Un an après : la succession de l'entreprise Mességué
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Résumé
Rencontre avec la nouvelle direction des laboratoires créés par Maurice Mességué en 1974. Bernard Laffitte, phytothérapeute et co-directeur, et Pierre Martin-Privat, pharmacien consultant, présentent la société. Puis ils évoquent la création d'un institut de traitement et de recherches en phytothérapie appuyé sur une importante banque de données.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
01 juil. 1995
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Contexte historique
ParEthnologue
Maurice Mességué naît en 1921 dans une modeste famille de paysans gascons aux savoirs peu communs : ils guérissent par les plantes de génération en génération. Surnommé le « pape des plantes », sa vie est consacrée, à contre-courant des mœurs de la seconde moitié du XXe siècle, aux soins par la phytothérapie. Son combat est alors de démontrer que C’est la nature qui a raison, titre de son premier best-seller publié en 1952 et slogan qui deviendra par la suite la signature de sa propre marque. Dans un contexte où l’on se fie à la chimie pour développer la médecine allopathique mais aussi les rendements agricoles, Maurice Mességué, lui, maintient ces savoirs familialement hérités. Il tente d’abord l’aventure de guérisseur : en 1945, il ouvre un cabinet à Nice mais la salle d’attente reste vide. C’est la soupe populaire qui le nourrit, lieu de rencontres où Maurice Mességué peut aussi exercer sa médecine. Soignant d’abord les plus pauvres, le bouche-à-oreille l’amène à soigner Mistinguett puis de nombreuses célébrités qui fréquentent la Côte-d’Azur : Winston Churchill, Sacha Guitry, Jean Cocteau, etc., mais aussi le Pape Jean XXIII. Ses tisanes et cataplasmes soignent et Maurice Mességué en donne les preuves.
Accusé de pratique illicite de la médecine, il crée en 1958 à Paris sa première société « Aux Fleurs sauvages », destinée à la cosmétique à base de plantes des jardins et des champs. Il observe que les chants des oiseaux s’appauvrissent, que les papillons sont moins nombreux, que l’activité humaine en est certainement la cause. De ce constat, il publie deux livres : Votre poison quotidien (1964) et Vous creusez votre tombe avec vos dents (1968). Il dénonce déjà les méfaits liés aux produits phytosanitaires sur l’alimentation, aux hormones et antibiotiques dans les élevages, et lance une alerte sur la pollution de l’environnement en rapport avec l’usage d’herbicides et d’insecticides. Une grande campagne médiatique commence dans les années soixante-dix alors qu’il est devenu maire de la ville de Fleurance (fonction qu’il conserve durant dix-huit ans, de 1972 à 1990), où il installe son laboratoire « Aux Herbes sauvages » puis la société « Fleurance chez soi » pour commercialiser sa propre gamme de plantes aromatiques et médicinales. Il instaure alors une charte auprès de ses fournisseurs sélectionnés pour garantir une qualité de production mais aussi pour respecter une limite maximale de résidus de pesticides. En tant qu’élu, il contrôle la qualité de la viande vendue par les bouchers de sa ville et interdit les pesticides sur sa commune.
Pour toucher un public le plus large possible, il prend la parole lors de nombreuses émissions de radio et de télévision. Maurice Mességué ne cesse d’écrire et de publier [1]. En dernière page de ses ouvrages, il met à disposition de ses lecteurs un bon de consultation gratuite à valoir dans ces laboratoires. Michelle Martinon, l’une de ses anciennes employées, raconte que les boîtes aux lettres débordaient de milliers de coupons retournés et que les appels téléphoniques pour obtenir des conseils de soin étaient incessants.
Les marchés à l’export se développent dans les années 1980. L’huile de jeunesse Irione qui prévient le vieillissement cutané grâce à sa composition d’huiles végétales de Sissymbre Irio, Bourrache et Onagre décroche l’Oscar de la cosmétique en 1988. Sur ce succès, Maurice Mességué prend sa retraite en 1994. Ses anciens collaborateurs prennent la succession et regroupent toutes les sociétés sous l’entité des « Laboratoires Maurice Mességué ».
Maurice Mességué décède en 2017, à l’âge de 95 ans, en précurseur des courants écologistes et phytosanitaires. C’est en 2022 que les laboratoires inaugurent leur chaîne d’embouteillage d’huiles essentielles, huiles végétales et eaux florales.
[1] : Bibliographie dans « Maurice Mességué », Wikipédia en français [en ligne] (Mise à jour 19/03/2022). Site internet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Mess%C3%A9gu%C3%A9#Ouvrages