Benquet : aménagement de propriétés agricoles par la Compagnie des Landes de Gascogne
Notice
A Benquet, la Compagnie d'aménagement des Landes de Gascogne a aménagé 350 hectares de terres en 4 propriétés attenantes, de 60 hectares de surface agricole utile, permettant l'installation de jeunes agriculteurs. Ils y cultiveront le maïs, feront de l'élevage et assureront une entraide matérielle et humaine.
Éclairage
Créée en 1956, la Compagnie d'Aménagement des Landes de Gascogne avait pour but de remettre en valeur les espaces boisés qui avaient été détruits par les grands incendies qui ont frappé les Landes à la fin des années 1940. Mais il n'était pas question de reboiser, à cause de la désaffection pour la production de résine, mais plutôt d'aménager ces terres vierges pour la culture et en particulier pour la culture du maïs et ce, en rationalisant ces aménagements pour les adapter à la mécanisation : espaces suffisamment vastes et d'un seul tenant, possibilité d'irrigation. On pouvait lutter ainsi contre quelques inconvénients des structures agraires léguées par la période précédente basée sur la propriété familiale : faible superficie, dispersion des parcelles, polyculture peu rentable, mécanisation difficile.
Divisées en lots de 60 à 100 hectares, ces terres étaient redistribuées sous différentes formes (location, vente) à des exploitants, souvent jeunes agriculteurs désireux de s'agrandir ou de s'affranchir de la tutelle familiale. La valorisation de la production de maïs par l'élevage des bovins ou des palmipèdes permettait de rendre ces exploitations viables assez rapidement, avec des coûts de production unitaires bien moindres que ceux des petites exploitations traditionnelles. L'installation de ces nouveaux agriculteurs fut facilitée par les aides qu'ils pouvaient trouver auprès d'institutions comme les centres de gestion ou les CUMA ou par la mise en commun de matériel, le tout dans l'ambiance économique favorable des années 1960, marquée par une demande croissante de produits animaux (consommation accrue de viande de boucherie) et le développement du tourisme rural qui permet d'envisager une diversification des revenus.
La monoculture du maïs associée à l'élevage permettait aussi de faire entrer la paysannerie dans la civilisation des loisirs : beaucoup moins gourmande en temps que l'ancienne polyculture, elle permettait de dégager du temps pour prendre de vacances, au besoin en se faisant aider par les voisins ou la famille, un rêve longtemps inaccessible pour le petit agriculteur. C'est du moins ce qu'envisagent et qu'espèrent les quatre exploitants installées par la Compagnie à Benquet.