Le Gers face au tour
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Résumé
Le Gers accueille le tour de France et mise sur le tourisme, attirant par exemple des touristes anglais. André DAGUIN, président de la chambre hôtelière du Gers évoque les apports touristiques d'un tel événement sportif. Un cafetier liste les impacts positifs du passage du Tour, puis Louis DOMEJEAN, maire de Tournecoupe souligne à son tour les bienfaits du Tour pour l'économie. Des villageois évoquent leurs souvenirs du Tour
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
02 juil. 1977
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Contexte historique
ParGestionnaire administratif et comptable au Conseil départemental du Gers
Longtemps tenu à l’écart du Tour de France, le Gers devient familier de la « Grande Boucle » à partir des années 1970. C’est la ville de Fleurance, dirigée par Maurice Mességué, qui tire son épingle du jeu avec pas moins de six arrivées d’étape et neuf départs d’étape, entre 1973 et 1983. La cité gersoise a même l’honneur de lancer l’épreuve à deux reprises, en 1977 et 1979. Parmi les communes gersoises, Auch se positionne également dans le peloton des villes-étapes. Derrière, Samatan et L’Isle-Jourdain ont également accueilli un départ d’étape en 2012 et 2016.
En 1977, le Gers est donc en ébullition pour accueillir les deux premières étapes de la 64e édition du Tour de France. Le 1er juillet, l’étape entièrement gersoise relie Fleurance à Auch. Le lendemain, c’est au tour de la capitale gersoise de lancer le départ de la 2e étape en direction de Pau.
Durant toutes ces années, le Gers va rayonner grâce au Tour de France, un tremplin pour l’économie locale du département.
Au-delà de l’aubaine pour le département du Gers, le reportage montre l’engouement des Gersois à accueillir un évènement comme le Tour de France. Les acteurs locaux misent sur la médiatisation de l’épreuve pour faire connaître le territoire et attirer des touristes. Successivement, André Daguin, alors président de la Chambre hôtelière du Gers, un cafetier de Fleurance et Jean Angelé, maire de la petite commune d’Aubiet, évoquent l'impact d’un tel évènement sportif en terme d’attractivité et de retombées économiques dans une terre à dominance agricole.
L’accueil de la Grande Boucle est également enthousiaste auprès des habitants et des passionnés. Certains n’hésitent pas à parcourir des kilomètres pour assister à l’épreuve, comme en témoigne un jeune cyclotouriste anglais, venu depuis Manchester, après avoir parcouru mille cinq cents kilomètres à vélo avec son père.
Tous les acteurs locaux se mobilisent donc pour accueillir cette grande fête du cyclisme international. Cette année-là, comme deux ans auparavant, en 1975, la victoire revient au Français Bernard Thévenet.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Cyclotouriste anglais
Je suis venu de Manchester pour voir le Tour de France avec mon père, au vélo.
Marie-Laure Augry
Vous avez fait combien de kilomètres avec vos vélos ?
Cyclotouriste anglais
Nous avons fait 1500 kilomètres et nous avons mis 21 jours.
Marie-Laure Augry
Sortir le Gers de l’anonymat, c’est le pari tenu par les élus locaux.Pays du "bien boire et du bien manger", pays où Rabelais aurait certainement aimé séjourner, le Gers, essentiellement agricole, mise aujourd’hui sur le tourisme.Le Tour de France, une véritable aubaine, est un excellent tremplin publicitaire, une bonne affaire pour l’économie locale.Plus de 200 millions de lecteurs ou d’auditeurs entendront parler de ce pays verdoyant, une publicité qui, si elle devait être chiffrée, s’élèverait à plusieurs milliards d’anciens francs.
(Musique)
Cafetier
Il est bien certain que nous ne sommes pas capable de réunir autant de public, et de faire écouter le Gers et de faire voir le Gers à autant de monde à la fois, si le Tour de France ne venait pas.Donc, tous les produits, l’armagnac, le foie gras, tous les produits que nous vendons, que nous aimons et que nous souhaitons voir se développer, vont profiter, je l’espère, de cette venue.
Jean Angelé
Pour moi, le Tour de France, c’est formidable.Ça me permet de déployer 80 mètres de terrasse, d’employer 15 à 20 serveurs, où tout le monde travaille, et c’est une chose qu’on ne verra peut-être plus ici.De vendre s'il fait beau 2 ou 3000 bouteilles de bière et des apéritifs… Le stock est prêt.
Marie-Laure Augry
Combien de bouteilles ?
Cafetier
Oh, 3 à 400.
Marie-Laure Augry
Ici, tout le monde s’est mobilisé, le Conseil général, les municipalités, la Chambre de commerce et d’agriculture, se sont réunis pour rassembler les 78 millions d’anciens francs indispensables.Le maire d’un petit village de 400 habitants a même versé 1000 francs pour voir passer les coureurs.
Jean Angelé
C’est un pays essentiellement agricole ici, nous n’avons pas de grandes villes, nous n’avons pas d’usines et il faut vivre sur nous-même, un peu.Et nous sommes très heureux à l’occasion du Tour de France qu’on parle du Gers, parce que les gens, les touristes viendront un peu plus je l’espère.Nous sommes loin de la Capitale et si on parle de nous, peut-être que les gens viendront un peu plus.
Marie-Laure Augry
Vous pensez que même le commerce du village va s’en ressentir ?
Jean Angelé
Ah oui, très certainement.Nous avons un restaurant qui vient se monter, ce sera peut-être une aubaine pour lui.
Marie-Laure Augry
Depuis trois semaines, chacun s’affaire, on balaie, on peint, on nettoie, on installe, on rassemble plus d’un kilomètre de barrière, on fabrique des centaines de panneaux et de banderoles.L’engouement pour le Tour de France est tel que le profit des villes-étapes représente généralement 3 ou 4 fois la somme engagée et puis pour les gens du pays la venue de la petite reine n’a pas de prix.
(Musique)
Inconnu 3
J’avais fait quelques courses de 180 kilomètres, je m’étais classé cinquième là à Beaumont de Lomagne, et au circuit [inaudible] du temps qu'il y avait Kiki, Macha, Soli...Elle te demande si tu as déjà vu le Tour de France.
Inconnu 4
Je suis allé une fois au [inaudible] le voir, c’est tout.
Marie-Laure Augry
Et vous viendrez vendredi ?
Inconnu 4
Oh oui.Il passe dans la commune, alors.
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