(Brouhaha) Monsieur Hitchcock, s'il vous plait.
Favre le Bret Robert
Soyez stoïques. ...
Gina Lollobrigida
Je le cache.
Pour moi et les autres, je donne ce qu'il reste...
Jean-Claude Brialy
Pour un grand prix du festival de Cannes, on ne pouvait demander qu'à quelqu'un de très important de venir avec nous.
Et voici monsieur Alfred Hitchcock.
Grand prix international du festival de Cannes 1972, le jury a tenu à récompenser deux réalisateurs pour l'ensemble de leur oeuvre et souligne la qualité exceptionnelle de l'interprétation de Gian Maria Volonte.
Ex aequo à l'unanimité "L'Affaire Matei" de Francesco Rosi et "La Classe Ouvrière va au paradis" de Elio Petri, Italie.
Pierre Billard
Ainsi, une fois de plus, le cinéma français sort grand perdant de la compétition cannoise même si le prix d'interprétation accordé à Jean Yanne met quelque baume sur les blessures d'amour propre.
Comment expliquer cela ?
Constatons d'abord que les deux grand prix attribués es aequo à "L'Affaire Mattei" et à "La Classe Ouvrière va au paradis" couronne deux oeuvres, celle de Rosi et celle de Petri, qui sont profondément marquées par notre temps et qui expriment les problèmes fondamentaux de notre époque, à savoir la difficile conciliation de l'autorité de la démocratie dans "L'Affaire Mattei", la condition ouvrière dans "La Classe Ouvrière va au paradis".
En face, qu'offrons-nous ?
Des films intimistes qui se bornent à narrer les déchirements du couple.
Pour pouvoir atteindre le grand public, les cinéastes français pensent qu'il convient de faire commercial.
Or il n'est pas nécessairement prouvé qu'un film commercial soit un film qui refuse d'être ambitieux.
Il faut donc que les auteurs aient du courage et que les producteurs, en France, comprennent que leur intérêt va souvent de pair avec les grands sujets.
De la sorte, peut-être, le cinéma français, dont on a évoqué récemment sur cette antenne la crise actuelle, pourra-t-il sortir de l'ornière.
Ici Cannes, informations premières.