La collégiale Saint-Pierre de La Romieu
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Résumé
La collégiale Saint-Pierre de La Romieu est un édifice emblématique du Gers, situé sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Sa construction au début du XIVe siècle est l’œuvre du cardinal Arnaud d’Aux, cousin du pape Clément V.
Date de diffusion :
24 mai 2014
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Contexte historique
ParChargé de protection Monuments Historiques à la DRAC Occitanie
À La Romieu, à la fin du XIe siècle, un certain moine Albert a fondé un prieuré bénédictin sur les terres du seigneur de Fimarcon, vicomte de Lomagne. L'établissement fut donné ultérieurement, en 1082, à l'abbaye Saint-Victor de Marseille par Albert, le vicomte Odon et son épouse Adelaïde, qui en fit l'un de ses propres prieurés. Autour de cet établissement se regroupèrent des habitations, qui donnèrent naissance à la ville de La Romieu, mentionnée comme une sauveté dans l'acte de 1082. Outre ce prieuré, une église paroissiale aurait également existé dans le bourg avant 1317. L’abbé Broconat y voyait l'église Saint-Jean de Rouède mais il n'est pas possible aujourd'hui de confirmer son hypothèse. L'église Saint-Jean de Rouède pourrait également être la chapelle de l'hôpital du même nom.
Vers 1260-1270, le village de La Romieu voit naître Arnaud d’Aux, fils de Pierre d’Aux, modeste seigneur d’un lieu-dit situé près du village. Il entreprend des études à Agen, puis Orléans et Bologne, avant d’être ordonné prêtre après 1292. Entretemps, Arnaud d’Aux s’est lié d’amitié avec son cousin, Bertrand de Got, évêque de Comminges puis archevêque de Bordeaux. L’élection de ce dernier comme pape sous le nom de Clément V vaut à Arnaud d’Aux d’être nommé évêque de Poitiers en 1306 puis cardinal en 1312. Il décide dès lors de fonder, dans son village natal, une église pour abriter son tombeau. Le chantier est assez rapide : le nouveau bâtiment est construit entre 1314 et 1318, en périphérie du bourg. À cet édifice, il associe une communauté ou collège de chanoines séculiers, chargée de prier pour le repos de son âme et de celles de sa famille. L’église Saint-Pierre de La Romieu porte dès lors le titre de collégiale. Dix-huit chanoines, dirigés par un doyen, vivent en commun dans des maisons contiguës à l’église. La collégiale, vaste vaisseau unique en pierre de taille, avec un chœur à pans coupés, est flanquée d’un cloître, réservé à l’usage des chanoines. Une monumentale tour octogonale, à trois niveaux, bâtie à l’est contre le chevet de l’église, abritait certaines dépendances du chapitre. Le rez-de-chaussée est traditionnellement désigné comme la sacristie. Cette pièce est reliée au chœur de la collégiale par un couloir vouté en berceau, creusé dans l'épaisseur du mur de l’abside. Un somptueux décor peint orne la voute et les murs, dû à des peintres italiens (voûtes) et à des artistes méridionaux (murs). Le programme iconographique exalte les cardinaux, présentés comme les dignes successeurs des Apôtres, messagers du Christ, ainsi que la famille du fondateur, Arnaud d’Aux. Le chapitre de chanoines est supprimé en 1790 et l’église devient propriété communale. L’ensemble des murs de la nef et du chœur sont « grattés » en 1864, entrainant la disparition inexorable de décors peints médiévaux. La collégiale Saint-Pierre et son cloître sont classés au titre des Monuments historiques en 1901. L’édifice a notamment été étudié par Évelyne Ugaglia, conservatrice honoraire du musée Saint-Raymond de Toulouse.
Arnaud d’Aux fait également édifier un véritable palais à proximité de la collégiale, qu’il réserve à son usage propre et celui de sa famille. Le choix du cardinal d'Aux de construire une résidence bien loin d'Avignon, alors qu'il se devait de demeurer au sein de la Cour pontificale, installée en Avignon depuis l’élection du pape Jean XXII en 1316, s'explique certainement par le besoin d'affirmer à la cité gasconne le nouveau statut social de sa famille. Les parents d'Arnaud d'Aux n'étaient pas les seigneurs de La Romieu et ne possédaient donc pas de demeure aristocratique ostentatoire au sein du bourg. Par la création de ce palais, le cardinal d'Aux marque le nouveau rang de sa lignée, devenue l'égale d'un seigneur laïc. La demeure cardinalice remplace ici le château seigneurial. Du palais d’origine, il ne subsiste aujourd’hui qu’une tour, dite du Cardinal d’Aux, classée Monument historique en 1928.
Bibliographie
Christophe Balagna, ≪ La collégiale de La Romieu : symbole de l'architecture gothique rayonnante en Gascogne centrale ≫, Les collégiales dans le Midi de la France au Moyen Âge, Carcassonne, CVPM, 2000, p. 107-124.
Abbé Broconat, ≪ La Roumieu. Étude archéologique et historique ≫, Bulletin de la Société archéologique du Gers, 1906, p. 94-115.
Marcel Durliat, ≪ La Romieu ≫, Congrès archéologique de France, 128e session, Gascogne, Paris, Picard, 1970, p. 181-193.
Jacques Gardelles, Aquitaine gothique, Paris, Picard, 1992, p. 96-101.
Évelyne Ugaglia, La collégiale Saint-Pierre de La Romieu, mémoire de maîtrise en histoire de l'art, Université de Toulouse-Le Mirail, 1978.
Évelyne Ugaglia, La collégiale Saint-Pierre de La Romieu, La Romieu, 2003, 32 p.
Transcription
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Marie Drucker
Notre carte postale du samedi et la seconde partie de notre découverte du Gers.Après la gastronomie à 13h, nous vous emmenons ce soir à la découverte de ses villages d'exception et de ses jardins secrets.Reportage Hélène Vergne, Dimitri Pavlenko.
Visiteuse #1
C'est formidable le matin, à la fraîche, avec les odeurs de foin, le paysage encore un peu dans la brume, c'est magnifique.
Hélène Vergne
Première étape de notre itinéraire, le village de La Romieu.Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, sa collégiale.
(Silence)
Hélène Vergne
En son cœur, la sacristie peinte du sol au plafond et ses étonnantes représentations de couleurs noires.
Dominique Tichane
Les visages sont noirs et comme vous pouvez le constater, les mains également.Donc du coup, tout ça est lié aux pigments utilisés au Moyen-Âge, des pigments de plomb.On sait maintenant qu'ils se sont avec le temps oxydés.
(Bruit)
Hélène Vergne
Au sommet de la tour octogonale, après une centaine de marches...
Visiteuse #2
C'est superbe, grandiose, cette campagne gersoise là.
(Silence)
Hélène Vergne
Offert au regard, le village de La Romieu, une légende rapporte qu'il fut sauvé de la famine et des rats par les chats d'une de ses habitantes, Angéline.
(Silence)