La Mutualité Sociale Agricole
Notice
Le monde agricole - qu'il s'agisse des exploitants, des non-salariés agricoles, ou des salariés agricoles - relève d'un régime spécifique. Ce régime est d'ailleurs en nombre d'assurés le deuxième, derrière le Régime général. Ce régime est aussi le seul à être un guichet totalement unique. Il traite de la maladie, de la famille, de la retraite, des accidents du travail, et des cotisations.
Éclairage
En raison des spécificités économiques et sociales du monde rural, les personnes travaillant dans l'agriculture bénéficient d'un système de protection sociale autonome, qu'elles soient salariées ou non-salariées. Leur système constitue la Mutualité Sociale Agricole. Le terme utilisé de Mutualité a une grande importance, car le monde rural a une tradition mutualiste très forte. Exposé à des aléas climatiques et à des risques spécifiques, le monde agricole s'est structuré dès la seconde moitié du XIXe siècle en créant de nombreuses institutions mutualistes consacrées par la loi du 4 juillet 1900 relative aux assurances mutuelles agricoles. Ces institutions donneront naissance à la Mutualité Sociale Agricole (MSA) qui mettra en œuvre la protection sociale des salariés et des non-salariés agricoles.
En ce qui concerne les salariés, ceux-ci bénéficient des mêmes prestations et cotisations que celles du Régime général des salariés, mais ils sont gérés par les caisses de mutualité sociale agricole. La loi de finances pour 1963 a mis à la charge du Régime général le déficit du régime des salariés agricoles en maladie, retraite et famille.
S'agissant des exploitants agricoles, donc non-salariés, la nature des prestations et des cotisations est assez différente, mais tend à se rapprocher de ce que l'on trouve dans le Régime général.
L'activité agricole n'a pas une définition simple ; on notera par exemple que les salariés du Crédit Agricole relèvent de la MSA et non du Régime général. Des définitions spécifiques traitent des artisans ruraux, des aides familiaux, des conjoints de chefs d'exploitation.
Les règles qui permettent de dire si l'on est exploitant agricole font référence à des notions complexes, par exemple la SMA - surface minimale d'assujettissement -, variable selon le département et selon le type d'activité agricole.
Les cotisations des exploitants agricoles ont été réformées par une loi du 23 janvier 1990 qui est montée en charge jusqu'en 1996. On est passé d'un revenu cadastral aux revenus nets fiscaux. Le revenu agricole pouvant connaître de très fortes fluctuations (souvent liées au climat), la règle générale de calcul est la moyenne triennale.
La population des exploitants agricoles étant en déclin démographique, les cotisations ne représentent que 20 % des ressources du régime.
Autre singularité du régime des exploitants agricoles, il a, de 1960 à 2001, été un budget annexe de la loi de finances, le BAPSA [1].
L'organisation administrative de la Mutualité sociale agricole est modifiée par le décret du 12 mai 1960 qui met en place une caisse unique dont la compétence peut être sur 1, 2, 3 ou 4 départements.
Il existe aujourd'hui 35 caisses locales, et une Caisse Centrale : la CCMSA. Il faut bien éviter de parler de "caisse nationale" et dire "caisse centrale" ; ceci montre que les caisses locales jouissent d'une grande autonomie, même si elle a tendance à se réduire.
La particularité de ces caisses, c'est qu'elles constituent un guichet unique. La MSA est en effet le seul régime totalement universel, puisqu'il gère la maladie, la retraite, la famille, les accidents du travail et les cotisations.
Une autre très grande particularité de la MSA est sa « démocratie participative ». C'est une organisation dont la MSA est très, et légitimement, fière. Tous les 5 ans, tous les affiliés au Régime agricole élisent des délégués cantonaux en trois collèges : chefs d'exploitation, salariés, employeurs.
Ces délégués cantonaux sont un relais précieux entre les assurés et leur caisse.
La Caisse Centrale a, quant à elle, été créée par une loi du 10 février 1994.
[1] Budget annexe des prestations sociales agricoles.