L'écrivain Dominik Tatarka à propos de la jeunesse tchèque
Notice
Entretien avec l'écrivain Dominik Tatarka à propos de la jeunesse tchèque qui, "déçue par le parti communiste, cherche ses propres solutions, tout en voulant conserver la base de la démocratie populaire".
Éclairage
Après des études de lettres, notamment à la Sorbonne - il raconte son passage à Paris dans Une saison à Paris (1963) -, la vie de Dominik Tatarka (1913-1989) qui est devenu professeur de français et traducteur littéraire à Prague, est bouleversée d'abord par l'occupation nazie puis par le régime communiste après le putsch de 1948. S'étant battu contre l'occupant allemand, il dénonce dans La République des curés (1948) l'Etat slovaque de Jozef Tiso qui était leur allié pendant la guerre. Il voit dans le communisme une solution avant de perdre ses illusions.
Accusé de "nationalisme bourgeois" en 1951, il écrit en 1956 Le Démon du consentement, un roman sur le désenchantement, en pleine déstalinisation. Après le Printemps de Prague et l'invasion soviétique, il entre en dissidence, est interdit de publication et condamné à l'isolement. Ses oeuvres sont retirées des bibliothèques, et il doit publier clandestinement ou à l'étranger (Seul contre la nuit, 1984). Il subit cet ostracisme jusqu'à son décès, survenu en 1989, sans qu'il ait pu assister à la Révolution de Velours ni à l'effondrement du bloc communiste. Aujourd'hui, l'un des plus importants prix de littérature slovaque porte son nom.