Un secteur aéronautique en expansion

Si l’implantation de l’industrie aéronautique à Toulouse est le fruit de la Grande Guerre, le secteur s’est développé dans le Gers dans les années 2000. À la faveur de la création de l’itinéraire à très grand gabarit de l’Airbus A380 qui traverse le département d’ouest en est, plusieurs entreprises du secteur aéronautique ont pris le parti de s’installer dans le Gers. Cet itinéraire est un aménagement routier réalisé en 2004 pour transporter entre Langon et Blagnac, où elles étaient assemblées, les pièces détachées du géant des airs d’Airbus venant de Hambourg et Saint-Nazaire. Profitant de cet aménagement, l’entreprise historique du secteur aéronautique, Latécoère, est la première à implanter, dès 2002, l’une de ses usines à Gimont.

Département rural, le Gers bénéficie de deux atouts importants pour ce secteur : une réserve foncière conséquente qui intéresse les entreprises aéronautiques, gourmandes en espace, et une situation géographique privilégiée, à proximité immédiate de Toulouse, pôle majeur de la filière aéronautique et spatiale.

Dans un contexte de croissance du marché aéronautique, les élus locaux, à l’instar de Franck Montaugé, alors maire d'Auch, conseiller général et président de la communauté d'agglomération, ont encouragé le développement du réseau d’entreprises du secteur.

En une décennie, le département du Gers a favorisé leur implantation en proposant de nombreuses opportunités foncières à Pujaudran et à Gimont, respectivement situés à quinze et trente minutes de Toulouse/Blagnac, ainsi que dans la zone aéronautique d’Auch. En outre, les entreprises du secteur ont bénéficié d’un accompagnement privilégié pour installer les nouveaux arrivants, avec une offre sur mesure.

On comptait en 2012 trente sociétés aéronautiques qui réalisaient alors 150 millions d’euros de chiffre d’affaires et employaient 1 600 personnes ; en 2017, le nombre de salariés dans ce secteur avait presque doublé et la chambre de commerce du Gers organisait le premier forum de l’industrie aéronautique dans le département. L’année suivante, elle crée le club « Aérogers » qui rassemble les vingt-cinq entreprises gersoises sous-traitantes du secteur aéronautique, puis le campus Aérogers, dédié aux métiers aéronautiques et aéroportuaires.

Aujourd’hui, le Gers est devenu un territoire aéronautique, deuxième secteur industriel derrière l’agroalimentaire. Ce dynamisme s’inscrit dans un mouvement de croissance plus large dont bénéficie le Grand Sud-Ouest dans sa globalité. En 2019, dans les deux régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, la filière aéronautique et spatiale emploie 159 000 salariés, soit 6,1 % de l’emploi salarié marchand non agricole, et compte pour 22 % de l’emploi industriel de cette aire géographique.

• François Hild, Virginie Régnier,  Patrick Voisin, « Une dynamique toujours favorable dans la filière aéronautique et spatiale du Grand Sud-Ouest », Insee Analyses Occitanie, n° 90, janvier 2020.
• Guilhem Cambon, Karim Mouhali, « La chaîne d’approvisionnement aérospatiale du Grand Sud-Ouest : atouts et défis », Insee Analyses Occitanie, n° 91, janvier 2020.