Les Calandretas d'Auvergne
Notice
Résumé
Une soirée de soutien aux Calandretas d'Auvergne est organisée pour soutenir et faire connaître ces écoles. Elle réunit monde associatif, parents d'élèves et musiciens traditionnels. Jean Roux, auteur de la méthode Assimil d’occitan auvergnat et Maguy Deygas, présidente de l'association Calandretas del vernhat, en explique les finalités. Suivent des exemples contrastés de Calendretas, au Puy-en-Velay et à Aurillac.
Langue :
/
Date de diffusion :
16 déc. 2004
Éclairage
- Contexte historique
- Propositions éditoriales utilisant ce document
- Parcours thématiques
Informations et crédits
- Type de média :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00002
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Éclairage
- Contexte historique
- Propositions éditoriales utilisant ce document
- Parcours thématiques
Contexte historique
Par
Plus de vingt ans après l’ouverture des premières Calandretas, le mouvement associatif pour un enseignement immersif en langue d’oc se développe. Dans cette archive, c’est dans le Cantal qu’une école vient de s’implanter. La situation a changé depuis les débuts des Calandretas, les difficultés aussi. Les conditions matérielles se sont améliorées (salle de classes, support pédagogiques…) et le travail des regents et des regentas (enseignants de Calandreta) s’est professionnalisé grâce à un centre de formation spécialisé dans la pédagogie de l’immersion linguistique, l'Establiment d'ensenhament superior Aprene (Établissement d’enseignement supérieur APRENE / Apprendre). L’Etat prend désormais en charge les salaires de la plupart des professeurs une fois l’école contractualisée et une fois le concours de recrutement obtenu par les enseignants.
Cependant, l’ouverture d’une nouvelle Calandreta signifie, souvent, repartir de zéro, malgré le soutien de la confédération Calandreta fondée en 1981. Le principal enjeu est de faire connaître la Calandreta pour attirer des parents. C’est dans cette optique qu’est organisé la fête de soutien que l’on voit dans le reportage. Ces événements sont des moments de convivialités visant à susciter l’engouement pour une culture et une langue et faire connaître la philosophie de Calandreta fondée sur la gratuité et laïcité.
Cette archive permet d’aborder l’aspect géographique du développement des Calandretas. Paradoxalement, elles ont démarré dans les villes (Béziers, Pau, Toulouse, Montpellier…) où la pratique de l’occitan a reculé le plus tôt, alors qu’elles ont eu - et ont toujours - plus de difficultés à s’installer dans les zones rurales. Cela est dû au fait que la pratique des dialectes occitans s’est maintenue plus fortement dans les zones rurales ; paradoxalement, ce maintien des pratiques va de pair avec un ensemble de représentations négatives. En effet, plusieurs siècles de négation de la langue en vertu de l’idéologie unilinguiste de l’État français ont contribué à instaurer l’idée d’une « non-langue », un « patois ». Ce terme péjoratif, couramment employé depuis le XVIIIe siècle, prive l’occitan de son statut de langue. Encore aujourd’hui, beaucoup associent les langues régionales au passé : « Les dialectes et patois que le progrès technique et celui des institutions ont progressivement écartés de la vie sociale appartiennent sans aucun doute à notre patrimoine national. » disait Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’Académie française en 2008. Cela peut expliquer le regard sceptique que certains parents portent sur les écoles « en patois ». En revanche, on voit dans l’archive un parent à l’accent anglo-saxon qui se dit sensible à la diversité culturelle et qui exprime une volonté de s’intégrer par le biais de l’école dans une culture qui n’est pas la sienne. L’occitan semble plus attractif quand on vient de l’extérieur. De fait, le mouvement pour la revitalisation des langues en danger, lié aux revendications des peuples à disposer d’eux-mêmes et au processus de décolonisation (Robert Lafont parle alors de « colonialisme intérieur »), dépasse largement les frontières françaises et le devance même. Les Ikastolas basques se sont créées clandestinement dès les années 1960, en pleine répression franquiste. Hors d’Europe, aux Etats-Unis par exemple, des écoles ont vu le jour dans les années 1970 pour revitaliser les langues amérindiennes.
On peut également avancer une explication démographique pour expliquer les difficultés des Calandretas dans les campagnes. Pour « faire école », il faut des enfants et certains territoires ruraux en manquent. Il en découle une forme de concurrence entre une éventuelle Calandreta et l’école publique du village qui craint une baisse du nombre d’enfants pouvant entraîner des fermetures de classes. Enfin, l’aspect historique, puisque Calandreta est un mouvement qui vient du Sud/Sud-Ouest de l’aire occitane, du Languedoc et du Béarn, et il suffit d’observer la carte des Calandretas pour s’apercevoir que c’est dans ces zones que le réseau est le plus dense. Malgré cette répartition inégale, les Calandretas essaient de respecter la diversité dialectale de l’espace occitan en enseignant, dans la mesure du possible, la variété du territoire où elles sont implantées. Cette volonté est cependant fortement liée aux ressources humaines disponibles.
Transcription
Sur les mêmes thèmes
Sur les mêmes personnes
Date de la vidéo: 29 avr. 1983
Durée de la vidéo: 02M 53S