La récolte du maïs dans les Landes
Notice
Octobre 1967, la récolte du maïs commence dans les Landes après un été sec qui devrait avoir des répercussions sur l'ensemble du rendement national.
Éclairage
C'est à partir du milieu des années 1950 que la culture du maïs prit son essor en France, puisque les superficies cultivées ont été multipliées par six en vignt ans, entre 1955 et 1975. Le maïs quitta alors les terres du Sud-Ouest de la France où il s'était d'abord implanté, le climat lui convenant particulièrement bien, pour essaimer un peu partout dans le pays, à l'exception de la région méditerranéenne. En même temps, l'adoption de nouvelles variétés hybrides, plus productives permit une augmentation des rendements qui passèrent d'environ trente quintaux à l'hectare avant 1960 à cinquante quintaux vers 1970.
Même si les Landes comme le reste de l'Aquitaine furent moins touchées par l'extension des superficies, le maïs y étant déjà bien implanté, cette culture y connut quand même de nombreux changements que ce reportage de 1967 met en valeur. Le premier et le plus visible fut l'évolution des variétés cultivées avec le remplacement du maïs traditionnel aux grains de couleur blanche par un maïs jaune, dit "américain" ; évolution contrariée çà et là par la volonté des éleveurs de palmipèdes gras qui accusaient, à juste titre, le nouveau venu de "jaunir" les foies gras et craignaient, à tort, que le goût s'en ressentit. Un autre changement fut l'augmentation des superficies cultivées dans chaque exploitation qui imposa la mécanisation et qui fut permis par elle. Alors que, traditionnellement, la récolte se faisait à la main, en famille, petit à petit, l'épi mûr pouvant rester un certain temps sur pied, des machines portées sur les tracteurs firent leur apparition. Elles permettaient de récolter en une fois : les épis de maïs étaient alors chargés dans des remorques, puis transférés dans des séchoirs où ils demeuraient jusqu'à leur commercialisation. Les machines récoltant en grain firent leur apparition plus tard.
Cependant, ces changements eurent des conséquences sur les modes de culture : les nouvelles variétés étaient plus gourmandes en eau et l'on ne pouvait, à cause de l'augmentation des surfaces, les confiner dans les terres humides, d'où la sensibilité des rendements à la sécheresse comme celle de l'été 1967 mentionnée dans le reportage ; plus gourmandes aussi en engrais, ce qui ancra encore plus les exploitations, pour le meilleur et pour le pire, dans l'économie de marché tout en entraînant le développement des groupements de producteurs et la coopération.