport avec la voile. Il a adapté alors une dérive aux planches de surf tout en utilisant la force du vent. La planche à voile était donc née. Aujourd'hui, ce sont plus de 30 000 planches qui virevoltent sur le littoral français. La planche à voile compte 25 000 licenciés dont une cinquantaine en Picardie et environ 300 000 pratiquants. Les uns sont des as, on l’a vu. Les autres apprennent.
Véliplanchiste
Ça fait un an que je n’en ai pas fait alors il faut que je réapprenne tout. Et puis, là, je n’ai pas trouvé l’équilibre. Et puis j’étais pieds nus avec la mer qu’il y a.
Alain Vernon
En combien de temps vous avez réussi à savoir vraiment tenir sur la planche ?
Véliplanchiste
En stage, 3ème jour.
Alain Vernon
Vous pensez que c’est possible à n’importe qui, en fin de compte, non ?
Véliplanchiste
La planche à voile ? Oui, du moment qu’on sait nager. Ah ah !