Discours de Brazzaville

30 janvier 1944
01m 07s
Réf. 00161

Notice

Résumé :

Du 30 janvier au 8 février 1944 se tient la "Conférence africaine française" à Brazzaville, capitale de l'Afrique Equatoriale française. Cette conférence, tenue devant les hauts fonctionnaires coloniaux d'Afrique noire et de Madagascar, vise à clarifier la position de la France quant à l'avenir de ses colonies africaines. Dans cet extrait, le Général met en avant l'idée de progrès, rendu possible par la "participation" de la population autochtone à la gestion de ses affaires.

Type de média :
Date de diffusion :
01 janvier 1981
Date d'événement :
30 janvier 1944
Type de parole :
Lieux :

Éclairage

Le 30 janvier 1944 s'ouvre à Brazzaville - capitale de l'AEF, zone stratégique d'où sont parties les premières forces armées de la France Libre - la " Conférence africaine française " sous l'égide du général de Gaulle. Regroupant les gouverneurs coloniaux d'Afrique noire, de Madagascar, les représentants des intérêts économiques, et des membres de l'Assemblée consultative provisoire, la conférence de Brazzaville doit définir les orientations futures de l'Empire et les rapports qui unissent la France à ses possessions d'outre-mer. Elle est organisée et présidée par René Pleven, commissaire aux Colonies, qui a rejoint le général de Gaulle dès juin 1940. Félix Éboué - le gouverneur général de l'AEF qui a rallié le Tchad à la France Libre à l'été 1940 - et Henri Laurentie - secrétaire général de l'Afrique combattante - sont également à l'origine de ce sommet.

Le document présente deux courts extraits du discours d'ouverture tenu par le général de Gaulle. S'il propose l'émancipation des territoires français d'Afrique - que " la guerre présente n'a fait que précipiter " - il ne conçoit néanmoins pas que celle-ci se fasse à l'extérieur du " bloc français ". Pourtant, cet appel de Brazzaville - qui recevra un large écho à travers tout le continent - ouvrira la voie à l'indépendance, et lancera le processus de la décolonisation des territoires français d'Afrique.

Aude Vassallo

Transcription

Charles de Gaulle
Déjà, au moment où commençait la présente guerre mondiale, apparaissait la nécessité de placer sur des bases nouvelles les conditions de la mise en valeur de nos territoires africains, celles du progrès des hommes qui y vivent, et celles aussi l'exercice de la souveraineté française. Est-il besoin de dire que la guerre présente n'a fait que précipiter l'évolution ? Mais nous sommes sûrs qu'aucun progrès, n'est ni ne sera un progrès, si ce développement ne devait pas les conduire à un niveau tel, qu'ils puissent un jour, être associés chez eux à la gestion de leurs propres affaires. Voilà ce qui est le devoir de la France, ici.