La dette publique
Notice
La crise économique de 2008 est la pire jamais observée. Elle a obligé les Etats à des plans de relance. Ces plans ont fait exploser la dette publique. Celle-ci comporte deux volets principaux : la dette de l'Etat - la plus importante - et la dette accumulée par les régimes sociaux. Cette dernière est isolée de la dette de l'Etat et gérée par la Cades (Caisse d'amortissement de la dette sociale).
Éclairage
Le traité de Maastricht a prévu que chaque Etat ne doit pas avoir un déficit public supérieur à 3 % de sa richesse nationale. Pour la France, en 2015, ceci représente un peu plus de 60 milliards d'euros. La France ne respecte pas ce critère, mais après avoir bénéficié de trois reports successifs, elle s'est engagée à descendre sous ce seuil en 2017.
Le traité de Maastricht prévoit également un autre critère, dont on parle moins, et sur lequel les organes européens semblent curieusement moins stricts. C'est celui d'avoir une dette publique qui ne dépasse pas 60 % du PIB, soit pour la France en 2015 : 1 200 milliards €. Ceci constitue déjà un montant conséquent.
La crise économique mondiale de 2008, a fait prendre aux Etats des mesures exceptionnelles (plan de relance, grand emprunt) qui ont fait bondir le déficit public français à 7,5 % du PIB, et donc la dette publique de 30 points de PIB entre 2008 et 2013.
Fin 2014, et ce depuis de nombreuses années, la France avec presque 96 % ne respecte pas ce critère. Certains vont jusqu'à prédire que le cap des 100 % pourrait être franchi.
La barre symbolique des 2 000 milliards € a été dépassée en 2014. D'autres pays ont fait pire que la France. Outre la Grèce, on peut citer le Japon et l'Italie.
La dette est un mécanisme simple à comprendre. Lorsque l'on a une dette, que l'on soit un ménage, une entreprise ou une nation, il faut pour couvrir cette dette que quelqu'un accepte de vous prêter de l'argent. Il ne vous prêtera que s'il a confiance en vous et qu'il pourra récupérer l'argent qu'il vous a prêté. Moins il aura confiance, plus il demandera un taux d'intérêt élevé, c'est ce que l'on appelle le prix du risque. S'il n'a pas confiance du tout, il ne vous prêtera plus. La Grèce en fait aujourd'hui la cruelle expérience.
Dette et déficit sont intimement liés. Si l'on peut oser une métaphore, la dette est le contenu d'une baignoire, qui est alimenté par un robinet, le déficit. Si le robinet coule à flot, ce qui est le cas en France, le niveau de la baignoire n'a aucune chance de baisser, et encore moins de se vider.
La dette publique est constituée de trois éléments : celle de l'Etat, celle des administrations publiques locales (APUL) et celle de la Sécurité sociale. La dette de l'Etat est gérée par l'Agence France Trésor, celle de la Sécurité sociale par la Cades. La dette de l'Etat n'a pas de limite temporelle et s'apparente à un emprunt perpétuel, la dette reprise par la Cades est limitée dans le temps. Le Conseil constitutionnel a inscrit avec force le fait que tout nouveau transfert de dette à la Cades doit obligatoirement être accompagné de ressources telles que la durée de vie de la Cades ne soit pas rallongée. Elle est calculée actuellement à 2024.
La Sécurité sociale, pourtant montrée du doigt, a cependant une dette huit fois plus petite que celle de l'Etat. La chance de la France, au niveau de la dette, est que les taux d'intérêt sont historiquement bas.
Au 31 décembre 2014, la dette publique s'établit comme suit :
- Etat = 1 610,2 Mds € et 75,6 % du PIB.
- APUL = 210,8 Mds € et 9,8 % du PIB.
- SS = 216,8 Mds € et 10,2 % du PIB.
Soit un total de 2 037 Mds € et 95,6 % du PIB.