Armand Gatti, La Passion du général Franco
Notice
Armand Gatti choisit pour mettre en scène La Passion du général Franco la forme d'un parcours qui ne laisse pas le spectateur être "un ruminant sur siège".
Éclairage
Armand Gatti est, au sens plein des mots, un combattant libertaire. Né en 1924 d'un père militant antifasciste auquel il rendra hommage dans sa seconde pièce de théâtre, La Vie imaginaire de l'éboueur Auguste G, il entre dans la résistance dès 1942. Il est pris, condamné à mort, gracié en raison de son âge, déporté au camp de Linderman, en Allemagne, s'échappe, continue la guerre comme parachutiste et devient ensuite journaliste, écrivain, homme de théâtre, cinéaste... Il demeure frère des révolutionnaires espagnols, vietnamiens et cubains, et des jeunes révoltés des banlieues. Son arme, c'est le verbe qu'il manie en poète et en orateur torrentiel. Il a retracé son parcours protéiforme dans un volumineux ouvrage, La Parole errante (Paris, Verdier, 1999) et le continue, ancré à "La Maison de l'Arbre", un lieu que lui a attribué le Conseil général de Seine-Saint-Denis à Montreuil, sur l'emplacement des studios de Méliès.
La première lecture publique de La Passion du général Franco a lieu en 1965 au théâtre de Plaisance. La pièce traduite (General Franco Lebenzwege) est montée par Kai Braak au Staatstheater de Kassel en 1967, dans des décors de Michel Raffaelli. Programmée en 1968 au Théâtre National de Chaillot (mise en scène d'Armand Gatti, scénographie d'Hubert Monloup) sous le titre de Passion en violet, jaune et rouge, elle est retirée de l'affiche sous la pression du gouvernement espagnol. L'extrait ici proposé est issu d'une nouvelle version, La Passion du général Franco par les émigrés eux-mêmes, représentée dans l'entrepôt Ney-Calberson à Paris, l'année qui suit la mort du dictateur. L'emploi de grandes marionnettes carnavalesques évoque les spectacles du Bread & Puppet. L'usage d'un lieu non théâtral permet à Gatti d'inventer, comme l'avaient fait Ariane Mnouchkine à la Cartoucherie et Luca Ronconi aux Halles de Baltard, un dispositif qui met les spectateurs en mouvement et établit avec eux une relation de proximité.
Voir aussi
- Le théâtre du Soleil
Documentation
- Le site Armand Gatti