La vaccination des volailles contre la grippe aviaire dans les Landes
Notice
Les éleveurs landais attendent l'autorisation de l'Union européenne pour la vaccination contre la grippe aviaire des oies et des canards, dans les élevages situés à proximité des zones humides. Les palmipèdes pouvant véhiculer le virus en tant que porteurs sains, il s'agit d'empêcher toute contamination dans les élevages environnants.
Éclairage
C'est en 2004 que l'épizootie de grippe aviaire, qui se développait en Asie du sud-est commença à alerter les autorités sanitaires mondiales, certains "spécialistes" allant jusqu'à prédire une mortalité aussi élevée que lors de la grippe "espagnole" de 1918. En 2005, la mortalité des oiseaux s'étendant à l'Europe, ce fut au tour des autorités européennes de préconiser des mesures destinés à confiner les animaux malades, ou à les abattre, et à isoler les zones contaminées, en particulier les zones humides (les Dombes en France où la maladie fit son apparition dans notre pays) afin que les animaux sauvages ne contaminent les animaux domestiques
En février 2006, après avoir pris des mesures de confinement des volailles, la France obtint le feu vert de Bruxelles pour entamer la vaccination des palmipèdes dans trois départements, parmi les plus exposés, dont les Landes où le reportage a été tourné. Le témoignage d'un éleveur de canards expose bien le problème qui est celui du coût d'une telle opération : achat des vaccins et main-d'œuvre nécessaire pour vacciner près d'un million d'animaux. Par ailleurs, des questions se posent sur la nécessité d'un ou de deux vaccins, solution préconisée bien évidemment par le représentant du laboratoire les fournissant.
Cette crise montre bien les dangers du développement de l'élevage à grande échelle pratiqué même dans les zones de production de qualité qui se trouvent être, par hasard ou non, des zones humides, comme la Bresse ou les Landes. Elle a montré aussi les limites de l'application stricte du principe de précaution qui peut conduire à prendre des mesures inappropriées à partir de diagnostics trop alarmistes. Elle a montré enfin une des fragilités de l'économie mondialisée : l'unification microbienne du monde, qui avait commencé avec les grandes découvertes, mais que les moyens de transports rapides et l'universalité des échanges rendent encore plus efficace.