De Samatan à Castelnau, une fête pour le rondeau
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Tous les deux ans, la traditionnelle fête du Rondeau est organisée à Castelnau-Barbarens, dans l’Astarac, en Gascogne. Elle réunit un large public amateur de danses occitanes, ainsi que de nombreux groupes de musique à danser. Pierre Meilhan, l’un des initiateurs de la fête, explique que cette danse fait partie du patrimoine gascon. Les musiciens Marc Castanet et Joan-Miqueu Espinasse évoquent les spécificités de cette danse collective.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
25 juin 2005
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Contexte historique
ParEnseignant en occitan retraité
Publication : 14 sept. 2021
Telles pourraient être les premières paroles d’une chanson de 9 - cançon de nau - qui servent notamment, dans le répertoire des chants traditionnels, à accompagner cette danse.
La place du marché de Samatan est largement occupée, ce dimanche de juin 1978. C’est que l’on vient fêter lo rond, lo rondèu, une danse dont l’ancienneté, vraisemblablement issue de la famille des branles de la Renaissance, fait toute la modernité. Voilà une petite dizaine d’années que, grâce à l’enthousiasme de Maurice Roux, efficacement relayé par le Foyer rural samatanais, et avec le concours des musiciens du Conservatoire occitan et du groupe Perlinpinpin Fòlc, un beau travail de réappropriation d’un répertoire de danses et de musiques s’effectue, à coups de stages, d’ateliers, de hestejadas (fêtes) et de bals. Les anciens, comme les désigne Maurice Roux, donnent généreusement leur savoir et leur pratique sur la danse aux plus jeunes en recherche de traces. L’échange est permanent et intense. Le rond réunit dans un même élan, cinq à six cents personnes. Et l’on danse aussi tout un répertoire varié : ioscà, masurcà, escotisha, borregada, marin-congòt, valsa, quadrilh...
Ce premier succès de la « Fête du Rondeau » vient poser une première clef de voûte dans une période de « retrouvailles ». Le rondeau constituant ainsi une sorte de pierre angulaire dans la redécouverte d’une pratique sociale forte, inscrite dans des rapports déjà codés. Danser le rondeau, pour autant que ce soit divertissant, nécessite malgré tout de respecter certaines règles de déplacement, ne serait-ce que pour ne pas gêner les autres sur un espace contraint et dans un temps donné. Les mélodies offrent des rythmiques et des contours aussi divers que les façons de danser : en couple, à trois ou à quatre, en chaîne ou « corde ». L’on parle de « pays de rondeaux » comme l’on évoque des « pays de gavotte » en Bretagne … Et le « balanç », la « cadence » de la musique est un élément essentiel pour accompagner le groupe qui danse.
La Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Larrazet (Tarn), forte d’une activité intense, accueillit la fête en 1979. Après une édition organisée l’année suivante dans la région de Langon (Gironde), Duran reprend le flambeau dans le Gers en 1981, sous la houlette de la toute nouvelle Association pour la culture populaire en pays gascon (ACPPG), née deux ans plus tôt. La fête de 1983 à Nérac (Lot-et-Garonne) marque la cinquième étape d’une « tournée » gasconne pour laquelle on pouvait imaginer une itinérance propre à rappeler la circularité de cette danse.
L’histoire – le sort, qui sait ? – en décide autrement. Après cinq ans d’une interruption inexpliquée, Pierre Meilhan, habitant à Castelnau-Barbarens et élève d’un atelier de musique à l’ACPPG, a l’idée de proposer l’organisation de cette rencontre à l’Association.
Pari tenu ! Une association dont l’action quotidienne est toujours, après plus de quarante ans, consacrée à valoriser la culture régionale, part donc pour la deuxième fois à la rencontre d’un village et des membres du Foyer rural local, qu’il faut informer puis convaincre, avant les partenaires financiers.
L’engagement de la centaine de bénévoles de l’ACPPG et du Foyer rural est étonnant. En une journée de juin 1988 au succès inattendu, le rondèu séduit le public amoureux de la danse gasconne, emporte les groupes invités qui en redemandent, interpelle les curieuses et curieux.
Quatre éditions biennales sur deux jours de fête suivent, de 1989 à 1995, et « Lo rondèu de Castelnau » est, aujourd’hui, l’appellation retenue.
L’ACPPG réduit dès cette année-là sa participation aux apéritifs musicaux. Lo rondèu de Castelnau est devenu depuis lors le nom de l’association locale, qui co-organise désormais avec une association de la région toulousaine, Arpalhands.
Quelques éléments du programme de la fête : passa-carrèras (passe-rues musical), concerts, bals, ateliers, stages, démonstrations de métiers anciens, apéritifs musicaux, un « concours de rondeaux » pour élire la meilleure interprétation musicale devant un jury et un public de danseuses et danseurs, jeux traditionnels, cantèras (rassemblements informels de polyphonies gasconnes), scène ouverte, mais aussi journée des élèves de l’école du village qui accueille aussi la section bilingue occitan-français de L’Isle-Jourdain, expositions de photos, conférences, feu de la Saint-Jean, et randonnée pédestre dans le village et ses environs…
Bibliographie
- « La danse traditionnelle », Revue Modal, n° 1, 1988.
- Yves Guilcher, La danse traditionnelle en France : d’une ancienne civilisation paysanne à un loisir revivaliste, Collection Modal folio, Parthenay : FAMDT Editions, 1998.
- Rondeaux et autres danses gasconnes à Samatan [disque 33 T], Junqué Òc, 1977.
- Arch. dép. du Gers, 20 Fi, fonds Maurice Roux, photographe.
Transcription
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