La lutte contre le FLN en métropole [muet]
Notice
[Document muet] Renforcement des moyens policiers contre le FLN en région parisienne.
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Éclairage
Le 22 août 1958, les principaux responsables du FLN se retrouvent à Sceaux pour décider des actions à mener en métropole et y ouvrir un nouveau front. Quelques jours plus tard, de nombreux attentats et/ou sabotages visent des objectifs militaires, économiques et/ou politiques tels ceux de la nuit du 25 août. Ainsi en est-il, cette nuit-là, de l'explosion du dépôt d'hydrocarbures de Mourepiane près de Marseille qui marqua les esprits par sa violence.
C'est dans ce contexte que des mesures de contrôle furent adoptées dont le couvre-feu annoncé par la préfecture de police le 2 septembre 1958 : « Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs nord-africains de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne et plus particulièrement de 21 h 30 à 5 h 30 du matin ». Depuis le mois de mars 1958, Maurice Papon est préfet de Paris. Il revient du Maroc où, pendant un an (1954-1955), il a été secrétaire général du Protectorat, et d'Algérie où, entre 1955 et 1958, il a été préfet régional à Constantine.
Son objectif : réprimer « le terrorisme nord-africain ». Pour y parvenir, il sollicite donc des moyens autoritaires dont l'allongement du temps de détention – ou d'assignation à résidence – des suspects, ou le renforcement du pouvoir accordé aux tribunaux militaires.
En rendant compte des événements qui se déroulent en métropole depuis quelques jours, cette édition du journal télévisé, diffusée le 1er septembre 1958, adopte le point de vue officiel. En effet, le réalisateur suit la progression des opérations mises en place par les forces de l'ordre pour contrer les actions du FLN. Non seulement, il filme l'intérieur des locaux où sont planifiées les opérations, mais aussi celui des fourgons de la police.
D'ailleurs, pour cadrer le propos, le reportage commence par un plan fixe de la plaque « Cour du 19 août » apposée sur la façade de la Préfecture de Paris. Il est suivi de séquences qui listent les tâches accomplies par les équipes des forces de l'ordre : quadrillage de la ville de Paris, repérage de lieux sensibles, intervention des forces de l'ordre, interpellations.
De toute évidence, le réalisateur est au service d'une démonstration de force dont, pourtant, quelques images donnent à penser qu'elle est aussi fondée sur une vision inévitablement manichéenne de la réalité. Par exemple, des policiers pratiquent un contrôle d'identité au faciès sans que pour autant cela semble déranger qui que ce soit qu'elle soit filmée. Un indicateur des représentations de l'époque où le danger porte un visage dont chacun reconnaît les traits.