Appel à l'union du peuple français au soir de Noël
Notice
Le soir de Noël 1943, le général de Gaulle s'adresse à tous les Français en les appelant à l'union contre l'ennemi et ses collaborateurs - "les quelques traîtres qui le servent" - afin de participer à l'effort final pour la victoire. Il exalte le courage et le sacrifice de celles et ceux qui luttent pour la France sur le champ de bataille ou dans la clandestinité. Par-delà les "divergences" et les "partis", il proclame plus vivante que jamais la fraternité de coeur qui unit les Françaises et les Français entre eux comme elle les unit aux alliés de la France.
Éclairage
Le 31 mai 1943, le général de Gaulle arrive à Alger. Le 3 juin, le Comité français de la libération nationale (CFLN) y est créé sous la co-présidence des généraux de Gaulle et Giraud. Le 26 août, le CFLN est reconnu par l'Angleterre, les Etats-Unis et l'URSS. Le 3 novembre, l'Assemblée consultative provisoire tient sa séance inaugurale à Alger ; elle compte 87 membres dont 40 issus de la Résistance intérieure ; le 19 décembre, elle sera élargie à 103 membres dont 49 issus de la Résistance intérieure. Le 6 novembre, le CFLN est remanié ; de Gaulle en demeure le seul président et une séparation nette entre commandement militaire et pouvoir politique est entérinée ; des représentants des principales tendances politiques et des mouvements de résistance font leur entrée au Comité. Le 21 novembre, les premiers éléments du corps expéditionnaire français débarquent en Italie pour combattre aux côtés des forces anglo-saxonnes. En d'autres termes, à la fin de l'année 1943, le général de Gaulle préside un gouvernement provisoire de fait. Celui-ci est adossé à un organe consultatif de nature parlementaire et dispose d'une administration, d'une police et de forces armées en état de faire la guerre. Le chemin parcouru depuis le 18 juin 1940 est considérable. Il reste, et c'est essentiel, à faire en sorte de participer à la libération du territoire métropolitain, à préparer les réformes qui permettront de relever la France après la victoire, et, peut-être plus encore, à rapetasser un tissu national mis à rude épreuve depuis près de quatre années.