La Cour des grands au Théâtre National de Bretagne
Notice
En 2001, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff présentent au Théâtre National de Bretagne (Rennes) leur nouvelle création intitulée La Cour des grands. Le reportage insiste sur la participation de comédiens nouveaux venus dans la Compagnie Deschamps et Deschamps. Extraits du spectacle, interviews des auteurs-metteurs en scène, de Patrice Thibaud, comédien, et de Nicole Monestier, comédienne.
Éclairage
Né en 1947, Jérôme Deschamps est acteur, metteur en scène, auteur et réalisateur. En 1978, il fonde avec Macha Makeïeff (comédienne, auteur, metteuse en scène et plasticienne née en 1953) la Compagnie Deschamps et Deschamps. Ensemble, ils créeront une vingtaine de spectacles. La Famille Deschiens, mise en scène en 1979, introduit l'univers de personnages qui deviendront populaires quinze ans plus tard par le biais de l'émission de télévision "Nulle part ailleurs" (Canal +). Le tandem met généralement en scène des spectacles dont il est l'auteur, même s'il s'aventure parfois vers le répertoire classique (Les Précieuses ridicules, de Molière, mis en scène en 1997, voir ce document).
Le reportage, diffusé lors du Journal de 20h du 3 mai 2001, revient sur sa nouvelle création, La Cour des grands, présentée à Rennes au Théâtre National de Bretagne. Sur les huit interprètes, trois seulement (Robert Horn, Yves Robin et Philippe Rouèche) ont participé aux spectacles précédents de la compagnie. Une brève apparition des comédiens des anciennes productions rappelle l'histoire de cette dramaturgie. La Cour des grands s'inscrit dans le prolongement esthétique des œuvres antérieures. La scénographie de Laurent Peduzzi reconstitue un intérieur morne investi par les nombreux accessoires créés par Macha Makeïeff, qui a aussi conçu les costumes. La musique de Philippe Rouèche et les effets sonores accompagnent le déroulement de la pièce qui ne présente pas d'intrigue mais plutôt une succession de numéros d'acteurs. Une place importante est accordée à l'expressivité grotesque et clownesque du corps. Le jeu burlesque, qui fait régulièrement appel au mime, rappelle les modes de représentation du music-hall et du cinéma muet. Le dialogue est absent et les rares mots prononcés le sont souvent dans une langue étrangère. De nombreux passages sont en revanche chantés, mettant notamment en valeur la formation lyrique de Nicole Monestier. Témoignant d'une grande théâtralité, cette écriture scénique fait se rejoindre fantaisie et poésie devant des spectateurs nombreux. Le spectacle fit l'objet d'une tournée, notamment au Théâtre National de Chaillot.