Matej Kren

10 novembre 1992
03m 51s
Réf. 00199

Notice

Résumé :

Présentation de l'installation Parking exposée au Quai de la Gare à Paris, et interview de Matej Kren qui commente ce dispositif, les thématiques principales de son travail - l'infini et le double - et ses sources d'inspiration.

Type de média :
Date de diffusion :
10 novembre 1992
Source :

Éclairage

Artiste polyvalent né à Trencin (Slovaquie) en 1958, Matej Kren étudie l'art à l'Académie des Beaux-Arts de Bratislava de 1977 à 1981, puis à Prague jusqu'en 1985. Il participe l'année de son diplôme à l'exposition internationale des étudiants d'art à Kobe, où il reçoit le prix d'honneur.

Matej Kren explore différents supports et modes d'expression : cinéma, musique, art plastique, peinture... En 1989, il réalise un film d'animation, That's a Movie, remarqué dans plusieurs festivals et récompensé d'un "Danzante de Oro" à Huesca (Espagne) en 1991. Il multiplie les expositions dans le monde entier (Berlin, Vienne, Chicago, Séoul). En 1992-1993, il est à Paris, invité par la manufacture nationale de Sèvres pour collaborer sur divers projets. Son oeuvre Parking, présentée Quai de la Gare, s'inscrit dans le prolongement de cet échange avec la capitale française.

Passionné de littérature, il réalise en 1998 à Prague une "tour de livres" intitulée Idiom, avant de construire, en 2006 à Lisbonne, un espace entièrement érigé à partir d'ouvrages (Book Cell).

Claire Sécail

Transcription

Michel Field
Alors l'artiste, c'est un artiste slovaque de 34 ans, qui s'appelle Matej Kren, qui est de passage à Paris, il repart demain à Bratislava, et il expose une oeuvre qui s'appelle Parking, au Quai de la gare à Paris, et c'est un dispositif extrêmement étonnant. On va en voir quelques images, de deux miroirs qui se font face, qui bougent et qui donnent une sorte de vision dynamique de la mise en abîme de l'infini. C'est un artiste qui travaille sur les images virtuelles, qui travaille sur un dispositif qui toujours met en question la propre représentation qu'on a d'une oeuvre. Il avait par exemple montré à Beaubourg, construit à Beaubourg, une sorte d'igloo de livres empilés les uns les autres, avec un jeu de miroirs qui donnait l'impression d'une spirale de connaissance. Le dispositif qu'on voit là, qui dans est un, qui est exposé donc Quai de la gare à Paris, sont 2 miroirs, on l'a vu, ils bougent dans un bruit d'ailleurs, et avec une durée tout à fait spécifique. Et évidemment, suivant le point de vue où l'on est, on est pris à la fois par l'infini horizontal et par l'infini vertical. Avec l'idée que la véritable saisie de l'infini, ce serait au milieu du dispositif qu'on l'aurait, mais que c'est la place aveugle, la place impossible. Alors, ce que je pourrais demander à Kren, qui ne parle malheureusement pas français, c'est : est-ce que, il a l'impression que la notion d'infini est le thème un petit peu unificateur de tout son travail ?
(Silence)
Michel Field
L'infini n'est pas le thème principal de mon oeuvre, une des principales, tout de même. Le thème du double aussi est très présent, puisque vous avez un travail sur le miroir en tant que ouverture sur une image virtuelle.
(Silence)
Matej Kren
Pour moi, le travail Parking que je présente à Paris, je l'ai représenté dans 2 configurations possibles, une quand elle se confond avec l'entourage, le cadre qui nous entoure, et une deuxième fois, quand elle se réfléchit pour soi-même.
Michel Field
Vous vous sentez proche d'inspirations littéraires comme Lewis Caroll ou Borgès ?
(Silence)
Matej Kren
Je lis beaucoup, mais je ne peux pas dire que je m'inspire directement de ces auteurs. Je peux faire une relation qui peut se créer de manière tout à fait par hasard, mais des ressemblances existent certainement avec ces oeuvres.
Michel Field
Voilà, c'est une oeuvre qu'on peut aller voir 91, quai de la gare à Paris, ça s'appelle Parking, et c'est Matej Kren, je crois qu'on n'a pas fini d'en entendre parler.