La Périchole d'Offenbach mise en scène par Maurice Lehmann

24 décembre 1971
05m 31s
Réf. 01038

Notice

Résumé :

Finale de l'acte I de La Périchole d'Offenbach dans une captation en studio de la fameuse mise en scène de Maurice Lehman. Dans une Lima d'opérette, le Vice-Roi du Pérou arrange le mariage de la Périchole, une chanteuse des rues, et enivre tous les participants pour les rendre plus dociles.

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Date de diffusion :
24 décembre 1971
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Éclairage

Après les fastes de 1867, année de l'Exposition Universelle et saison où Jacques Offenbach voit quatre de ses œuvres obtenir un succès retentissant (parmi lesquelles La Vie parisienne et La Grande Duchesse de Gérolstein), l'année 1868 est jalonnée par la naissance de partition moins courues. Le 6 octobre 1868, Offenbach crée ainsi La Périchole, qui obtient un demi-succès en dépit de l'interprétation d'Hortense Schneider, devenue son interprète fétiche (elle avait notamment brillé dans le rôle-titre de La Grande Duchesse de Gérolstein).

Le livret d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy s'inspire d'une nouvelle de Prosper Mérimée, Le Carrosse du Saint-Sacrement, elle-même inspirée d'une histoire vraie: dans le Pérou du XVIIIe siècle, le vice-roi avait eu une liaison avec une chanteuse des rues, et devant son fort caractère, le monarque l'avait un jour traitée de «Perra chola» (chienne d'indienne), d'où le nom de «Périchole» (prononcer: «périkole»). L'opéra-bouffe d'Offenbach reprend cette trame: le Vice-Roi tombe amoureux de la chanteuse des rues, qui crève la faim avec son amoureux Piquillo. Il l'emmène dans son palais, doit la marier pour des raisons protocolaires, et la jette en prison quand il s'aperçoit qu'elle l'a berné. La tonalité douce-amère de cette partition inspirée, ainsi que la peinture d'une certaine misère comme la dénociation d'un pouvoir arbitraire expliquent peut-être le demi-succès de la création.

L'œuvre sera remaniée en 1874, où elle obtiendra davantage les faveurs du public. Mais elle ne s'imposera pas au répertoire comme La Vie parisienne ou La Belle Hélène. On compte deux reprises en 1877 et 1895, puis La Périchole tombe dans l'oubli. Au XXe siècle, c'est la production de Maurice Lehmann, présentée au Théâtre de Paris en 1969, qui permet la réhabilitation de l'ouvrage. Lehmann, qui arrive au terme d'une brillante carrière comme metteur en scène (notamment des fameuses Indes Galantes de l'Opéra de Paris) et directeur de salle (au Châtelet et à l'Opéra), voulait depuis longtemps rendre justice à ce chef-d'œuvre d'Offenbach. Il confie la réalisation des décors au peintre Carzou, offre le rôle-titre à la grande mezzo-soprano Jane Rhodes et entoure cette dernière d'une distribution composée de chanteurs (notamment Michel Caron en Piquillo) et de comédiens (Jean Le Poulain dans le rôle du Vice-Roi et Roger Carel dans celui de Panatellas, premier gentilhomme de la cour). Le spectacle tiendra plus de 150 représentations et sera filmé en studio, la mezzo-soprano Jane Berbié remplaçant Jane Rhodes dans le rôle-titre. Ce film permet de retrouver les décors et costumes stylisés de cette production haute en couleur, dont le luxe de détails et l'opulence constituaient la «signature» de Maurice Lehmann.

Alain Perroux

Transcription

(Musique)