Les sports de mer à Quend Plage
Notice
Présentation de diverses activités sportives de bord de mer à Quend Plage : parachute ascensionnel et planche à voile. avec Philippe Moreau.
Éclairage
Le littoral picard, qui s'étend sur près de 70 km, offre des conditions idéales pour la pratique des sports de nature. Ses longues et larges plages facilitent notamment l'essor des loisirs nautiques (voile, planche à voile) et aériens (parachutisme ascensionnel nautique) mais aussi des activités utilisant l'estran comme terrain de jeu (char à voile, speedsail). Parmi les "spots" les plus reconnus de la côte picarde figure notamment le site de Quend-Plage, au nord de la Baie de Somme. Cette station balnéaire a l'avantage d'être moins soumise aux caprices de la mer (vagues, courants) et, surtout, d'être plus facile d'accès pour la pratique des activités de voile que d'autres secteurs côtiers (la Baie de Somme et son prolongement méridional).
Au début des années 1980, Quend-Plage sert de théâtre d'évolution aux adeptes de nouvelles pratiques sportives, qualifiées d" hybrides". Inventées pour la plupart aux Etats-Unis au cours des années 1960 et diffusées en France la décennie suivante, elles ont la particularité de combiner des activités déjà existantes. C'est le cas du parachutisme ascensionnel nautique, dont le développement demeure néanmoins confidentiel. Autre activité "hybride", la planche à voile (également dénommée windsurf) attire pour sa part de nombreux pratiquants sur la côte picarde. Ce sport, inventé en 1968 par l'américain Hoyle Schweitzer, combine la voile et le surf. Plus accessible financièrement que la voile, il séduit notamment un public jeune, influencé par la vogue du sport loisir et, en même temps, tourné vers la modernité et la culture technique. Il incarne, en outre, une vision plus apaisée des rapports entre l'homme et son milieu naturel. Son développement est d'ailleurs contemporain de l'imposition des thématiques écologiques et de la remise en cause de la société de consommation en France.
La planche à voile peine cependant à s'institutionnaliser en Picardie au cours des années 1980, ce dont atteste la faiblesse des effectifs associatifs (à peine une cinquantaine de licenciés dans la région). La plupart des véliplanchistes ne voient en effet aucunement l'intérêt de s'acquitter d'une licence pour s'adonner à leur activité favorite. D'autant que la Fédération Française de Voile, qui prend en charge le développement de la planche à voile, l'identifie davantage à un jeu de plage et à une pratique récréative qu'à un sport. Cette conception ludique, si elle constitue un frein au développement fédéral de l'activité, va être à l'inverse un argument mis en avant par les stations balnéaires picardes pour favoriser l'attractivité touristique de leurs territoires.. De fait, à l'aube des années 2000, la grande majorité des pratiquants demeure encore en marge de toute forme d'activité institutionnelle. Ils ne sont en effet que 150 à disposer d'une "licence club" en Picardie. Cette situation montre que la modalité loisir de la planche à voile reste largement dominante. Néanmoins, cette dernière doit depuis peu composer avec l'essor d'une nouvelle activité "hybride" attirant les jeunes générations de pratiquants de sports de glisse, le kite-surf.