Compagnie des prairies, Petit Vocabulaire danse/architecture
Notice
Rapport danse - architecture à travers plusieurs performances dansées : Oui, à l'Hôtel de Ville du Blanc-Mesnil en 2004, La danse en libre accès, à la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou à Paris en 2004... Extraits d'un montage didactique conçu par Julie Desprairies à partir de ses spectacles.
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Éclairage
Pour Julie Desprairies, formée aux arts plastiques, la danse sert à "rendre visible le mouvement des lieux." Elle se confronte à des architectures aussi diverses que la piscine et les grands moulins de Pantin, une scierie de campagne, un hôtel de ville, un aéroport, la manufacture de Sèvres, la bibliothèque du Centre Pompidou, et peut aussi tracer des parcours dans tout un quartier, comme Les Gratte-ciel de Villeurbanne (Là commence le ciel, 2006) ou La Villeneuve de Grenoble (Autour du parc, 2011). « Je prends appui, dit-elle, sur les données physiques, concrètes de l'espace. C'est un processus de contrainte, au sens positif du terme. Un lieu est porteur de circulations pensées par l'architecte et fixées par l'usage, les lignes de construction se lisent comme des partitions, le choix des matériaux suggère des textures de mouvement. La gestuelle que je propose est quotidienne, sans virtuosité mais d'une extrême précision. Le potentiel chorégraphique des gestes de métier, en particulier, m'intéresse. J'ai aussi perçu par l'expérience que, si je veux parler d'un lieu, il faut des mouvements de ce lieu et, donc, intégrer des usagers à la réalisation. Il faut aussi que je vive là, que je comprenne l'histoire, le sens actuel de l'endroit..."
La "visite dansée" de l'Hôtel de Ville de Blanc Mesnil, construit en 1964-67 par André Lurçat et Albert Michaut, s'inscrit dans les opérations de valorisation du patrimoine architectural soutenues par le Conseil général de Seine-Saint-Denis. "Le dessin épuré des volumes, la géométrie des formes et le souci constant de symétrie ont particulièrement guidé la recherche chorégraphique (...), il est tentant de reproduire la même suite de mouvements pour deux espaces architecturaux qui se répètent ou sont dessinés en symétrie par rapport à un axe central; l'effet est séduisant et procure un plaisir immédiat; on peut alors entraîner le spectateur dans un « jeu des différences » et faire ainsi percevoir la diversité de chaque corps confronté à un même espace", analyse la chorégraphe.
La Compagnie des prairies a été invitée à créer dans la bibliothèque du Centre Pompidou un environnement chorégraphique, La danse en libre accès, à l'occasion de la Nuit Blanche de 2004.
Julie Desprairies a observé et traduit en danse l'architecture et les usages des lieux. Elle a invité les employés à prendre conscience de leurs gestes de métier et à en composer des « phrases » chorégraphiques. La danse est en libre accès comme les livres, et une partie du public se l'approprie sans besoin de directives. Pour signifier l'ancrage du Centre dans son environnement, les danseurs apparaissent une fois par heure sur la coursive et leurs gestes, préparés avec les habitants, sont repris en miroir depuis les immeubles qui leur font face, toutes fenêtres ouvertes.
Documentation