Les aménagements du parc d'Ermenonville
Notice
Découverte du parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville, un parc dédié au philosophe et conçu par le Marquis de Girardin son propriétaire au XVIIIe siècle. Olivier Topart et Sébastien Porquier, jardiniers au conseil général de l'Oise, tentent de préserver l'esprit de ce lieu dédié à la nature et proche des idées développées par Rousseau comme le souligne Jean-Claude Curtil président de l'Office de tourisme.
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Éclairage
Acquis au milieu des années 1980 par le conseil général de l'Oise, le parc Jean-Jacques Rousseau d'Ermenonville accueille annuellement environ 20 000 visiteurs. Ils peuvent, guidés par le tour du Grand Lac, suivre le parcours initiatique qui accompagne la conception d'ensemble de cette partie du parc. Ils le verront alors d'en haut, au temple de la philosophie, où ils pourront espérer comprendre la "cause des choses" et, selon le poète latin Virgile, en tirer quelque bonheur. Inspirée par Jean-Jacques Rousseau le jardin est construit par le Marquis de Girardin au terme d'un véritable chantier de travaux publics qui, achevé en 1776, venait de durer 10 ans. C'est ici que Rousseau devait mourir, en 1778. Il y reposa, dans l'île des peupliers, avant les honneurs du Panthéon.
Pas toujours très bien entretenu, le parc fait aujourd'hui l'objet d'une attention et d'une réflexion particulières. L'intérêt de ce document du 29 septembre 2005 n'est pas seulement d'insister sur le fait que la nature est d'autant plus naturelle qu'elle semble mieux travaillée, mais de valoriser les efforts fait pour restituer l'idée que Girardin s'en faisait : "c'est en Poète et en Peintre qu'il faut composer des paysages, afin d'intéresser tout à la fois l'œil et l'esprit." écrivait-il dans l'ouvrage qui accompagna son œuvre. Que reste-t-il donc d'un des premiers jardins à l'anglaise, comprenons aussi romantiques, du continent ? La végétation a bien poussé quand l'érosion a aussi fait son œuvre. Les différents usages du lieu et ses découpages successifs auront, eux aussi, bien participé à en transformer l'allure, si ce n'est le sens.
Tout l'intérêt du reportage, si ce n'est de la visite, est donc bien là. Il montre, tout à la fois, ce qu'il est possible de retrouver du passé et de l'intention du concepteur et ce qui en est définitivement évaporé. Dans cette dialectique, parfois complémentaire, parfois contradictoire, de l'historien, soucieux de retrouver, et du jardinier, soucieux de reconstituer, le promeneur ressentira l'esprit révolutionnaire du XVIIIe siècle, sans nécessairement en palper le souffle. C'est que le souci du XXIe siècle est inséparable de l'idée que ce siècle se fait du XVIIIe, mais aussi des techniques et des connaissances agronomiques qui pourront, désormais, être utilisées. De fait, seule, la confrontation des deux époques répond d'aujourd'hui du jardin.
Du reste, le parc fait désormais partie d'un ensemble d'équipements plus vaste qui, ceinturant les forêts du sud de l'Oise, offre des terrains de récréations de fins de semaine aux urbains de l'agglomération parisienne et une qualité d'espace au quotidien pour les résidents. L'abbaye de Chaalis, dans le même esprit, ou le Parc Jean-Richard, peut-être pour une autre clientèle, enrichissent un panorama local déjà bien enveloppé dans la très belle forêt d'Ermenonville. A quelques kilomètres, celle de Chantilly et son prestigieux château semble structurer le tout. De ce point de vue, le parc Jean-Jacques Rousseau fait aussi partie d'un dispositif qui sert admirablement l'image d'un département picard autant que soucieux de son image et de singularité. La nature et l'histoire sont aussi encore et toujours des enjeux, contemporains...