La Mer de sable parc d'attractions Jean Richard à Ermenonville
Notice
Reportage sur le parc d'attractions de la Mer de sable à Ermenonville, créé par Jean Richard. Interview du directeur sur ce parc ouvert depuis huit ans. Le petit train du désert emmène les visiteurs dans la "forêt enchantée". Dans le village texan, reconstitution de la vie du far west. . Le directeur du parc parle de la clientèle du parc et de la sécurité. Interview d'enfants sur le parc. Interview de différents visiteurs dont un est venu de l'Aube. De nombreux manèges, dont la grande roue attendent les enfants.
- Europe > France > Picardie > Oise > Ermenonville
Éclairage
Inauguré en 1963, le parc d'attraction Jean-Richard est un ensemble pionnier en la matière, en particulier à une époque où les fêtes foraines étaient le mode dominant des équipements récréatifs.
L'acteur, qui réside à Ermenonville, y avait déjà ouvert un parc zoologique, en 1954. Cette fois, il appuie son projet sur un affleurement de sables de la même origine que ceux de Fontainebleau pour diversifier son activité sur la base d'une entreprise familiale et qui forme, ici, un étendue telle qu'elle pourra passer pour une mer, une "mer de sable". Profitant encore de la réputation d'Ermenonville, désormais suffisamment proche de Paris à cette époque où l'automobile se développe pour être accessible sur la journée, il investit alors la cinquantaine d'hectares du site de toute la signification mythologique qu'il peut prendre à cette époque. Les entreprises issues du cinéma mobilisées pour les décors peuvent s'en donner à cœur joie : l'argument paysager est celui du désert, le Sahara, tout juste décolonisé par la France, et encore placé sous le signe du palmier, du chameau et des nomades. Il est aussi celui Far West où s'affrontent, de trains en trains, les fameux cow–boys et leurs ennemis bien connus, les indiens. Globalement donc, l'idée du moment est de rendre possible un "tour du monde en quatre-vingt attractions" alors même que l'esprit "âge d'or" de Disney commence aussi à souffler sur la "forêt enchantée", comme le reportage y insiste, en particulier en utilisant un air célèbre emprunté à Blanche-Neige. D'autres spectacles complètent l'offre, aussi bien qu'une série d'attractions, les unes inspirées par un passé proche – les balançoires –, les autres dans une initiation à la modernité, – les automobiles –, comme le montre encore le document.
Diffusé le 22 août 1970, le reportage donne une image du parc au sommet de son fonctionnement. La fréquentation la plus forte est en effet atteinte en 1966, avec 650 000 visiteurs, chiffre qui se stabilisa ensuite autour des 400 000. Au tournant des années 1970, le parc est désormais intégralement construit en dur. Il accueille une clientèle familiale, double par ses origines, ce que montre clairement le document. Les unes s'y rendent en pratique de loisirs, pour une demi-journée ; les autres y viennent de plus loin, en touristes. En même temps, le document donne aussi l'impression d'une entreprise un peu publicitaire, tout à la fois incitative et rassurante sur le produit. C'est que, déjà, le parc enregistre les premiers tassements de sa fréquentation. De fait, la problématique de ces équipements n'est pas tant celle de la première visite, que de la fidélisation de la clientèle. Celle-ci implique continuité dans l'offre, certes, mais aussi renouvellement. Or, dès la fin des années 1960, la fréquentation ne cesse de diminuer. D'autres parcs zoologiques épuisent la formule de la simple observation des animaux enfermés ; l'apprentissage de l'automobile n'est plus une grande nouveauté ; les balançoires et autres toboggans ne vont pas tarder à être remplacés par d'autres scenic railways, beaucoup plus époustouflants. Et cela se verra, sous l'effet concurrentiel d'équipements plus modernes dans leur conception et plus riches dans leur réalisation. Révolutionnaire au moment de son ouverture, le Parc Jean-Richard connaît ses premiers signes de vieillissement, le document présenté rappelant les uns et annonçant les autres. Son rachat, en 2005 par la Compagnie des Alpes, également propriétaire du parc Astérix en confirme l'histoire.