L'hôpital, principal poste de dépense de la Sécurité sociale
Notice
La dérive des dépenses hospitalières est un grave problème pour la Sécurité sociale, car elles représentent pratiquement la moitié de ses dépenses. L'hôpital traite les cas les plus lourds, donc les plus coûteux. Economiser sur l'hôpital est une nécessité, mais il faut considérer que 70 % des dépenses de l'hôpital est constitué par sa masse salariale.
Éclairage
Ce qui est particulièrement intéressant dans cette vidéo, c'est qu'elle date du 19 janvier 1976, c'est-à-dire il y a quarante ans. Elle pourrait être diffusée aujourd'hui, sans en changer une virgule, et sans que personne ne s'en rende compte.
L'Assurance maladie a des problèmes financiers, il y a de la surconsommation médicale, il y a des arrêts de travail abusifs, mais il y a aussi et surtout le sujet des dépenses hospitalières. Le chiffre cité par le journaliste est de 40 % des dépenses d'Assurance maladie au titre de l'hôpital. Le pourcentage de 2015 est de 43,9 %. Il indique que la France est bien au-dessus de la moyenne européenne, ce qui est toujours le cas, et nombreuses sont les voix qui, aujourd'hui, critiquent cet hospitalo-centrisme.
Les causes de la très forte dérive des dépenses hospitalières (on a dépassé 35 % de croissance pour l'année 1976), sont décrites par le journaliste et par un directeur d'hôpital. Elles sont toujours d'actualité. On va de plus en plus souvent à l'hôpital. Les malades restent trop longtemps à l'hôpital. Sur ces deux points, il y a des progrès, la durée moyenne de séjour diminue lentement mais régulièrement. La Cnam développe des programmes pour favoriser le retour des patients hospitalisés à leur domicile. La chirurgie ambulatoire, domaine où la France est très en retard, va être érigée en priorité. Il est certain qu'en 1976 comme aujourd'hui l'hôpital est le lieu où l'on pratique les techniques de pointe de très haut niveau, mais cela coûte très cher.
En tout état de cause, si l'on veut économiser dans le secteur hospitalier, il faut impérativement garder en mémoire que les dépenses de personnel représentent 70 % des dépenses de l'hôpital.
Par voie de conséquence, économiser sur la masse salariale hospitalière revient à regrouper des services et à fermer des lits, car le personnel n'est ni trop nombreux, ni trop payé. Les communautés hospitalières de territoire (loi Bachelot) ou les groupements hospitaliers de territoire (loi Touraine), sont des réponses qui vont dans cette bonne direction.