Œnotourisme au Monastère de Saint-Mont
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Les producteurs de Plaimont ont racheté l’ancien monastère de Saint-Mont dans le Gers et y projettent une activité œnotouristique. Joël Boueilh, président de la coopérative Plaimont Producteurs, propose une visite de ce monastère datant du XIe siècle. Il explique qu’à travers ce projet, il souhaite mettre à l’honneur Saint-Mont, son histoire, ses vins et les savoir-faire de ses vignerons.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
21 janv. 2016
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ParEthnologue
Publication : 14 sept. 2021
Rive gauche de l’Adour, le monastère de Saint-Mont, son église romane et son village dominent. Acquis en 2015 par la coopérative viticole Plaimont, son origine remonte au XIe siècle : Raymond, seigneur de Saint-Mont, appuyé par le comte d’Armagnac, Bernard Tumapaler, fonde un couvent qui prend le titre d’abbaye en 1050. Une douzaine de moines investissent les lieux. L’église attenante est, quant à elle, construite entre 1100 et 1250. Suite au passage dans la région de l’ordre de Cluny auquel elle se rattache, elle devient un prieuré de campagne.
L’interprétation du plus ancien cartulaire de Saint-Mont, rare archive du monastère parvenue de ces temps, nous renseigne sur la vie sociale de la seconde moitié du XIe siècle au premier quart du XIIIe siècle, laissant l’impression que la séparation était moins tranchée qu’on se l’imagine et que, en réalité, ces nobles, vivant tous à la terre et de la terre, entretenaient avec les propriétaires moins avantagés qu’eux, ainsi qu’avec leurs tenanciers ou censitaires et même avec leurs serfs, des rapports humains et souvent familiers
(Samaran, 1952). Vivant dans des villages ou des hameaux, en rase campagne, exploitant des domaines pourvus de maisons, de jardins et de vergers, ou des moulins, beaucoup de ces laborieux paysans sont qualifiés d’hommes libres. Certains, peu nombreux, possèdent leur propriété. Les autres, doivent des redevances variées : gerbes de blé (garbadge), vin nouveau (mosiadge), grain, volaille et pains quand elles ne concernent pas l’hébergement (receium), les travaux utilisant des boeufs (bodaria) ou encore un « totum servicium », soit tout le travail et tout le temps d’une personne.
Cette campagne est faite de pâturages, de forêts, de bois et bosquets, ou encore de landes caractérisées par la thuie, un ajonc épineux alors utilisé comme litière. La culture de la vigne semble prédominante. Blé, avoine, millet, viande de porc, volaille, nombreuse dans les basses-cours, et poisson de rivière sont les principaux éléments du régime alimentaire. Le labourage et le transport sont assurés par bœufs, chevaux et mulets. Les fermes possèdent aussi des troupeaux de moutons, brebis et agneaux. Les élevages de chevaux de la région ont déjà très belle réputation pour leur qualité. Ce sont dans les foires et les marchés de proximité que s’exerce le commerce des bêtes, des productions agricoles et artisanales.
Guerre de Cent Ans, guerres de Religion... Les grands événements politiques bousculent l’établissement. En 1569, déjà en mauvais état, il est dévasté par les troupes protestantes. Au XVIIIe siècle, un énorme chantier dont témoigne la bâtisse actuelle est mis en œuvre. À la période révolutionnaire, le prieuré est transformé en château, propriété du comte de Corneillan et de sa famille jusqu’en 1967. Laissé à l’état de ruine, il est ensuite restauré avant de devenir la propriété commune de près de 800 vignerons de Plaimont à qui il tient à cœur de sauvegarder les richesses architecturales du patrimoine gascon et de les rendre accessibles. Ainsi, le monastère de Saint-Mont comme les châteaux de Sabazan, de Saint-Go, d’Arricau-Bordes, de La Motte, de Mascaraas, de Crouseilles, de Bascou, de Cassaigne, et des Bois Mathieu, donnent prestige à leur vin. Une inversion des normes où ces somptueuses demeures sont désormais propriété collective… de paysans.
Depuis sa restauration en 2019, le monastère de Saint-Mont accueille un complexe œnotouristique haut-de-gamme où les vignerons de Plaimont transmettent l’art de vivre qui les anime. Depuis son promontoire, il se dote ainsi d’une dimension emblématique et rayonne toujours sur toute l’appellation qui porte son nom.
Bibliographie
- David Bourdeau et Jacques Lapart, Châteaux et belles demeures du Gers. Pays d’Artagnan, Ténarèze, Bas Armagnac, Fezensac, éditions du Val d’Adour, 2018, tome 1.
- Marie-Ange Lasmènes et Alain Tendero, À hauteur d’hommes. Plaimont, une aventure vigneronne, Plaimont, Saint-Mont, 2018.
- Charles Samaran , « Le plus ancien cartulaire de Saint-Mont (Gers), XIe-XIIIe siècles », Bibliothèque de l’École des chartes, tome 110, 1952, pp. 5-56.[en ligne]. www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1952_num_110_1_449456 ⦋consulté le 16 mars 2021].
Transcription
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