Labatut  : culture du kiwi et coopérative agricole fruitière

06 mars 1982
01m
Réf. 00129

Notice

Résumé :

Au début des années 1980, la culture du kiwi se développe dans le sud de la France et notamment dans les Landes où vingt-quatre cultivateurs de Labatut ont créé une coopérative fruitière spécialisée dans le conditionnement de ce fruit exotique et dont 85% de la production est destinée à l'exportation vers les pays nordiques.

Date de diffusion :
06 mars 1982
Source :

Éclairage

Le kiwi est le fruit d'une liane, plante pérenne subtropicale (Actinidia deliciosa), connue en Chine 1000 ans avant JC. En 1904, Isabel Fraser introduit des graines en Nouvelle-Zélande, et le fruit connaît un développement immédiat. Il est d'abord connu sous le nom de "yang tao", puis de "groseille de Chine". Durant la guerre froide, ce nom pose problème pour sa commercialisation aux Etats-Unis ; les Néo-Zélandais le nomment alors "kiwi", car sa peau velue ressemble à celle de l'oiseau (apterygiforme), emblème de leur pays

En Aquitaine, dans la vallée des Gaves et de l'Adour, un pionnier, Henri Pédelucq se procure 400 plantes à gros fruits en provenance de Nouvelle-Zélande greffées sur des plants sauvages. Il effectue en 1965 des plantations successives sur 2 hectares dans l'île landaise de Cauneille, sur le Gave. En 1967, il plante 1 hectare sur le domaine familial au lieu dit Labouhure, commune de Labastide-Villefranche (64). Ces expérimentations lui apportent des éléments relatifs à la résistance de l'actinidia au gel et aux excès d'eau, ses préférences quant aux sols qui ne doivent pas être trop argileux. En 1968, il décide de louer des terres dans la plaine des gaves sur la commune de Cassaber. Ses premières conclusions sont mises à la disposition des cultivateurs de la région et rassemblées dans un mémoire en 1970.

La liane Actinidia produit des sarments très vigoureux, pouvant atteindre 5 à 10 mètres de longueur, que l'on conduit sur des pergolas pour un meilleur étalement de la végétation et un soutien de la récolte qui s'effectue de novembre à mai. Elle peut supporter des froids de -15°C voir -20°C ; cependant, vers fin février, pendant le gonflement de ses bourgeons, elle devient très sensible au gel. Elle redoute également les vents violents. Elle préfère les sols profonds et frais, humifères, perméables et pas trop calcaires.

Un bassin homogène, étiré dans un rayon de 15 kilomètres autour de l'Adour, à cheval sur les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, est devenu la terre d'élection du kiwi. Le kiwi de l'Adour est issu de la variété Hayward (Actinidia deliciosa) mise au point en Nouvelle-Zélande.

Le tri et le conditionnement, au fur et à mesure de la récolte, doivent se faire à une échelle groupée, qui fournit un mandataire de Paris : en 1981, 24 cultivateurs créent à Labatut la première coopérative de conditionnement ; elle traite les 260 tonnes produites sur les 110 hectares des adhérents. Le kiwi n'étant pas encore très connu en France, 85 % de la production est exportée vers les pays nordiques de l'Europe et d'Amérique.

En 1980, Guy Poylecot et François Lafitte, producteurs de kiwis, créent la marque Oscar. Toute la production est expédiée en Allemagne qui est alors le seul pays européen à connaître le kiwi.

En 2010, la Société coopérative agricole d'Amou et des producteurs de Kiwi de France, devenue Coopérative Agricole Fruitière Kiwi Fruits de France, dont le siège est à Labatut, dans les Landes, regroupe 200 producteurs.

Depuis 2003, d'autres coopératives se sont associées, à travers l'union de coopératives Adour Kiwi France.

Hubert Cahuzac

Transcription

Philippe Louit
La culture de l’Actinidia de Chine se développe depuis quelques années en France dans le Sud-Est et le Sud-Ouest car son fruit, plus connu sous le nom de kiwi, l’oiseau emblème de la Nouvelle Zélande plaît singulièrement dans les pays nordiques. 24 cultivateurs de la région de Labatut dans les Landes ont ainsi créé la première coopérative fruitière totalement spécialisée dans le conditionnement de ce fruit. 260 tonnes ont été récoltées cette année sur les 110 hectares des adhérents. On en prévoit au moins le double ou même le triple dès l’an prochain, sans compter l’apport de nouveaux sociétaires. Toute la production est commercialisée par un mandataire parisien spécialisé dans les fruits exotiques et part, à 85 %, à l’exportation. Et c’est ainsi que pour la première fois, des kiwis landais sont partis cette semaine à destination de l’Amérique.