Magescq : opposition de la municipalité face aux essais OGM
Notice
A Magescq, le conseil municipal et le collectif OGM Landes s'opposent aux essais OGM programmés par la firme américaine Monsanto qui souhaite étudier la résistance d'une parcelle de maïs génétiquement modifié à un herbicide très puissant.
Éclairage
La production d'OGM pose un problème philosophique : est-on en droit de modifier le vivant par la production de nouvelles variétés de semences ? Certes, depuis le néolithique, les agriculteurs ont toujours essayé d'augmenter leur production en triant les semences, en les améliorant par sélection naturelle : entre les anciennes graines et les nouvelles il y avait alors simple différence de degré (grains ou épis plus gros), et non une différence de nature comme avec les OGM.
La culture des OGM pose aussi des problèmes pratiques : comment empêcher que le pollen qu'elles produisent ne contamine les champs voisins où sont ensemencées des plantes non OGM ? L'isolation des champs en OGM, par une zone de protection non cultivée de 500 mètres n'est possible que si cette culture se fait à titre expérimental ou à petite échelle : comment, dans des zones de plaine, peu ou pas boisée, peut-on laisser de telles étendues en friche ? Va-t-on obliger les agriculteurs à pratiquer d'autres cultures pour isoler une parcelle, même s'ils ne le désirent pas ? Est-on sûr que les OGM ne vont pas contaminer les plantes sauvages ?
L'autorité politique est ainsi confrontée à des contradictions difficiles à résoudre : doit-elle sacrifier un pan de son industrie agroalimentaire alors que d'autres pays avancent à grand pas dans cette filière ? Comment résister à la pression des lobbys des semenciers, des grandes firmes multinationales et des agriculteurs productivistes confrontés à la concurrence mondiale ? Doit-on, comme le demandent nombre d'associations de consommateurs ou de défense de la nature, mettre en avant le principe de précaution et interdire toute culture ou toute expérimentation ? Mais, au fond, n'est-il pas trop tard ? Plus des trois quarts du soja produit dans le monde sont issus de semences génétiquement modifiées et un tiers du maïs et ces proportions ne faisant qu'augmenter. Il est possible que toute opposition ne soit qu'un combat d'arrière-garde voué à l'échec. Une fois de plus, la logique du profit prime sur toute autre considération : face aux multinationales, les États semblent impuissants quand ils ne sont pas complices par idéologie (libéralisme) ou intérêt.