La culture du kiwi sur l'île de Sorde

22 novembre 2004
01m 42s
Réf. 00132

Notice

Résumé :

La cueillette des kiwis de l'Adour a commencé sur l'île de Sorde. Sur cette terre de prédilection dont le micro-climat s'apparente à celui de la Nouvelle-Zélande, la culture du fruit a débuté dès les années 1960. Aujourd'hui, la France produit 60 000 tonnes de kiwis par an ; ceux de l'Adour bénéficient du Label Rouge.

Date de diffusion :
22 novembre 2004
Source :

Éclairage

Le kiwi est arrivé comme un curiosité vers 1970 dans le sud-ouest de la France, une région dont le climat devait, a priori, lui convenir ainsi que les sols. Il les lui faut profonds et frais, bien drainés, de préférence peu calcaires, des sols de vallée donc, et dans les Landes celles de l'Adour et des Gaves réunis. Quant au climat, plutôt doux et humide ; il craint cependant les gelées tardives, lors de la floraison, et les gelées précoces, car le fruit se récolte au mois de novembre. En 1980, on en produit 3800 tonnes, ce qui place la France au troisième rang mondial après la Nouvelle Zélande et les États-Unis. Mais la décennie qui s'ouvre allait voir une formidable expansion de la kiwiculture qui s'accompagne de nouvelles implantations.

Certes, la production française fait un bond en avant notable en ces dix années puisqu'elle est multipliée par 15, mais son niveau est alors bien au-dessous d'un nouveau venu sur le marché, l'Italie qui ne connaissait pas le kiwi en 1980 et qui en produit plus de 300 000 tonnes en 1990, soit six fois plus que la France. Cette première étape d'extension ultrarapide, causée par une demande en forte hausse et un engouement pour ce produit, la progression est ensuite plus faible : la production augmente d'environ 50%, aussi bien en France qu'en Italie entre 1990 et 2005, alors qu'elle stagne en Nouvelle-Zélande et que de nouveaux producteurs font leur apparition : le Chili, troisième producteur mondial, et, à un moindre niveau, la Grèce, l'Espagne, le Portugal.

En France, le Sud-Ouest est de loin le premier producteur avec les deux tiers des kiwis récoltés (dont 50% pour l'Aquitaine), suivi du Sud-Est avec 20% (Corse et Languedoc). Dans les Landes, ce sont des coopératives et groupements de producteurs qui sont à l'origine du développement du kiwi avec en tête Prim'Land et Sikig. Pour faire face à la concurrence italienne, de qualité très inégale, les producteurs landais se sont lancés dans une démarche de qualité avec l'obtention du Label Rouge et d'une IGP "kiwi de l'Adour" (2009). Par ailleurs, ils cherchent à diversifier la production, jusque-là basée, comme dans le reste du monde, sur la variété "hayward". Avec le "summerkiwi", un kiwi plus doux et moins acide et surtout plus précoce, ce qui permet d'allonger la durée de mise en marché, en important le kiwi rouge de Chine, un kiwi très décoratif ou en essayant le kiwaï, un petit kiwi imberbe et excellent pour agrémenter les apéritifs. La recherche de qualité et la diversification sont donc encore ici le chemin choisi pour lutter contre la concurrence mondiale et se faire une place sur un marché très compétitif.

Francis Brumont

Transcription

Journaliste
Le berceau du kiwi français c’est ici au pied des Pyrénées, le long des rivières qui terminent leur course dans l’Adour. À l’aube de l’hiver avant les premières gelées, il est grand temps pour les cueilleurs de se hisser jusqu’à l’île au kiwi. L’île de Sorde, une terre de prédilection où l’or vert pousse si bien que ces 20 hectares lui sont consacrés.
(Bruit)
Journaliste
Robert est l’un des pionniers et l’un des ceux qui ont cru en ce fruit d’origine chinoise. Et 30 ans après ses premières plantations, ce kiwiculteur achève sa dernière récolte et transmet les derniers conseils.
Robert Getten
… sur l’arbre et tu le poses délicatement. Voilà, tu vois. Tu ramasses avec les deux mains pour aller plus vite. Le patron pour qui j’ai travaillé, en a ramené d’Angleterre, on l’a goûté puis on l’a trouvé super bon. Alors, il a eu l’idée d’essayer de transplanter dans notre région qui a un microclimat égal à celui de la Nouvelle Zélande.
Journaliste
Depuis, la France en produit 60 000 tonnes dont 1 000 tonnes de label rouge. Un kiwi bichonné tout au long de sa culture, sélectionné, plus de 90 g et une quantité de sucre minimale.
Jean-Marc Poigt
Je prends le taux de sucre dans le fruit puisque pour le label rouge, il nous faut un taux de sucre de 6,7° pour pouvoir récolter. Donc là, comme vous venez de voir, on a un fruit qui est à 8°2. C’est excellent. On peut dire qu’on aura un fruit avec du goût.
Journaliste
Le plus délicat, c’est le retour sur la terre ferme. 12 tonnes sur le bac, l’effort en vaut la peine pour ce kiwi de l’Adour qui sera sur les marchés dans une dizaine de jours.