Ouverture de la Maison de la Culture de Bourges : Malraux et De Gaulle
Notice
André Malraux et le général de Gaulle font chacun un discours pour l'inauguration de la maison de la culture de Bourges en 1964. C'est à cette occasion que De Gaulle parle de la culture comme de la « condition sine qua non de notre civilisation ».
Éclairage
Les maisons de la culture ont été initiées par André Malraux, à partir de 1960, jusqu'en 1966. Elles prennent le relais de la politique de décentralisation théâtrale, telle qu'elle fut menée par Jeanne Laurent, sous-directrice à la direction des spectacles de 1946 à 1952. Le premier ministère chargé des Affaires Culturelles naît en 1959, sous le Général de Gaulle, avec à sa tête André Malraux. Ce dernier annonce très vite son intention de créer une maison de la culture dans chaque département. Elles auront pour fonction de concilier l'action culturelle, les pratiques amateurs et les pratiques professionnelles. Assez rapidement, la prédominance du théâtre dans ces maisons de la culture en font la succession logique du programme de décentralisation. L'implantation des centres dramatiques nationaux permet au Ministère de trouver des interlocuteurs un peu partout, capables de gérer de tels établissements. De plus, la plupart des Centres Dramatiques ne disposaient pas de lieux en 1962, et la direction des futures maisons de la culture leur assuraient des équipements neufs ou rénovés. La première maison de la culture voit le jour en 1961 au Havre. L'ambition affichée est de rendre la culture accessible à tous, de la sortir de son carcan élitiste. Il s'agit également de créer un réseau de diffusion des œuvres, théoriquement sans spécialité dominante, permettant une diffusion sur tout le territoire. Dans le projet initial, il était aussi prévu la création d'une formation des animateurs culturels. On compte parmi les maisons de la culture les plus célèbres celle dirigée par Guy Rétoré, le Théâtre de l'Est Parisien, ou encore celle de Caen, dirigée par Jo Tréhard. Malgré cette conception d'une culture étendue sur toute la France, le projet sera vivement critiqué.
Aujourd'hui la plupart des maisons de la culture sont devenues municipales, seuls quelques établissements ont conservé le titre, comme celles d'Amiens, de Grenoble ou de Bobigny. En 1991, les maisons de la culture sont regroupées avec les centres d'animation culturelle sous la dénomination « Scènes nationales » par Bernard Faivre d'Arcier, alors directeur du Théâtre et des Spectacles au Ministère de la Culture.