Un tremblement de terre à Corrençon en Vercors
Notice
Hier matin, un tremblement de terre a été ressenti à Corrençon en Vercors. Les dégâts sont nombreux. La secousse a eu des répercussions jusqu'à Lyon et Grenoble mais l'épicentre se situait sous le massif du Vercors.
Éclairage
Le reportage, réalisé en différé, débute par une série d'images montrant le cimetière avec des personnes semblant se recueillir : une présentation qui pourrait évoquer un hommage rendu aux morts alors qu'il ne s'agit que de montrer les tombes brisées comme ultérieurement les maisons ou le clocher de l'église fissurés. La voix du journaliste, par son ton sombre, fait écho aux visages graves et fermés des habitants et pointe le dramatique de l'événement. Cette ambiance générale est renforcée par la musique d'ambiance accompagnant le déroulement des images. Celles-ci vont crescendo dans l'intensité des destructions. Outre les images, le choix des mots ou des expressions conforte l'idée de catastrophe : « une dizaine de secondes, une éternité », « l'heure du drame, 5h 45 ». En évoquant le fait que la secousse ait été ressentie jusqu'à Lyon et Grenoble et en rappelant l'intensité du séisme, le commentateur rappelle la menace : celle d'un séisme destructeur dans une région repérée comme particulièrement soumise à cet aléa. Selon la trame qui deviendra le modèle du reportage sur les risques et les catastrophes naturelles, appel est fait à un expert pour expliquer cet événement : un universitaire indique de manière très rapide et relativement floue le système de failles existant au sein des massifs de Belledonne, du Vercors et du Taillefer et responsable de la sismicité de la région.
L'importance de la sismicité dans la région sud-est, en particulier la région alpine, (1600 séismes alpins recensés au cours des 10 dernières années et 600 en moyenne par an) est connue et étudiée par les laboratoires de recherche de l'Université Joseph Fourier (UJF) de Grenoble, notamment celui de géophysique (Institut des sciences de la terre) et par le réseau sismologique des alpes (SISMALP) et ses 44 stations d'observation et de mesure. Ils enregistrent tous les séismes et les analysent en même temps qu'ils travaillent sur la tectonique particulièrement active du massif alpin, en lien avec la complexité des failles et leurs mouvements. Ces failles s'insèrent dans celles de l'avant pays alpin et dauphinois aux côtés d'autres secteurs très actifs : l'arc dit briançonnais, l'arc piémontais et l'arc padan sans oublier l'avant-pays provençal et niçois, autant de lignes où se concentrent les mouvements. S'agissant du séisme de Corrençon, celui-ci est dû à la faille dite " bordière de Belledonne" : une faille située en profondeur - de l'ordre de quelques kilomètres - orientée nord-est-sud-ouest. Il résulte d'un contact entre deux zones qui coulissent en sens inverse l'une de l'autre, celle du massif de Belledonne vers le sud-ouest et celle du massif de la Chartreuse vers le nord-est. En dehors du séisme de Corrençon, le plus important a eu lieu en 1999 avec un épicentre situé à Laffrey.
La politique de prévention pour les séismes est d'une nature un peu différente de celles des autres risques puisque ces aléas sont à la fois davantage connus (réalisation de cartes de localisation qui a abouti à un « zonage sismique » en 1985, en lien avec le BRGM et en passe d'être uniformisé au niveau européen, et enregistrement constant de la sismicité) et moins prévisibles. Les études les concernant sont de ce fait continues pour tenter de parer aux conséquences de cet aléa et de réagir avec le plus d'efficacité pour en réduire la vulnérabilité. Des mesures sont prévues en matière de normes parasismiques, pour les constructions et les aménagements, notamment dans les zones où les effets sont les plus intenses. L'objectif de cette réglementation qui prend aussi en compte l'organisation des secours et l'information du public, vise à limiter les destructions matérielles et surtout humaines en cas de séisme plus marqué. C'est à propos des séismes que l'idée de formation aux conduites à tenir en cas d'événement est la plus affirmée si ce n'est la plus appliquée. Par des émissions plus spécialisées la télévision participe de cette diffusion d'une connaissance qui reste toutefois relativement générale.
En 1962, le séisme de Corrençon renvoie à quelques séismes de même intensité (6-7) qui ont eu lieu quelques années auparavant dans la zone alpine : Saint Paul sur Ubaye et dans la Drôme. Il arrive surtout au moment où le village commence à entreprendre de développer l'activité touristique avec l'installation des premières remontées mécaniques dont le télésiège de Combeauvieux (Clos de la Balme) et la création d'un stade de neige, accompagnant l'implantation de résidences secondaires.