Rapatriés d'Algérie
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Alors que l’Algérie commémore les vingt-cinq ans de l'insurrection qui mena à son indépendance, les représentants gersois des rapatriés européens évoquent les indemnisations d’État, jugées insuffisantes au vu des prêts contractés pour leur réinstallation. Guy Forzy, vice-président du mouvement du Recours et éleveur, Paul-Émile Viard, président de l’Association nationale pour les Français d’Afrique du Nord, d’outre-mer et de leurs amis (ANFANOMA), Hélène Salado, libraire, et Édouard Piazza, agriculteur, témoignent.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
01 nov. 1979
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Contexte historique
ParHistorien, Chercheur associé à l’UMR TELEMMe (Aix Marseille université)
Publication : 14 sept. 2021
Ce reportage est diffusé le 1er novembre 1979, vingt-cinq ans après le début de l’insurrection algérienne lors de la « Toussaint rouge ». Il revient sur la situation des Européens d’Algérie, dorénavant appelés les Pieds-noirs, qui se sont majoritairement installés en France en 1962, lors de l’accession de l’Algérie à l’indépendance. Tandis qu’en Algérie, cet anniversaire est commémoré officiellement parmi d’autres dates rappelant la « guerre de libération », en France, aucune commémoration officielle n’est instaurée concernant les « évènements », cette guerre qui ne disait toujours pas son nom. Ce reportage fait suite à un autre (non présent dans la fresque) dédié à d’autres rapatriés, ceux que l’on nomme alors dans les années soixante-dix, les Français musulmans rapatriés, plus communément appelés harkis.
Le Sud-Ouest de la France est l’un des territoires de prédilection d’installation de ces « repliés d’Algérie ». En décembre 1962, près de 3 600 d’entre eux, dont de nombreux agriculteurs, sont recensés dans le Gers. L’intérêt pour cette région peut s’expliquer par plusieurs facteurs : l’attrait d’un climat proche de celui de l’Algérie ; les regroupements familiaux qui, après une arrivée éparse sur le territoire français, entraînent une concentration dans les régions du Sud ; enfin, le phénomène de migration qui implique souvent une installation sur le lieu de débarquement (en l’occurrence, l’aéroport de Toulouse et le port de Port-Vendres) ou un lieu proche.
Ce reportage évoque la relative réussite de l’insertion des Pieds-noirs en France, malgré les difficultés auxquelles certains d’entre eux sont encore confrontés, comme dans la commune de Fleurance, dans le Gers. Fleurance est emblématique de ces communes qui ont vu leur population s’accroître suite à l’afflux des rapatriés d’Algérie dans les années soixante.
Afin de porter leurs revendications, les rapatriés d’Algérie s’organisent au sein de différents mouvements associatifs, dont le plus représentatif est l’Association nationale pour les Français d’Afrique du Nord, d’Outre-mer et de leurs amis (ANFANOMA), créée dès 1956. D’autres associations plus spécifiques à une catégorie sociale sont aussi mises en place comme la Maison des agriculteurs et Français d’Afrique du Nord (MAFA), constituée en 1963. Enfin la recherche de l’unité de ce groupe social très hétérogène aboutit aussi à l’émergence de groupements à l’instar, en 1976, du Rassemblement et coordination unitaire des rapatriés et spoliés d’outre-mer (RECOURS). Ces structures deviennent des interlocuteurs légitimes pour les pouvoirs publics sur la question de l’indemnisation des biens laissés en Algérie, lors du départ précipité de nombreux Français d’Algérie en 1962.
Guy Forzy, issu d’une famille française installée en Algérie au milieu du XIXe siècle et farouche partisan de l’Algérie française, est l’un des porte-paroles du groupe social Pied-noir. Avec Jacques Roseau, il est à la tête du RECOURS, qui prône l’action politique pour aboutir à la prise en compte de leurs revendications dont la première d’entre-elle est celle de l’indemnisation. Une question qui n’est toujours pas résolue malgré les mesures prises dans le cadre de la loi du 26 décembre 1961 dite « loi Boulin », et les deux lois d’indemnisation des 15 juillet 1970 et 2 janvier 1978. D’autres revendications sont aussi portées par ces associations : l’amnistie pour les partisans jusqu’au-boutistes de l’Algérie française et la question encore très vive des disparus. Néanmoins, près de vingt ans après la fin de la guerre d’Algérie, apparaissent, dans les discours publics de ces associations, des revendications d’ordre mémoriel parmi lesquelles les relations avec l’Algérie se posent, alternant entre une amertume ressassée et un rapprochement souhaité.
Ce reportage, en évoquant les enjeux mémoriels, illustre la diversité des positionnements des Pieds-noirs concernant leur rapport avec l’Algérie, partagés entre ceux pour qui leur histoire avec l’Algérie s’arrête en 1962, et ceux qui évoquent la possibilité d’une réconciliation. La transmission d’une mémoire de l’Algérie, et plus particulièrement les quêtes identitaires de la seconde génération, se profile déjà par l’usage des termes pour désigner ce groupe : Français ? Pied noir ? Exilé ? Mais aussi à travers le témoignage de la fille de Guy Forzy, qui émet son souhait de découvrir l’Ouarsenis, région d’Algérie dans laquelle ont vécu ses parents.
Transcription
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