Le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, dirigé par Stanislas Nordey

28 janvier 1998
02m 26s
Réf. 00169

Notice

Résumé :

Stanislas Nordey, nouvellement arrivé à la direction du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, entend ouvrir le théâtre sur la ville et retrouver l'idéal d'un théâtre citoyen, espace de rencontre. Il inaugure une nouvelle formule, avec des répétitions ouvertes au public, des discussions et des représentations. Philippe Boulay, metteur en scène, parle de sa dernière création.

Date de diffusion :
28 janvier 1998

Éclairage

Le Théâtre Gérard-Philipe (TGP) de Saint-Denis trouve son origine en 1902, année où la municipalité construit une salle des fêtes à l'emplacement de l'actuel théâtre. Quelques représentations dramatiques ont lieu, parmi les matchs de catch, galas, bals ou meetings politiques. Dans les années 50, le TNP (Théâtre National Populaire), dirigé par Jean Vilar, vient jouer dans cette salle, dans l'espoir de toucher un public ouvrier. L'expérience n'est pas très concluante et s'arrête après quelques représentations. Il faut attendre 1960 pour que Jacques Roussillon soit nommé directeur du théâtre, renommé Gérard Philipe en l'honneur de l'acteur mort en 1959, par la municipalité. Il tente de faire venir un public populaire, majoritairement ouvrier, avec des prix de place abordables, des navettes et des horaires aménagés.

En 1965, le théâtre subit une grande rénovation, permettant d'améliorer la scène et le confort des spectateurs. Au même moment, Jacques Roussillon laisse sa place à José Valverde. En 1968, de nouveaux travaux, plus en profondeur, permettent de créer un théâtre plus en adéquation avec les créations contemporaines. René Gonzalez arrive à la direction d'une salle neuve. C'est pendant son mandat, en 1983, que le théâtre obtient le statut de Centre Dramatique National. Jusqu'en 1986, il accueille les plus grands metteurs en scène de l'époque comme Jean Jourdheuil, Jacques Lassalle, André Engel ou Claude Régy. De 1986 à 1989, c'est Daniel Mesguich (1952-) qui prend la direction du Théâtre Gérard-Philipe, puis Jean-Claude Fall (1947-) de 1989 à 1998. C'est sous sa direction que Stanislas Nordey entre la première fois en collaboration avec le Théâtre Gérard-Philipe, sous la forme d'une résidence de trois ans, de 1991 à 1994. Jean-Claude Fall accueille également Philippe Adrien, Adel Hakim ou encore Thierry Bédard. Il crée un festival consacré à la musique mandingue, africaine et océanique, Africolor, ainsi qu'un festival jeunesse, Enfantillages.

En 1998, Stanislas Nordey (1966-) succède à Jean-Claude Fall à la direction du TGP. Il met en place un projet de Théâtre citoyen, avec une ouverture toute l'année au public, un prix unique de 50 francs, l'accueil et la production de jeunes compagnies et jeunes auteurs. Il développe également les « dimanches au théâtre » avec des répétitions ouvertes et plusieurs animations, essayant de renouer avec l'esprit d'un théâtre convivial tel que le concevait Jean Vilar.

De 2002 à 2007, c'est Alain Ollivier (1938-) qui devient directeur du théâtre. Il associe Daniel Jeanneteau à la direction artistique durant tout son mandat. Depuis 2008, c'est Christophe Rauck, jeune metteur en scène et ancien acteur du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, qui est à la direction du TGP. Il a été auparavant directeur du Théâtre du Peuple de Bussang de 2003 à 2006.

Sidonie Han

Transcription

Présentateur
Et puis pour terminer, et bien restons à St-Denis pour parler théâtre puisque le théâtre Gérard Philippe fait sa révolution avec un nouveau directeur, une nouvelle programmation et une politique d’ouverture vers le public qui est invité à venir rencontrer les artistes et à assister aux répétitions. Rosane Avanissian, Abdel Joudi.
Journaliste
Ce dimanche-là, les dionysiens redécouvraient leur théâtre. Nouvelle programmation, nouvelle politique, nouveau directeur. Arrivé début janvier, Stanislas Nordey, transfuge des Amandiers et militant actif d’un théâtre citoyen, ouvrait les coulisses de son fief à un public curieux de connaître le dessous des planches.
Stanislas Nordey
On essaie de recréer un lien de convivialité avec les publics. Aller au théâtre, c’est pas seulement consommer un spectacle, c’est aussi rencontrer des acteurs avant, après, savoir comment un théâtre c’est fait, visiter un théâtre, voir des moments de répétition ; donc l’idée du « dimanche au théâtre » donc est un petit peu inspiré de ce que faisait Vilar avec les week-ends de Suresnes, où il y avait bal populaire, où il y avait toutes ces choses-là. Donc aujourd’hui c’est le premier de toute la série, il y en aura un par mois et l’idée comme ça est de faire que les gens aient envie de venir au théâtre passer une après-midi.
Journaliste
Une maison ouverte à tous les vents, espace de rencontres, d’échanges, de paroles, avec des places moins chères et des spectacles éclectiques, texte du patrimoine mais surtout voix contemporaines. Ici, on répète Armor, d'Elsa Solal et le public est convié aux échauffements de cette vaste fresque de 2 heures 50 où s’entrecroisent les chevaliers de la table ronde, Lancelot et le roi Arthur.
Philippe Boulay
C’est une histoire terrible, ça se termine par un massacre, c’est la chute du royaume du roi Arthur, de la cour de Camelot donc effectivement, ça appelle... ça appelle un engagement vrai, en plus c’est en bi-frontal donc il y a une proximité comme ça des spectateurs et des acteurs qui fait qu’on ne peut pas tricher.
Comédien
Tu règnes mais je préside. Tu es mon premier ministre, je suis le chef de l’Etat. Bzzt… bzzt… bzzt… Mon fidèle compagnon.
Journaliste
Un lieu où l'on se raconte aussi de belles histoires comme ce bouffon qui dialogue avec son sexe. Telle est l’ambition du théâtre de St-Denis pour les saisons à venir.