L'informatisation de la Sécurité sociale
Notice
A la date de la vidéo, 1965, l'informatisation de la Sécurité sociale en est à ses premiers balbutiements. Cette visite à l'Urssaf de Toulouse, pionnière de l'informatique, permet de comprendre les enjeux et la nécessité de l'informatisation de la Sécurité sociale, car cette dernière brasse des milliards de données.
Éclairage
Avec 66 millions d'habitants, la France compte autant d'assurés sociaux, de retraités et d'ayants-droit. Le nombre d'employeurs différents dépasse largement les 4 millions de comptes.
La Sécurité sociale concerne chacun d'entre nous, et ce de façon permanente, depuis avant la naissance (allocation prénatale), jusqu'à après la mort (pension de réversion).
L'Assurance maladie traite 1,2 milliard de feuilles de soins. La branche recouvrement immatricule, radie ou appelle les cotisations de plusieurs millions d'employeurs, depuis la très grande entreprise de dizaines de milliers de salariés jusqu'aux travailleurs indépendants ou à l'employeur individuel.
Cette masse gigantesque d'informations permet également d'établir des statistiques, des analyses et des prévisions. Sans l'apport de l'informatique, la simple gestion des activités courantes de la Sécurité sociale ne serait pas possible.
L'essor de l'informatique à l'époque de la vidéo était fulgurant. De telle sorte que l'on pouvait dire qu'en 3 ans la capacité des ordinateurs à prix égal doublait ou qu'à capacité égale le prix était divisé par deux.
Toutes les branches de la Sécurité sociale développèrent progressivement de grands modèles de traitement des opérations qu'elles avaient à gérer. Dans la branche maladie, ce fut le système « Laser » puis le système « Progress ». Dans la branche famille, le système « Cristal ».
Dans chaque branche ces modèles nationaux se développèrent en unifiant des applications locales développées par certains organismes. Dans la branche du recouvrement, au milieu des années 80, il n'existait pas moins de 14 systèmes différents. Ce qui contrevenait bien évidemment au principe de l'unicité et de l'égalité de traitement des cotisants.
A la fin des années 80, l'Acoss, pas encore caisse nationale du recouvrement (elle ne le deviendra qu'en 1994) décida de développer un modèle national de gestion du recouvrement appelé le « SNV2 ». Pour développer ce système national l'Acoss s'appuya sur 7 centres de développement informatique (les Certi). L'opération ne fut pas simple à mettre en œuvre dans la mesure où elle se heurtait à des résistances locales. Ce fut particulièrement le cas avec le Certi de Toulouse qui avait développé sous l'impulsion de son Directeur, Maurice Bancarel, un modèle spécifique, le S2. Il fallut de nombreuses années pour que la branche du recouvrement puisse enfin se doter d'un modèle informatique national unique.