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La naissance du Théâtre de la Commune d'Aubervilliers

2006
01m 28s
Réf. 00150

Notice

Résumé :

Gabriel Garran raconte comment il en est venu à fonder le Théâtre de la Commune d'Aubervilliers. Il explique pourquoi il a voulu ouvrir un théâtre permanent en banlieue parisienne, la difficulté à convaincre les municipalités et sa rencontre avec Jack Ralite.

Type de média :
Format court - Vidéo - Documentaire
Date de diffusion :
2006
Source :
INA (Collection: Un public de 14 juillet : 1946 1968 Les années fondatrices de la décentralisation du théâtre )
Artistes et personnalités :
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

En 1960, Gabriel Garran (1927-), metteur en scène qui a déjà beaucoup tourné avec sa compagnie dans les banlieues parisiennes, souhaite fonder un théâtre permanent dans l'une de ces villes, toutes oubliées de la culture et de la décentralisation. Il ne rencontre qu'un accueil très mitigé de la part des municipalités, assez loin de son ambition d'un théâtre de terrain. Au même moment Jack Ralite, maire adjoint de la commune d'Aubervilliers, cherche à implanter un théâtre dans sa ville. Malgré l'aval du maire d'Aubervilliers, de nombreuses difficultés administratives surviennent. Gabriel Garran et Jack Ralite finissent par monter un festival puisqu'aucun bâtiment n'existe encore pour accueillir une activité théâtrale permanente. C'est le gymnase municipal qui sert de salle de spectacle pour ce festival quatre ans d'affilée, de 1961 à 1964. Gabriel Garran met en scène notamment La Tragédie optimiste de Vsevolod Vichnevski, L'Étoile devient rouge de Sean O'Casey ou encore Coriolan de William Shakespeare. Le statut de Maison de la Culture ayant été rejeté plusieurs fois pour le projet de théâtre implanté à Aubervilliers, c'est finalement la municipalité qui prend en charge la construction et le projet de théâtre. Une concession de trois ans est accordée à Gabriel Garran pour diriger le futur Théâtre de la Commune. Il est inauguré le 25 janvier 1965.

En 1966, l'Etat accorde sa première subvention au Théâtre de la Commune, accompagné d'une mission de préfiguration de Maison de la Culture. Cette subvention permet au Théâtre de la Commune de tourner dans les villes alentours, rejoignant les principes de la décentralisation théâtrale. En 1971, le Théâtre de la Commune devient un Centre Dramatique National. Une deuxième série de travaux est alors prévue pour agrandir le théâtre, en créant une seconde salle de 300 places ainsi qu'une salle de cinéma de 150 places. Le théâtre rénové ouvre ses portes en 1975.

Gabriel Garran reste directeur jusqu'en 1984. Il est remplacé par Alfredo Arias, metteur en scène argentin qui s'installe avec sa compagnie, le groupe TSE. Il reste jusqu'en 1990. Puis, de 1991 à 1997, c'est Brigitte Jaques et François Regnault, respectivement metteur en scène et dramaturge/traducteur, qui prennent la relève. Depuis 1997, c'est Didier Bezace, acteur et metteur en scène qui arrive du Théâtre de l'Aquarium à la Cartoucherie de Vincennes, qui dirige le Théâtre de la Commune d'Aubervilliers.

Sidonie Han

Transcription

Gabriel Garran
J’avais déjà sillonné la banlieue avec La Putain respectueuse. J’avais été attentif à ce que Vilar avait fait, je savais qu’il y avait. Mais c’était, je ne dis pas un désert, mais un vaste territoire en friche avec la plus grande ville de France, le ruban périphérique entourant Paris. Et c'était... et je regardais ça.
Journaliste
Après plusieurs tentatives dans le milieu professionnel parisien, Gabriel Garran se tourne résolument vers la banlieue. Il adresse un vaste projet d’implantation à une trentaine de municipalités. L’accueil est réservé.
Gabriel Garran
Le théâtre, vous êtes fous, chez nous on a d’autres soucis. Quelques fois, ben, oui, vous voulez venir, venez, nous avons une date libre le 22 avril, samedi soir c’est 500 francs. Ce n'est pas du tout mon propos, pour moi c’était un théâtre permanent, il n’y en avait pas en banlieue. Jusqu’au jour par un ami du groupe espoir qui avait épousé la fille d’un écrivain, qui s’appelait Vladimir Pozner, quelqu'un de très bien. Il avait écrit un très beau roman Le Mors aux dents, un truc comme ça. Il connaissant un jeune maire adjoint dans une ville de banlieue. C’est comme ça qu’allait se faire la petite jointure qui allait ouvrir l’aventure d’Aubervilliers.
Journaliste
Cet homme qui aura permis la réalisation du premier festival d’Aubervilliers en 1971, puis la naissance du théâtre de la commune est le jeune maire adjoint Jack Ralite.