Les championnats du monde de canoë kayak à Bourg Saint Maurice
Notice
A Bourg Saint Maurice, les championnats du monde de canoë kayak ont eu lieu. 22 pays s'étaient engagés dans la compétition. Sur 8 titres mondiaux, la France en a remportés 6 et la RFA deux.
Éclairage
Dix-huit ans après avoir organisé pour la première fois les championnats du monde de canoë-kayak, Bourg Saint-Maurice renouvelle l'expérience en juillet 1987 pour la 15ème édition de la compétition. Cet événement contribue à compléter l'offre touristique de la station savoyarde à un moment où l'économie des seuls sports d'hiver s'avère inconstante. A cette occasion, l'équipe de France multiplie les victoires, raflant six médailles d'or sur les huit épreuves du programme : en K1 (kayak une place), Antoine Goetschy en individuel et en équipe avec ses coéquipiers Yves Masson et Claude Bénézit chez les hommes, Dominique Gardette en individuel ainsi qu'en équipe avec Aurore Bringard et Nathalie Beaurin chez les femmes ; en C1 (canoë une place), Gilles Zok ; en C2 (canoë deux places), la paire Jean-Luc Ponçon - François Durand. Une telle moisson justifie que le journal télévisé de France 3 Région s'arrête sur les principaux chefs de file de cette équipe en or. Deux d'entre eux sont particulièrement à l'honneur. Dominique Gardette, membre du Canoë-Kayak Lyon Oullins La Mulatière et déjà triple championne du monde en 1979 (individuel) et 1981 (individuel et équipe), termine ici sa carrière internationale sur un nouvel exploit. Quant à Gilles Zok, il obtient également à Bourg Saint-Maurice son quatrième titre mondial en individuel après ceux de 1981, 1983 et 1985 et son cinquième par équipe depuis 1979. En choisissant Dominique Gardette et Gilles Zok, le reportage suggère cependant qu'un cycle s'achève. La première à 33 ans est la mère de deux jeunes enfants. Le second arrête sa carrière internationale dans la capitale économique de la haute-vallée de la Tarentaise et deviendra quelques mois plus tard entraîneur national de l'équipe de France de descente.
Malgré cette note nostalgique, le canoë-kayak français surfe pourtant incontestablement sur la vague du succès dans ces années 1980. Dans les années 1970, la France s'était hissée durablement au second rang mondial derrière l'intouchable Allemagne, mais elle s'impose bien comme le leader incontesté dans tous les championnats du monde de descente à partir de 1979 et cela quasiment sans interruption jusqu'en 1995.
Si la fédération française de canoë-kayak bénéficie de cette dynamique en voyant ses effectifs passer de 12 500 licenciés en 1978 à 86 682 en 1997, les champions ont encore du mal à s'imposer dans les médias. Dans le reportage de France 3, les images des compétiteurs, se jouant des rapides et des pièges de l'Isère sur une musique enlevée, ne peuvent cacher le relatif anonymat dans lequel demeure alors le canoë-kayak, malgré les nombreux spectateurs massés sur les contreforts de la rivière.