Les championnats du monde de canoë kayak à Bourg Saint Maurice

17 juillet 1987
02m 16s
Réf. 00386

Notice

Résumé :

A Bourg Saint Maurice, les championnats du monde de canoë kayak ont eu lieu. 22 pays s'étaient engagés dans la compétition. Sur 8 titres mondiaux, la France en a remportés 6 et la RFA deux.

Date de diffusion :
17 juillet 1987
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Thèmes :

Éclairage

Dix-huit ans après avoir organisé pour la première fois les championnats du monde de canoë-kayak, Bourg Saint-Maurice renouvelle l'expérience en juillet 1987 pour la 15ème édition de la compétition. Cet événement contribue à compléter l'offre touristique de la station savoyarde à un moment où l'économie des seuls sports d'hiver s'avère inconstante. A cette occasion, l'équipe de France multiplie les victoires, raflant six médailles d'or sur les huit épreuves du programme : en K1 (kayak une place), Antoine Goetschy en individuel et en équipe avec ses coéquipiers Yves Masson et Claude Bénézit chez les hommes, Dominique Gardette en individuel ainsi qu'en équipe avec Aurore Bringard et Nathalie Beaurin chez les femmes ; en C1 (canoë une place), Gilles Zok ; en C2 (canoë deux places), la paire Jean-Luc Ponçon - François Durand. Une telle moisson justifie que le journal télévisé de France 3 Région s'arrête sur les principaux chefs de file de cette équipe en or. Deux d'entre eux sont particulièrement à l'honneur. Dominique Gardette, membre du Canoë-Kayak Lyon Oullins La Mulatière et déjà triple championne du monde en 1979 (individuel) et 1981 (individuel et équipe), termine ici sa carrière internationale sur un nouvel exploit. Quant à Gilles Zok, il obtient également à Bourg Saint-Maurice son quatrième titre mondial en individuel après ceux de 1981, 1983 et 1985 et son cinquième par équipe depuis 1979. En choisissant Dominique Gardette et Gilles Zok, le reportage suggère cependant qu'un cycle s'achève. La première à 33 ans est la mère de deux jeunes enfants. Le second arrête sa carrière internationale dans la capitale économique de la haute-vallée de la Tarentaise et deviendra quelques mois plus tard entraîneur national de l'équipe de France de descente.

Malgré cette note nostalgique, le canoë-kayak français surfe pourtant incontestablement sur la vague du succès dans ces années 1980. Dans les années 1970, la France s'était hissée durablement au second rang mondial derrière l'intouchable Allemagne, mais elle s'impose bien comme le leader incontesté dans tous les championnats du monde de descente à partir de 1979 et cela quasiment sans interruption jusqu'en 1995.

Si la fédération française de canoë-kayak bénéficie de cette dynamique en voyant ses effectifs passer de 12 500 licenciés en 1978 à 86 682 en 1997, les champions ont encore du mal à s'imposer dans les médias. Dans le reportage de France 3, les images des compétiteurs, se jouant des rapides et des pièges de l'Isère sur une musique enlevée, ne peuvent cacher le relatif anonymat dans lequel demeure alors le canoë-kayak, malgré les nombreux spectateurs massés sur les contreforts de la rivière.

Thierry Terret

Transcription

(Musique)
Journaliste
La première partie de ces championnats du monde ne pouvait mieux se passer pour l’équipe de France. Les descendeurs ont raflé 6 titres mondiaux sur 8 dont 4 titres individuels, le plus beau, celui de Dominique Gardette, championne du monde en 79 et 81. Dominique avait arrêté la compétition. Mariée, mère de deux enfants, elle s’est remise à l’eau pour remporter un nouveau titre mondial à 33 ans.
Intervenante
Je crois que celui-là, il est beau quand même parce que je m’étais donnée... c’était un pari que j’avais fait sur moi-même et je l’ai réalisé. On m’avait dit que [Karine Val] était imbattable, et puis non, elle n’est pas imbattable, j’ai cru que [Nathalie Bora] était imbattable et non, elle ne l’est pas.
Journaliste
En Kayak homme, nouveaux succès des Français avec Bénézit, Masson et Goetschy. Dans la course individuelle, la veille, Antoine Goetschy avait crée la surprise en réalisant une course parfaite. Parmi ces champions, celui qui restera dans les annales du canoë, le Dauphinois Gilles Zok achève sa carrière sur un 4ème titre mondiale en 8 ans, du jamais vu, laissant son premier adversaire à plus de 10 secondes.
Intervenant
Il y a un écart de 11 secondes sur l’Allemand, mais j’étais très motivé par cette course, par différents paramètres que j’ai fait vraiment une course parfaite. Sauf les 3 premières minutes, il a fallu vraiment 3 minutes pour que je me lance mais sinon sur toute la partie des rapides, je l’ai vraiment fait parfaite. Ce serait vraiment très difficile pour refaire la même course.
Journaliste
Ça va pas être difficile de tout quitter, quitter la compétition d’un seul coup ?
Intervenant
Je sais pas, on m’a dit que c’était très difficile d’arrêter, de quitter le milieu, mais je resterai dans le milieu de la compétition quand même, soit avec des jeunes de la région, soit je viendrai voir quand même, encourager les membres de l’équipe de France. Et puis bon, maintenant il faut savoir s’arrêter et je m’occuperai de ma famille, de ma femme et de mes enfants, j’aurai des compensations ailleurs.
Journaliste
Zok avec Bataille et Benamrouche se contentera de la médaille d’argent en patrouille le lendemain. De même que Durant-Panchon et Alain Philippe et Babonneau-Charrier en canoë de 10 places, battus par la patrouille allemande de 2 secondes 25 centièmes. Il fallait bien laisser quelques titres, 2 seulement sur 8 en jeu aux 22 autres pays engagés dans la compétition.