Louis Laforge
L'an dernier, malgré cinq films en compétition, la France était repartie bredouille de Cannes.
Le film d'Agnès Jaoui pourrait donc bien remporter un trophée si le jury, bien sûr, le trouve à son goût.
Et quatre ans, justement, après "Le Goût des autres", et bien, Agnès Jaoui signe, avec ce film, son deuxième film dans la lignée du premier : "Comme une image", parle du rapport aux autres et de la difficulté à être soi-même, des thèmes chers au couple Jaoui-Bacri qui reste fidèle à lui-même.
Journaliste
Rien à faire : Agnès Jaoui a du mal à sourire vraiment.
Même un jour comme celui-ci où elle s'apprête à monter les marches pour la première fois en tant que réalisatrice.
Ne parlons pas de son complice Jean Pierre Bacri.
Lui, comme d'habitude, bougonne.
Mais ils sont là tous les deux et c'est mieux que rien, car ensuite, ils vont disparaître dans la nature, après avoir pris le temps, quand même, de sacrifier à l'incontournable conférence de presse pour répondre à quelques questions sur, par exemple, leur façon d'écrire.
Agnès Jaoui
On essaye quand même d'écrire en se disant : " Est-ce que là, on a un petit point de vue en plus à dire ? Quelque chose, pareil, d'un peu personnel, hormis le fait de se défouler ", qui est quand même, aussi le but de notre écriture.
Jean-Pierre Bacri
Et ensuite, comme justement, Agnès le disait, on a un point de vue.
On fait confiance à ce point de vue qui s'exprime d'une façon par tous pores de nos stylos mais au moins, on défend le plus sincèrement possible nos personnages.
de film Extrait
Je perds de l'argent, là, je vous préviens. Je n'ai pas que ça à foutre.
Ca va ?
Qu'est-ce que vous faisiez ?
Journaliste
On aurait quand même aimé en savoir un peu plus sur "Comme une image" qui, mettant en scène une jeune fille mal dans sa peau parce que trop ronde, dénonce deux tyrannies en vogue : celle du paraître et celle de rester absolument dans les normes physiquement et intellectuellement.
Dans le rôle de la jeune fille boulotte, pour la première fois à l'écran, Marilou Berry.
Marilou Berry
C'est universel.
Tout le monde se reconnaît.
Tout le monde se sent mal dans ses pompes à un moment ou à un autre.
Tout le monde, qu'on soit grosse ou petite ou maigre
On se trouve toujours trop ci, trop ça.
Donc, on veut toujours ressembler au voisin.
Journaliste
Cette savoureuse comédie qui traite d'un sujet grave avec légèreté séduira-t-elle le jury ?
Réponse samedi prochain lors du palmarès.
de film Extrait
Il y a beaucoup de tentatives dans toutes les directions.
Elle veut être comédienne aussi.
Elle manque un peu de lucidité, quoi.
Karine, on peut baisser la petite ?
Festival poster