Le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, dirigé par Stanislas Nordey
Notice
Stanislas Nordey, nouvellement arrivé à la direction du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, entend ouvrir le théâtre sur la ville et retrouver l'idéal d'un théâtre citoyen, espace de rencontre. Il inaugure une nouvelle formule, avec des répétitions ouvertes au public, des discussions et des représentations. Philippe Boulay, metteur en scène, parle de sa dernière création.
Éclairage
Le Théâtre Gérard-Philipe (TGP) de Saint-Denis trouve son origine en 1902, année où la municipalité construit une salle des fêtes à l'emplacement de l'actuel théâtre. Quelques représentations dramatiques ont lieu, parmi les matchs de catch, galas, bals ou meetings politiques. Dans les années 50, le TNP (Théâtre National Populaire), dirigé par Jean Vilar, vient jouer dans cette salle, dans l'espoir de toucher un public ouvrier. L'expérience n'est pas très concluante et s'arrête après quelques représentations. Il faut attendre 1960 pour que Jacques Roussillon soit nommé directeur du théâtre, renommé Gérard Philipe en l'honneur de l'acteur mort en 1959, par la municipalité. Il tente de faire venir un public populaire, majoritairement ouvrier, avec des prix de place abordables, des navettes et des horaires aménagés.
En 1965, le théâtre subit une grande rénovation, permettant d'améliorer la scène et le confort des spectateurs. Au même moment, Jacques Roussillon laisse sa place à José Valverde. En 1968, de nouveaux travaux, plus en profondeur, permettent de créer un théâtre plus en adéquation avec les créations contemporaines. René Gonzalez arrive à la direction d'une salle neuve. C'est pendant son mandat, en 1983, que le théâtre obtient le statut de Centre Dramatique National. Jusqu'en 1986, il accueille les plus grands metteurs en scène de l'époque comme Jean Jourdheuil, Jacques Lassalle, André Engel ou Claude Régy. De 1986 à 1989, c'est Daniel Mesguich (1952-) qui prend la direction du Théâtre Gérard-Philipe, puis Jean-Claude Fall (1947-) de 1989 à 1998. C'est sous sa direction que Stanislas Nordey entre la première fois en collaboration avec le Théâtre Gérard-Philipe, sous la forme d'une résidence de trois ans, de 1991 à 1994. Jean-Claude Fall accueille également Philippe Adrien, Adel Hakim ou encore Thierry Bédard. Il crée un festival consacré à la musique mandingue, africaine et océanique, Africolor, ainsi qu'un festival jeunesse, Enfantillages.
En 1998, Stanislas Nordey (1966-) succède à Jean-Claude Fall à la direction du TGP. Il met en place un projet de Théâtre citoyen, avec une ouverture toute l'année au public, un prix unique de 50 francs, l'accueil et la production de jeunes compagnies et jeunes auteurs. Il développe également les « dimanches au théâtre » avec des répétitions ouvertes et plusieurs animations, essayant de renouer avec l'esprit d'un théâtre convivial tel que le concevait Jean Vilar.
De 2002 à 2007, c'est Alain Ollivier (1938-) qui devient directeur du théâtre. Il associe Daniel Jeanneteau à la direction artistique durant tout son mandat. Depuis 2008, c'est Christophe Rauck, jeune metteur en scène et ancien acteur du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, qui est à la direction du TGP. Il a été auparavant directeur du Théâtre du Peuple de Bussang de 2003 à 2006.