Conférence de presse du 11 septembre 1968
Notice
Extraits des principaux sujets abordés par le général de Gaulle lors de la conférence de presse du 11 septembre 1968. A propos de la Tchécoslovaquie, il rappelle qu'il a toujours déploré la coupure de l'Europe en deux blocs, et il qualifie la situation actuelle du pays d'artificielle et dangereuse. A propos de la réforme de l'université, il déclare que l'université est faite pour la nation, donc que l'Etat doit la diriger. Enfin, concernant la participation, il détaille ce qu'elle doit être pour les ouvriers au sein de l'entreprise.
- Europe > France > Ile-de-France > Paris
Éclairage
Au lendemain des élections de 1968 qui ont donné à l'UDR une écrasante majorité absolue à l'Assemblée nationale, le général de Gaulle a accepté la démission du Premier ministre Georges Pompidou, remplacé par Maurice Couve de Murville qui a annoncé au parlement un ensemble de mesures destinées à mettre en oeuvre les réformes annoncées depuis la fin de la crise de mai 1968.
L' extrait retenu par le document traite de trois problèmes qui se posent alors à la France comme à l'Europe
-Le premier a trait à l'entrée des troupes du pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie en août 1968, afin de mettre un terme à l'expérience de "socialisme à visage humain" tentée par le secrétaire général du parti communiste tchécoslovaque, Alexandre Dubcek. Champion de l'indépendance des peuples par rapport aux grandes puissances, de Gaulle condamne évidemment cette intervention qu'il impute à la division de l'Europe en deux blocs permettant, au nom d'une idéologie, d'imposer de l'extérieur un régime conforme au modèle soviétique.
-Le second problème évoqué est celui de la réforme universitaire que le ministre Edgar Faure s'apprête à soumettre au vote du Parlement et que de Gaulle soutient d'autant plus qu'il n'ignore pas qu'une grande partie de la majorité est hostile à la loi d'orientation préparée. Affirmant la vocation de l'Etat à contrôler l'enseignement supérieur, il juge qu'il lui appartient de vérifier que ses objectifs correspondront aux intérêts de la nation.
-Enfin la troisième question porte sur la participation dans l'entreprise que le Général définit par trois axes : l'intéressement financier des travailleurs aux résultats économiques, un droit de regard sur la gestion de l'entreprise, la possibilité de faire entendre leur voix sur les modalités de cette dernière en faisant valoir leurs propositions.