L’Institut Culturau de Gasconha : « Per jòia recomençar » (par joie recommencer)
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À Flaran, en Gascogne, à l’occasion de journées de rencontres occitanes, un groupe local de musique traditionnelle anime un bal occitan. Plusieurs membres de l’Institut culturau de Gasconha, association organisatrice de l’événement, expliquent les particularités de cette fête, en alternant français et occitan. René Lafforgue évoque ensuite l’importance de la langue occitane qui permet de préserver l’identité culturelle de la région.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
17 oct. 1980
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Contexte historique
ParEnseignant en occitan retraité
Publication : 14 sept. 2021
En 1979, l’abbaye cistercienne de Flaran, fraîchement acquise par le Conseil général du Gers, voit sa gestion confiée au Comité départemental du tourisme (CDT) [1], avec pour mission de faire de Flaran un centre culturel de rencontre. Par l’intermédiaire d’une commission nommée par le CDT, diverses personnes sont contactées, avec pour mission de créer une structure visant à compléter la dimension du projet initial : l’idée est de fédérer toutes les actions des associations œuvrant dans le domaine culturel et linguistique occitan gascon. L’organisation des Estats generaus occitans de Gasconha (États généraux occitans de Gascogne), en automne 1979, engendre la création de l’Institut culturau de Gasconha (ICG).
Les objectifs de l’ICG sont multiples :
- organiser la recherche et le collectage de tout ce qui concerne la langue, les traditions, les techniques, les arts, l’histoire, la littérature de Gascogne ;
- constituer un centre de documentation par le livre et l’audiovisuel en faisant appel aux spécialistes et aux professionnels, mais aussi à tous ceux qui détiennent des éléments vivants de la culture gasconne ;
- être un centre de création et d’animation :
- faire en sorte que la culture gasconne s’enrichisse et évolue dans la fidélité à son passé,
- promouvoir toutes les initiatives dans ce sens (études, colloques, expositions, publications, etc.),
- favoriser la création dans tous les domaines (théâtre, littérature, musique, chant, danses, contes, etc.),
- diffuser cette culture par tous les moyens modernes,
- appuyer et amplifier si possible l’action d’autres associations, revues, travaillant dans le même sens.
Le conseil d’administration représente les neuf départements gascons concernés : Gers, Hautes-Pyrénées, Landes dans leur totalité, et Ariège, Gironde, Haute-Garonne, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Tarn-et-Garonne pour leur partie gasconne.
Écrivains, chercheurs, historiens, animateurs culturels, conteurs, enseignants, ainsi que diverses personnes impliquées dans le mouvement occitaniste, se mobilisent pour assurer un développement d’initiatives diverses autour de la langue et de la culture occitanes en Gascogne.
L’ICG publie un bulletin trimestriel, L’Arcolan (l’arc-en-ciel), dont le nom évoque son programme : exprimer la grande diversité des objectifs, mais aussi l’ouverture à tous ceux qui veulent promouvoir, sans exclusive et sans sectarisme, la culture gasconne.
Plusieurs journées de rencontres sont organisées, de 1979 à 1986. Ces journées permettent au public de découvrir de multiples facettes de la culture occitane de Gascogne : littérature, histoire, musique, danses, gastronomie, etc. Deux éditions d’un Armanac gascon (1985), devenu Armanac deus Pais gascons (1986), voient le jour, avec de nombreuses contributions gersoises. Mais en 1986, le trop faible engagement – notamment financier – des politiques et des collectivités, voire la méfiance de ces derniers à l’égard d’une initiative considérée comme trop ambitieuse ou trop « identitaire », les divergences internes de point de vue sur les contenus des projets proposés, le manque de reconnaissance, de moyens, l’essoufflement de ses membres, dont certains étaient déjà fortement investis dans des associations similaires de départements voisins, sont autant d’arguments rassemblés qui amènent l’ICG à interrompre son action. Un fonds d’œuvres littéraires continue néanmoins, pendant quelque temps, à être proposé à la vente lors de fêtes et manifestations. Ce fonds est aujourd’hui conservé par l’Ostau Gascon, fédération gersoise d’associations occitanes.
L'extrait présenté permet d’entendre tour à tour le tout jeune groupe musical La Sansonha – dont la musique à danser est le fruit de collectes effectuées par Maurice Roux, de Samatan, par le Conservatoire occitan, par le groupe Perlinpinpin Fòlc et, pour une moindre partie, par le groupe lui-même – et quelques personnalités impliquées dans l’ICG et donc dans l’organisation des rencontres : il s’agit, lors de ces journées, de montrer la vitalité de cette culture, son actualité, sa modernité.
[1] Commission composée de Mme Aragon-Launet, responsable des sites et monuments de l'Armagnac, M. Abeillé, maire de Condom, M. Laffargue, conseiller municipal d’Eauze et érudit local, et M. Faget, président du syndicat d’initiative.
Bibliographie
- Patricia Heiniger, « L’Institut culturau de Gasconha : un essai manqué ? » dans Alain Viaut et Jean-Jacques Cheval (dir.), Langues d’Aquitaine : Dynamiques institutionnelles et patrimoine linguistique [en ligne]. Pessac, Maison des sciences de l’Homme d’Aquitaine, 1996. Disponible sur http://books.openedition.org/msha/14571. [consulté le 31 mars 2021].
- Institut culturau de Gasconha, Armanac gascon 1985, Société nouvelle d’éditions régionales et de diffusion, 1984.
- Institut culturau de Gasconha, Armanac deus Pais gascons 1986, Editions CTR, 1986.
Transcription
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