1987 : les états généraux de la culture
Notice
À l'initiative de Jack Ralite, les états généraux de la culture voient le jour en 1987. Un très grand nombre d'artistes et d'acteurs du secteur culturel de tous bords se rallient à ce mouvement. Le mouvement aboutit notamment à une déclaration des droits de la culture et pèse dans les négociations sur la culture à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
- Europe > France > Bretagne > Ille-et-Vilaine > Rennes
Éclairage
En 1987, Jack Ralite, alors député et rapporteur du budget du cinéma à l'Assemblée Nationale, décide de lancer une pétition contre la marchandisation de la culture suite aux différents problèmes rencontrés par les artistes, dont il est le témoin. Suite à cette pétition une réunion se tient, le 9 février 1987, au Théâtre de l'Est Parisien, alors dirigé par Guy Rétoré – acteur incontournable de la décentralisation théâtrale en France. Devant l'enthousiasme remporté par cette réunion, les états généraux de la culture sont nés, et entreprennent un tour de France. Ils se réunissent dans la plupart des théâtres et Centres Dramatiques Nationaux des grandes villes de France, avant de finir le 16 novembre 1987 au Zénith de Paris, devant une salle comble, où est lue la déclaration des droits de la culture à laquelle ont abouti les différentes réunions.
La forte mobilisation fait suite notamment à la privatisation de TF1 et à l'arrivée de la cinquième chaîne, puis de Canal + et de M6, trois chaînes privées. La déclaration des droits de la culture est traduite en 14 langues et le mouvement des états généraux s'exportent un peu partout dans le monde. Plusieurs représentants voyagent en Allemagne, en Afrique ou encore au Chili sous le régime de Pinochet. Les deux grandes batailles des états généraux ont été l'instauration de quotas en Europe permettant de diffuser 60% d'œuvres européennes et nationales à la télévision, et l'ajout de l'« exception culturelle » dans les accords généraux sur les service (AGCS) de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) – petite victoire, remise régulièrement en cause et amendée depuis par plusieurs accords.
Les états généraux de la culture poursuivent leur chemin encore aujourd'hui. Ils ont malgré tout connu une baisse de mobilisation de plus en plus prononcée.