Discours du palais de Chaillot
Notice
Les quelques phrases présentées ici sont extraites du long discours - 9 pages dans l'édition Plon du tome 1 des "Discours et messages" - prononcé par le général de Gaulle au Palais de Chaillot le 12 septembre 1944. Elles renvoient à deux des thèmes importants abordés dans ce discours : nécessaire unité du pays et impératif de refondation d'une République sociale.
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Éclairage
Les 8 et 9 septembre 1944, la nouvelle composition du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) est annoncée. Cette composition témoigne de la volonté de rechercher l'unanimité nationale. Sous la présidence du général de Gaulle, le GPRF comprend 22 membres dont 13 sont des anciens d'Alger. Une large place est faite à la Résistance intérieure et aux anciens parlementaires. Une même préoccupation de représentativité - et donc d'élargissement - se manifeste à l'égard de l'Assemblée consultative provisoire (ACP). Le 12 septembre, de Gaulle prononce un grand discours au Palais de Chaillot en présence du GPRF, du Conseil national de la Résistance (CNR) et des grands Corps de l'Etat. Ce discours est retransmis simultanément par des hauts-parleurs à l'immense foule massée à l'extérieur, sur les principales places de Paris, ainsi qu'à la radio. Le général de Gaulle y évoque "le présent et [. . .] l'avenir du pays". Le présent, c'est la poursuite de la guerre jusqu'à la victoire aux côtés d'Alliés auxquels le Général rend un chaleureux hommage. Une victoire à laquelle la France a largement contribué grâce à la Résistance et à la France libre, à tel point qu'elle a indubitablement repris son "rang". Il importe qu'à l'avenir le pays soit en mesure de tenir ce rang. Et de Gaulle d'énumérer les conditions de cette capacité : à court terme, maintien de l'ordre, justice et épuration ; à moyen terme, tenue d'élections démocratiques et réforme des institutions, mise en chantier de la reconstruction du pays, et important programme de réformes de façon à refonder une République sociale - "liberté" et "esprit d'entreprise", mais aussi contrainte de "l'intérêt particulier" par "l'intérêt général", sécurité sociale et nationalisations dans l'intérêt de toutes et tous. Et de Gaulle de conclure par un appel à l'unité dans l'effort au service de la grandeur de la France.