Compagnie Georges Lafaye John and Marsha

19 novembre 1966
02m 41s
Réf. 00822

Notice

Résumé :

Numéro de cabaret mis en scène par Georges Lafaye à partir du titre éponyme du compositeur de jazz américain Stan Freberg, cette rencontre amoureuse entre un chapeau haut de forme et une écharpe boa n'est que fluidité de mouvements expressifs, ponctuée par la continuelle transformation de ton des deux seuls mots de la chanson, « John » et « Marsha ». L'apparente légèreté de la situation accentue la chute humoristique de la séquence.

Date de diffusion :
19 novembre 1966
Lieux :

Éclairage

Georges Lafaye (1915-1989) fut docteur en médecine avant de se consacrer vers trente ans au théâtre d'animation. Après la seconde guerre mondiale et la fondation de la compagnie du Théâtre du Capricorne, il devient l'un des principaux artisans du renouveau de la marionnette française grâce à ses recherches très rigoureuses sur le mouvement, les matériaux ou la lumière. Les nouveaux cabarets littéraires, friands d'inventions formelles et dramaturgiques, lui offrent à ses débuts un terrain d'expérimentation idéal. Sa compagnie joue pendant sept ans à La Fontaine des quatre Saisons, dirigée par Pierre Prévert, et y crée John and Marsha en 1952, entre autres spectacles (Le Grand Combat, Point à la ligne, Intermezzo, Streap-tease...) qui lui valent l'admiration de ses pairs – ou du poète Henri Michaud, du photographe Robert Doisneau – et un franc succès lors de tournées internationales dans les music-halls.

Il est, avec Yves Joly, le précurseur de ce qui sera appelé plus tard, dans les années 80, le théâtre d'objets. Le choix métaphorique d'accessoires de vêtements pour évoquer un homme et une femme dans John and Marsha en est un bon exemple. La partie est montrée pour le tout, convoquant l'imagination du spectateur.

Georges Lafaye invente aussi le théâtre noir. Le castelet n'est plus nécessaire pour cacher les marionnettistes : cagoulés et vêtus de noir, ils sont rendus invisibles grâce à un couloir de lumière qui éclaire seulement les personnages tenus à distance.

Cet artiste perfectionniste fut un chercheur inlassable – surnommé « l'Einstein de la marionnette » –, soucieux comme d'autres avant lui d'établir une codification écrite et détaillée des gestes des marionnettes, mais aussi passionné par l'intégration de l'électronique à ses créations. Dans Leçons de choses, spectacle dont il a la charge pour l'inauguration du Centre Georges Pompidou, en 1977, l'informatique est au rendez-vous.

La carrière de Georges Lafaye s'achève en 1984 par une mise en scène d'Antigone au Théâtre de la Tempête. La manipulation des grands personnages s'inspirait des marionnettes à tige de Java et du bunraku japonais : Lafaye aurait eu encore des continents à explorer...

Evelyne Lecucq

Transcription

(Silence)